Nous, saisonniers, saisonnières - 1931-2024. Itinéraires mémoriels, historiques et artistiques en Ville de Genève

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De 1945 jusqu'en 2002, des milliers de femmes et d'hommes sont venus travailler à Genève en tant que saisonniers et saisonnières pour répondre au besoin de main-d’œuvre, principalement dans la construction, l’agriculture et l’hôtellerie.

Leur statut était précaire, et leurs conditions de vie et de travail particulièrement dures. Présentés à la fois sous la forme d'un dispositif visuel et sonore implanté dans l’espace public et d’une plateforme numérique consultable sur smartphone ou ordinateur, deux itinéraires mémoriels, historiques et artistiques de sept étapes chacun présentent des témoignages de saisonniers et saisonnières ainsi que des commentaires historiques liés aux différents lieux dans lesquels ces étapes s’inscrivent.

• L’itinéraire "La vie de saisonnier et de saisonnière" présente leurs conditions de vie et de travail ainsi que les difficultés auxquelles ils et elles ont dû faire face. Il commence à la place du Reculet, derrière la gare Cornavin, pour passer ensuite par la place des Grottes, le chemin Annie-Jiagge, le parc Saint-Jean, la place Lise-Girardin, la rue du Mont-Blanc et la place des Alpes.
   
• L’itinéraire "Le statut de saisonnier et son histoire" évoque les luttes politiques et sociales auxquelles ce statut indigne a donné lieu jusqu’à sa suppression en 2002. Il débute à l’île Rousseau, puis passe par le Jardin anglais, la promenade de la Treille, la place de Neuve, le parc du 14-juin, le parc des Bastions et la rue des Chaudronniers.

Pour Alfonso Gomez, Conseiller administratif en charge du développement durable, "il s’agit de pérenniser le travail de mémoire réalisé envers celles et ceux qui ont vécu et travaillé dans l’ombre pour construire notre ville, dans des conditions très difficiles.

Mettre en lumière cet épisode de notre histoire

C’est une façon aussi pour la Ville de Genève de leur exprimer sa reconnaissance. Mettre en lumière cet épisode de notre histoire est d’autant plus important que la disparition du statut de saisonnier n’a pas mis fin aux phénomènes d’exploitation des travailleurs et travailleuses".

Sami Kanaan, Conseiller administratif en charge de la culture et de la transition numérique, insiste "sur la dimension à la fois artistique et historique de la démarche, qui permet, via des outils numériques, de rendre sensible la destinée de ces femmes et ces hommes qui ont offert leur force de travail à Genève, en nous rappelant et en nous interpelant sur les conditions inacceptables d’accueil, qui perdurent aujourd’hui, par exemple pour les personnes sans-papiers".

Jeanne Gillard, l’une des conceptrices de ce projet, souligne qu’"en associant des approches mémorielle, historique et artistique, ces itinéraires inscrivent dans l’espace urbain la parole des saisonniers et saisonnières. Ils rappellent aussi les conflits et les rapports de force auxquels le statut de ces travailleurs et travailleuses a donné lieu".

Conception

Comme l’exposition présentée en 2019 à l'espace Le Commun, ces deux itinéraires ont été conçus par les Archives contestataires, le Collège du travail et Rosa Brux, à l’initiative de la Ville de Genève. La plateforme numérique a été développée par les Bibliothèques municipales. Son graphisme a été adapté par Rosa Brux en collaboration avec Dimitri Delcourt.

Visites guidées publiques et gratuites

Des visites guidées publiques et gratuites sont proposées au public (voir encadré ci-dessous), ainsi que des visites destinées aux classes de l’enseignement secondaire II auront lieu cet automne, grâce au soutien du Département de l’instruction publique de la République et canton de Genève.