Exposition
100% gratuit - sur place
Padmini Chettur
Stilling, 2024, env. 8’, projection vidéo. Le Commun. Création en Suisse
Chorégraphie et danse : Padmini Chettur /
Son : Maarten Visser /
Direction et caméra : Madhavan Palanisamy /
Commande : Dystopia Biennial, Berlin
L’approche de la recherche sur le mouvement développée par Padmini Chettur est d’une rigueur presque scientifique. Son oeuvre témoigne d’un souci délibéré d’affiner la forme, loin de tout contexte évident de danse classique indienne. Son travail, très abstrait, est ancré dans le tissu culturel de la communauté de danse de Chennai qui est particulièrement engagée.
Gauche ou droite ? Dans le sens des aiguilles d’une montre ou dans le sens inverse ? Qu’est-ce que ça implique de se détourner des oppositions évidentes et de composer avec les contradictions ?
Utiliser la contradiction inhérente comme une fonction productive, grinçante et pleine de vie. Le film Stilling est une conversation chorégraphique entre 12 oscillations de mouvements fragmentés. Un paysage apparemment robotique d’actions partiellement répétitives qui attire immédiatement l’attention sur les relations spatiales et temporelles entre les deux. Les harmonies et les dysharmonies, l’individu et le collectif. Une palette de chaos apparent au sein de laquelle des ordres apparaissent lentement. À une époque de désincarnation croissante, et à un moment où le corps lui-même est remplacé dans notre quête de perfection, Stilling est un rappel de l’imperfection nécessaire de l’humanité elle-même. Un paysage non dualiste de mouvements apparemment inconciliables, qui peut nous amener à un moment d’immobilité. Non pas l’arrêt brutal qui signale la fin, mais un arrêt qui signifie la possibilité d’un commencement. (Padmini Chettur)
Padmini Chettur a débuté son parcours de danseuse au sein de la troupe de Chandralekha, chorégraphe moderniste radicale du bharatanatyam, adepte de la déconstruction rigoureuse de la forme. Elle a ensuite défini son propre langage chorégraphique – minimaliste, abstrait et formel – en réduisant le mouvement à une investigation anatomique essentielle et en donnant la priorité à la tension plutôt qu’à l’émotion. Depuis 2011, son travail a été présenté dans des contextes comme Steirischer Herbst Graz, Kochi-Muziris Biennial, National Museum of Modern and Contemporary Art Séoul, Jejak-Tabi Jogjakarta, Haus der Kulturen der Welt Berlin, Archive Berlin, Hangar Bicocca Milan, Museum Folkwang Essen, Empac Upsate New York. Sa pratique s’est aussi étendue aux films et aux oeuvres de longue durée. Stilling sera présenté à la Dystopia Sound Art Biennial en septembre 2024 à Berlin.
padminichettur.in
La 3e édition de Dance First Think Later poursuit l’exploration du champ de la danse, dans un sens large, abordé par des points du vue chorégraphiques, performatifs, vidéos, sculpturaux ou dessinés. Les oeuvres choisies proposent des expériences esthétiques et sensorielles, tout en abordant des questions anatomiques, rituelles, politiques, identitaires, scientifiques, mémorielles, territoriales, climatiques ou thérapeutiques. Le corps, ses gestes et ses mouvements, sont au centre de questionnements humains et sociétaux, individuels et collectifs.
Avec Dance First Think Later, Arta Sperto propose une manifestation hybride, à la fois exposition et festival, qui jongle avec les caractéristiques respectives des oeuvres, leur durée, leurs besoins spatiaux et techniques. Dans cette logique, une partie de l’exposition changera de jour en jour.
