La Semaine de l’éveil culturel, du 27 octobre au 3 novembre 2024, a permis de rappeler le rôle fondamental de l’éveil culturel dans le développement de l’enfant, et de mettre en lumière de nombreuses activités organisées dans différents lieux culturels de la Ville.
L’éveil culturel dès la naissance contribue au développement sensoriel, émotionnel et cognitif de l’enfant. L’accès à la culture pour tous les enfants et toutes les familles constitue un facteur important d’égalité et de justice sociale.
La Semaine de l’éveil culturel visait à rendre visible la richesse de l’offre proposée en Ville de Genève. Les familles se sont rendues très nombreuses aux différentes activités, que ce soit au Théâtre Am Stram Gram avec les musicien-ne-s de l’Orchestre de la Suisse Romande, à la Maison de la créativité, au Musée d’art et d’histoire ou encore au Musée d’ethnographie: toutes ont affiché complet.
La richesse de ce programme témoigne de l’investissement des équipes pour développer des activités à destination des familles, ainsi que de l’étroite collaboration entre professionnel-le-s de la culture et de la petite enfance, afin de favoriser une offre adaptée aux plus jeunes.
Afin de souligner le rôle fondamental de l’éveil culturel dans le développement de l’enfant, le Département de la cohésion sociale et de la solidarité (DCSS) et le Département de la culture et de la transition numérique (DCTN) ont édité un document politique de l’éveil culturel dès la naissance qui liste huit engagements en faveur des enfants, des familles et des professionnel-le-s.
Dans le cadre de cette Semaine, Samah Karaki, docteure en neurosciences et fondatrice du Social Brain Institute, est intervenue pour mettre en évidence les mécanismes et les conditions de l’éveil culturel. Sa conférence - «La culture comme on respire» - interrogeait notre capacité à «s’éveiller culturellement».
La culture comme on respire
C’est en partant du terme Einfülhung, introduit par des philosophes allemands de la deuxième partie du 19è siècle et traduit par le mot empathie, que Samah Karaki propose de naviguer entre différentes disciplines - la biologie du cerveau, la psychologie et les sciences sociales - afin d’appréhender les mécanismes de l’éveil culturel et les conditions favorisant un «possible apprentissage» de la culture.
Durant son intervention, Samah Karaki questionne et explore cette empathie dans l’expérience esthétique, c’est-à-dire «cette capacité de s’identifier aux ressentis, aux émotions de l’auteur d’une œuvre artistique». Elle souligne notamment que la culture ne s’apprivoise pas en quelques sorties et activités, mais qu’elle nécessite que l’on «baigne dedans», que la culture ne s’impose pas à l’enfant, qu’elle nécessite de créer le besoin chez l’enfant, afin que celui-ci ait le désir de participer et d’être acteur d’expériences culturelles.
De cette relation intime entre éveil culturel et attention à l’autre, naît la possibilité d’une ouverture à l’altérité et de tolérance à l’ambiguïté, toutes deux nécessaires à la transformation de la culture dans laquelle nous baignons et à laquelle nous contribuons.
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Article modifié le 07.11.2024 à 16:41