La réponse a été mise à jour le 14 September 2023.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
Nous trouvons un début de réponse à votre question sur le site de la chaîne Léman Bleu, dans un reportage daté du 24 octobre 2016 et intitulé D'où vient l'expression "vacances de patates"? :
« Historiquement, l’origine des vacances d’automne est la fête religieuse de la Toussaint. Mais cette période de congé correspondait à la récolte de pommes de terre, et les enfants en profitaient pour aider leurs parents dans les champs.
Aujourd’hui, les variétés sont plus précoces et le climat printanier plus clément font que les pommes de terre se récoltent plus tôt dans la saison. Mais l’expression "vacances de patates" est restée à Genève et dans certaines régions vaudoises. »
L’enquête Les vacances scolaires à Genève : Résultats d’une enquête auprès des familles menée par Alexandre Jaunin en 2017 pour le Département de l'instruction publique, de la formation et de la jeunesse (DIP) comporte un chapitre intitulé Les vacances d’automne qui précise ceci :
« Du début du XXe siècle à 1975, les vacances scolaires d’automne étaient de 3 jours dans les communes urbaines, du jeudi au samedi (soit 4 jours si l’on compte le dimanche), et avaient généralement lieu fin octobre, coïncidant parfois avec la Toussaint. Dans les communes rurales, les vacances scolaires d’automne étaient de 3 semaines (déduites des autres vacances) jusqu’en 1936, puis des vacances dites "de vendange" allant de 5 à 12 jours pouvaient être demandées jusqu’en 1966 (compensées par une diminution des vacances d’été). De 1966 à 1975, toutes les écoles du canton avaient 3 jours de vacances d’automne, puis une semaine entière à partir de 1976. Par ailleurs, c’est seulement dans les années 1950 que l’on vit apparaître dans la presse les termes de "vacances de pommes de terre" et "vacances de vendange". »
Une note de bas de page ajoute :
« Dans une interview donnée à la chaîne de télévision régionale valdo-fribourgeoise "La Télé", lors de son journal du
12 octobre 2015, sur les origines des "vacances de patates", l’historien vaudois Dominique Dirlewanger rappelle que l’appellation "vacances de patates" ou "vacances de pommes de terre" remonte à l’époque où les enfants en congé durant le mois d’octobre aidaient leurs parents à ramasser les pommes de terre dans les champs environnants. Il souligne aussi que si cette appellation n’est pas partagée par tous les cantons suisses, c’est quelque chose de très fort dans le canton de Genève où elle est largement partagée, et que dans certaines parties du canton de Vaud on parle également de "vacances de vendange". Il note enfin que, historiquement, l’origine de ces vacances d’automne est la Toussaint, qui, comme la quasi-totalité des vacances scolaires, correspond à l’un des grands moments religieux qui structurent le calendrier scolaire (la Toussaint en automne, Noël en hiver et Pâques au printemps). Il termine en suggérant que ces appellations sont une tradition postérieure ou réinventée dans laquelle on va essayer de justifier ces vacances, qu’il y a de moins en moins d’agriculteurs et qu’en utilisant ces symboles, on essaye de construire des traditions sur des moments forts de l’année. »
Enfin, pour compléter ces informations, nous avons pu trouver dans l’édition du 28 décembre 1935 du Journal de Genève un pasteur citant cette expression dans l’article Pour avoir critiqué l’école : « J’avais commencé l’institution des "vacances de pommes de terre", la répartition du travail scolaire sur un nombre trop limité de jours, […] »
Et le même journal indiquait le 16 octobre 1953 dans le billet neuchâtelois « Vacances de vendanges » :
« Mais on ne parle pas de renoncer aux " vacances des vendanges", pas plus que nos voisins bernois, par exemple, ne songent à supprimer les "vacances de pommes de terre", même si l’arrachage se fait à la machine. »
L'archive vidéo de 1974 Vacances de vendanges disponible sur le site des archives de la Radio télévision suisse (RTS) pourrait également vous intéresser.
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
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Service de référence en ligne des bibliothèques de la Ville de Genève