1er Août en Ville de Genève: un grand succès populaire

Revivez les moments forts de l'édition 2024 de la fête nationale du 1er Août, déclinée sur le thème de l'année de Mairie de Christina Kitsos, "Ce qui nous lie". 

Image
vue de nuit d'un feu avec foule autour. Au loin, des feux d'artifices au-dessus d'une étendue d'eau

Grand succès populaire pour l’édition 2024 de la Fête nationale en Ville de Genève. Le thème de l’année de Mairie de Christina Kitsos, "Ce qui nous lie", a été décliné tout au long de la journée et de la soirée, à travers de nombreuses animations destinées à tous les publics. 

Des milliers d’habitantes et habitants se sont ainsi retrouvés pour célébrer, comme il se doit, ce 1er Août. 

Parmi les nouveautés, à signaler un brunch du terroir qui a permis à 500 personnes de découvrir gratuitement les meilleurs produits de l’agriculture locale, dans le somptueux écrin du Parc des Eaux-Vives. Preuve de l’engouement suscité par l’événement, les 500 places avaient trouvé preneur en quelques heures. Le partenariat établi avec Genève-Terroir a été l’occasion de permettre à un grand nombre de personnes de goûter les spécialités du crû et de rendre hommage à celles et ceux qui font vivre l'agriculture locale. 

Voyage au cœur de la Suisse 

Dès le milieu de l’après-midi, et à la faveur d’une météo radieuse, le parc La Grange a accueilli un public de plus en plus nombreux. 

De multiples activités ont attiré plus particulièrement les enfants et les jeunes: mur de grimpe, tchoukball, K-Pop, street-art, etc. 

Qui dit Fête nationale dit également animations traditionnelles. Elles ont été fort appréciées: 

  • hornuss, 
  • lutte, 
  • danse folklorique, 
  • yodel. 

Les badauds ont également profité des démonstrations des Sonneurs de cloches venus d’Appenzell et du Valais. 

Dans le droit fil de son thème de Mairie, et pour faire le lien entre la Genève internationale et la Suisse "éternelle", la Maire avait convié deux personnalités à s’exprimer à l’occasion de ce 1er Août: 

  • le Haut-Commissaire aux droits humains, Monsieur Volker Türk
  • le Président du Conseil d’Etat d’Appenzell Rhodes Extérieures, Monsieur Yves Noël Balmer

Valoriser le pouvoir d’agir 

"Si nous regardons dans le monde ce qui se passe partout, nous nous rendons compte de ce que nous avons en Suisse. Malgré toutes les différences fédérales, nous devons en prendre soin, car c'est ce qui caractérise la Suisse et l'unit", a relevé l'invité appenzellois, lors de sa prise de parole. 

"Personne, aucun Etat, aucun individu, n’est parfait. On a tous besoin l’un de l’autre. De nos communautés et de notre planète. Les droits humains ont un pouvoir transformateur. Utilisons-les pour bâtir un avenir à l’image de notre humanité commune", a appelé de ses vœux le Haut-Commissaire. 

Dans son discours, la Maire, Christina Kitsos a rappelé que "la compréhension, la cohabitation, la justice, l’égalité, le respect, les liens entre les personnes et les cultures, la participation de tous les groupes sociaux et de toutes les régions à la vie économique, politique, sociale et culturelle du pays sont le ciment de la Suisse". 

Dans son message, elle a encore souligné le "pouvoir d’agir" de la population: "Nous avons toutes et tous le pouvoir d’agir, de mettre en œuvre des politiques de proximité efficaces, de multiplier les gestes solidaires, de renforcer notre capital social, et à l’échelle individuelle, d’apporter un soutien, de poser un regard sur ce qui nous entoure et enfin, d’ouvrir nos cœurs pour mieux vivre ensemble." 

Élément de l'accordéon

Fête nationale du 1er août 2024: Discours de Christina Kitsos, Maire de la Ville de Genève

Mesdames, Messieurs,

Au nom des autorités de la Ville de Genève, je vous souhaite une cordiale bienvenue.

C’est une grande joie de célébrer avec vous la Fête nationale en ce premier août. Cette date a été officiellement choisie par le Conseil fédéral dès 1899 dans le but d’unifier la nation après les divisions liées à la guerre du Sonderbund, dont l’issue a débouché sur la création de l’Etat fédéral de 1848. 

Chaque année, le 1er août est l’occasion de nous rassembler autour des valeurs qui fondent notre pays, de célébrer le contrat qui nous unit, de signifier collectivement cette construction identitaire et d’affirmer nos valeurs communes.