La programmation regroupe une vingtaine d’artistes, duos ou collectifs, représentant dix pays d’origine et plusieurs générations (de 26 à 88 ans). Ils et elles sont identifié·e·x·s dans les champs de la danse, de la performance, de l’art contemporain, de l’image en mouvement, ou dans plusieurs de ces domaines. Tou·s·x·tes ont une pratique du mouvement dans différents types de contextes, dont des espaces d’expositions. Arta Sperto recherche cette proximité entre performers et spectateur·ice·x·s pour favoriser un rapport privilégié aux oeuvres. Il y aura une vaste installation, 6 oeuvres vidéo, 13 performances qui représentent 25 événements live, un atelier-colloque avec 8 intervenant·e·x·s, une soirée cinéma. Trois performances impliquent plus de 50 interprètes locaux. Plusieurs vidéos explorent les rapports entre corps et architecture.
Le lieu central de Dance First Think Later est le Commun. Un des grands espaces sera dédié à l’installation de Cynthia Lefebvre – qui sera activée pendant trois jours par des performances – et, en contrepoint, à la projection vidéo de Padmini Chettur. Les deux petites salles seront utilisées pour des projections vidéo en alternance, respectivement de Boris Charmatz & César Vayssié et de Carole Douillard & Babette Mangolte sur un mur blanc, et de Eszter Salamon et de Gerard & Kelly sur un écran. Ces quatre films mettent en jeu des corps en mouvement dans des architectures marquantes. L’autre grand espace sera consacré aux performances qui se succéderont pendant quatre semaines : celle de Juliette Uzor dans son installation, un programme avec Alina Arshi, Tamar Kisch et Tyra Wigg, les dernières créations respectives de DD Dorvillier et de Ola Maciejewska, une performance collective en première genevoise de Jérôme Leuba, et un projet évolutif de Ruth Childs & Cécile Bouffard.
Une sélection de partitions des performances programmées sera présentée dans un dispositif modulable. Ces éléments visuels (dessins, schémas, photos, textes, notes...), peu montrés dans les théâtres et les festivals, permettent de s’immiscer dans les processus créatifs des artistes, et apportent ainsi des éléments complémentaires à la perception et à la compréhension de leur travail.
Un des studios de l’ADC à la Maison des arts du Grütli sera l’écrin pour une performance d’Emily Mast, impliquant un musicien et six danseur·euse·x·s spécialement entraînée·e·x·s pour l’itération genevoise de la pièce. Marie-Caroline Hominal y présentera aussi une installation de deux projections vidéo ainsi qu’une nouvelle performance. Aux cinémas du Grütli, deux courts-métrages de Pascal Greco, tournés au Musée d’art et d’histoire seront projetés et suivis d’une table ronde rassemblant des protagonistes du projet. A la Maison Saint-Gervais, le collectif La Tierce se saisira du contexte spatial du 7e étage comme personnage principal de sa proposition. Et Marco Berrettini, avec Alice Gervais-Ragu, proposeront un projet de recherche sous forme d’atelier-colloque, avec la complicité de huit intervenant·e·x·s actif·ve·x.s dans différents domaines des arts et des sciences.
Un projet intégré à la programmation sera présenté plus tard, en février 2025. Il s’agit d’une performance de Joan Jonas, qui fera l’objet de répétitions et d’un workshop avec une quinzaine d’étudiant·e·x·s de la HEAD encadré·e·x·s par la directrice de mouvement Nefeli Skarmea, qui aboutira à deux présentations publiques au Cube.
Prochaines dates: | |
Dimanche 13 octobre 2024 | 11h - 18h |
Mardi 15 octobre 2024 | 13h - 18h |
Mercredi 16 octobre 2024 | 13h - 18h |
Jeudi 17 octobre 2024 | 13h - 18h |
Vendredi 18 octobre 2024 | 13h - 18h |
Samedi 19 octobre 2024 | 11h - 18h |
Dimanche 20 octobre 2024 | 11h - 18h |
Tarifs et conditions |
CHF 0.-
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Public(s) | Tous publics |
Réservation et billetterie |
Espaces d’exposition «Le Commun»
Rue des Vieux-Grenadiers 10
1205 Genève
Site web des Espaces d’exposition «Le Commun»
Article modifié le 10.10.2024 à 15:18