Après les changements de dénominations effectués entre 2020 et 2024, la Ville de Genève déposera en octobre un dossier auprès de la Commission cantonale de nomenclature (CCN) pour faire aboutir deux dossiers restés en suspens.
Grâce à l’accueil positif fait à cette proposition, 30 rues et emplacements ont été féminisés sur le territoire de la Ville de Genève depuis 2020.
Cette démarche vise à augmenter la visibilité des femmes dans l’espace public et reflète la volonté de mettre en lumière leurs contributions, encore trop souvent méconnues, à l'histoire genevoise.
Elle répond par ailleurs à la motion M-2536, acceptée par le Grand Conseil en 2019, qui réclamait le changement de dénomination de 100 rues dans le canton dans un délai de trois ans. L’objectif fixé par la Ville d’une trentaine de rues à féminiser a ainsi été atteint.
Place Grisélidis-RÉAL
Personnalité reconnue à l’international, écrivaine, peintre, prostituée et défenseuse des droits des travailleurs et travailleuses du sexe, Grisélidis Réal a marqué de son empreinte l’histoire du quartier des Pâquis et de Genève. Elle est enterrée au Cimetière des Rois. La volonté de lui rendre hommage sur l’espace public fait notamment suite à la motion municipale M-1532.
La place jusque-là sans nom officiel dans le quartier des Pâquis, à l’angle de la rue Philippe-PLANTAMOUR et de la rue du Léman, devient désormais la Place Grisélidis-REAL. A noter qu’aucun changement d’adresse ne devra être effectué par les riverain-e-s.
Place Ruth-FAYON
En parallèle à la proposition de nommer une place en hommage à Grisélidis Réal, une proposition a également été faite pour honorer Ruth Fayon.
Née en 1928 et décédée en 2010, Ruth Fayon a survécu à la déportation et aux camps de concentration pendant la seconde guerre mondiale. Installée à Genève dès 1959, elle a témoigné inlassablement dans les établissements scolaires de la région des horreurs du nazisme.
Pour son combat contre le négationnisme et sa détermination à transmettre la mémoire de la Shoah aux nouvelles générations, elle a reçu en 2006 la médaille "Genève reconnaissante", ainsi que la Légion d’honneur française. Son nom a été retenu dans le cadre du projet de féminisation sur proposition de la CICAD (Coordination intercommunautaire contre l'antisémitisme et la diffamation).
La Ville propose de renommer en son honneur la Place de la Petite-Fusterie, située dans le centre-ville, vers la rue du Rhône et dans la continuation de la Place de la Fusterie. Son changement de dénomination ne modifierait pas le nom de la Place de la Fusterie et éviterait les éventuelles confusions entre ces noms similaires. Par ailleurs, aucune adresse n’est référencée à cet endroit.
Ce dossier est toujours en cours d’instruction. Il a fait l'objet d'une consultation publique au début de l’automne 2024. La Ville a ensuite déposé mi-octobre un dossier auprès de la Commission cantonale de nomenclature (CCN). Cette dernière formulera un préavis à destination du Conseil d’Etat, qui prendra la décision finale.
Plus d'informations sur www.geneve.ch/zero-sexisme
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Article modifié le 12.12.2024 à 16:41