Compromis, cohabitation, équilibre, neutralité, sont les valeurs reconnues de la Suisse, auxquelles s’ajoutent progressivement l’égalité, la justice sociale et climatique, autant de conditions nécessaires à la cohésion de notre pays, qui est fondée, maintenue et renforcée par cette volonté du "vivre ensemble".

Ce sont des valeurs essentielles auxquelles Genève est traditionnellement et fortement attachée, et dont elle se fait l’écho dans le monde entier, quand bien même le multilatéralisme et la gouvernance mondiale issus de la Seconde guerre mondiale sont aujourd’hui remis en question.

 

Nous traversons en effet une époque marquée par de nombreuses crises: crises sanitaires, sociales, géopolitiques, migratoires, climatiques et sans doute aussi une crise du lien.

L’angoisse, la colère, la solitude, le repli sur soi, le ressentiment et la montée des extrêmes sont palpables. La polarisation de nos sociétés, amplifiée par les réseaux sociaux et la virulence accrue des débats, doit nous interpeller, nous interroger et nous forcer à y remédier.

Car ces crises exacerbent les inégalités.

En effet, ce sont toujours les populations les plus fragiles, les plus vulnérables, les plus précaires, dans nos contrées, et les pays les plus pauvres à l’échelle de la planète, qui sont les plus impactées par les injustices. 

Il en va de même à Genève, une des villes les plus riches du monde.

Le devoir de mémoire ne doit pas nous faire oublier ces images de longues filles de personnes attendant des heures pour recevoir des colis alimentaires d’une valeur de 20 francs. Cette ville dans la Ville est alors devenue visible quand des milliers de personnes, en grande majorité des femmes, sans-papier, s’occupant de nos enfants, de nos grands-parents… et qui participent à la prospérité de Genève.

Aujourd’hui, comment ne pas souligner le coût exorbitant des loyers à Genève, les hausses annuelles des primes des assurances maladies qui mettent en difficultés chroniques les budgets de nombreuses familles?

Comment ne pas voir que ce sont encore et toujours les femmes qui paient le prix fort des restructurations de l’AVS?

Comment ne pas réaliser que les personnes qui polluent le plus sont trop souvent les plus aisées, celles qui subissent le moins les conséquences des crises climatiques?

Comment ne pas admettre qu’il y a une forme de déni, notamment dans nos pays dits développés, sur les conséquences dramatiques de la société de surconsommation et de loisirs et de son impact climatique, notamment quand nous faisons porter aux autres pays la production de produits de confort?

 

Ces crises s’entrecroisent, se multiplient, s’aggravent et s’amplifient, entraînant des conséquences souvent tragiques sur les droits humains. 

Monsieur Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits humains nous fait l’honneur d’être présent parmi nous en ce 1er août.

Dans le contexte international actuel, la parole de Monsieur Volker Türk, un homme engagé, courageux et profondément attaché à la paix, à la justice et à la dignité, nous est apparue comme une boussole essentielle.

Comme vous le dites, Monsieur le Haut-Commissaire, "les droits humains sont le langage commun de l’humanité".

Impossible de mettre en avant les droits humains sans parler des droits des enfants. 

Comment oublier les conséquences dramatiques des guerres, de la malnutrition, des mouvements migratoires, des violences familiales, de l’absence de soins et de protection sur le développement des enfants? 

Nous commémorons cette année le centenaire de la Déclaration de Genève, un texte écrit en 1924 par Eglantyne Jebb, qui a très largement inspiré la Convention des Nations Unies de 1989.

Cette femme, d’origine britannique qui a fini sa vie à Genève, est une pionnière. Elle quitte son Angleterre natale, son milieu protégé et sa profession d’institutrice pour parcourir l’Europe déchirée par les guerres et les crises économiques.

Elle traverse les frontières pour porter secours aux enfants.

Elle va très vite constater que les œuvres de bienfaisance sont insuffisantes pour venir à bout de la misère.

C’est qu’Eglantyne Jebb est également une pionnière en matière de conscience politique

Son engagement est une traduction concrète des valeurs de justice sociale et de solidarité qui l’animent et de sa conscience aigüe que tous les enfants sont égaux, qu’une protection complète doit leur être offerte, en tant que citoyenne et citoyen à part entière, quelle que soit leur nationalité, leur religion, ou leur statut.

On dit que c’est lors d’une promenade au Salève qu’elle a eu l’idée d’une déclaration consacrant des droits universels pour les enfants.

En 1924, comme aujourd’hui d’ailleurs, les soins et les facteurs de protection mis en place en faveur des enfants ont des impacts essentiels sur les enfants eux-mêmes, sur les familles, et également sur l’ensemble de la société. 

 

Notre pays est une terre d’accueil, d’ouverture et de liens. 

Je souhaite profiter de mon année de Mairie pour nourrir cette réflexion sur ce qui contribue à notre sentiment d’appartenance à notre pays, à notre Ville, à ce qui fonde notre contrat social et renforce nos solidarités. 

La Fête nationale est un temps fort de cohésion sociale, un moment privilégié pour célébrer et fabriquer "Ce qui nous lie" à l’échelle du pays. 

En Suisse, comme à Genève, la diversité n’existe qu’en référence à un socle commun, qu’à des valeurs partagées, qui nous permettent de valoriser, notamment, les langues et les cultures d’origine dans une Genève "ville-monde" où se côtoient plus de 190 nationalités.

En parallèle, les traditions vivantes de notre pays sont un vecteur privilégié de ces liens. 

C’est dans cette optique que nous sommes très heureux d’accueillir Monsieur Yves Noël Balmer, Président du Conseil d’Etat d’Appenzell Rhodes-Extérieures

Monsieur Balmer est un homme engagé, fier des coutumes de son canton, et convaincu qu’elles nous permettent de nous ancrer dans notre histoire pour mieux affronter les défis actuels et à venir.

Cher Monsieur Balmer, 

Certaines traditions de votre canton contribuent à l’image de la Suisse et de sa diversité dans le monde entier. 

Merci d’avoir accepté d’emmener avec vous aujourd’hui les Sonneurs de cloches, les chanteurs de yodel et avec elles et eux les traditions de votre beau Canton.

C’est une vraie chance pour Genève d’accueillir ce folklore Appenzellois qui constitue une découverte inédite pour la population, bien plus inédite que de nombreux paysages lointains.

 

Aujourd’hui, nous commémorons le Pacte fédéral signé en 1291 par les cantons d’Uri, Schwytz et Unterwald, pour défendre leur autonomie, garantir leur sécurité et affirmer leur cohésion et leur soutien mutuel. 

Cette notion de soutien mutuel doit être réaffirmée afin de faire de nos différences une force pour former un pays solidaire, ancré dans le respect des droits humains. 

C’est cette capacité à dépasser les divergences pour construire un projet commun reposant sur un Etat fédéral stable, tout en laissant la place à des réalités régionales fortes dont le modèle est observé, copié, voir envié, dans le monde.

La compréhension, la cohabitation, la justice, l’égalité, le respect, les liens entre les personnes et les cultures, la participation de tous les groupes sociaux et de toutes les régions à la vie économique, politique, sociale et culturelle du pays sont le ciment de la Suisse.

En définitive, nous avons toutes et tous le pouvoir d’agir, de mettre en œuvre des politiques de proximité efficaces, de multiplier les gestes solidaires, de renforcer notre capital social, et à l’échelle individuelle, d’apporter un soutien, de poser un regard sur ce qui nous entoure et enfin, d’ouvrir nos cœurs pour mieux vivre ensemble.

 

Je remercie les équipes en charge de l’organisation de ce 1er août:

  • les équipes de mon Département de la cohésion sociale et de la solidarité, en particulier Stéphanie Garde
  • celles du Service des relations extérieures et de la communication, 
  • les nombreux services municipaux, la police, le Service logistique et manifestations, le Service de l’espace public, le Service des espaces verts, la Police cantonale, 
  • nos partenaires, Tavel Evénement, Ola Production, Shap Shap 
  • et nos deux invités, Messieurs Volker Türk et Yves Noël Balmer.

Je ne saurais terminer sans vous redire la joie qui est la mienne de partager avec vous ces moments si précieux. Et sans un message d’espérance et de courage dont nous avons toutes et tous grandement besoin.

Je vous remercie pour votre attention, et je vous souhaite une belle suite de soirée et un magnifique 1er août!

Vive Genève et vive la Suisse! 

Soirée lumineuse et festive 

Après le défilé aux lampions des enfants, le traditionnel feu de joie a illuminé le parc La Grange, suscitant le ravissement de la foule. 

Tandis que la scène Ella Fitzgerald accueillait le duo d’artistes colombiennes Orito Cantora et Jenn del Tambo, le groupe genevois Roshâni et la Red de Tamboreras de Suiza, les nombreux stands de nourriture et boissons ont permis à tout un chacun de se ravitailler au son des DJ’s et de poursuivre la fête jusque tard dans la nuit. 
 

A télécharger

Article modifié le 13.08.2024 à 08:00