La réponse a été mise à jour le 24 March 2023.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
Le Larousse en ligne définit le mot « greffe » comme suit :
« Procédé de multiplication végétative réalisé par l'union d'une partie d'une plante (greffon) et d'une partie d'une autre (porte-greffe ou sujet) en vue d'obtenir un seul individu. (La greffe est surtout utilisée pour reproduire les arbres fruitiers et certaines plantes ornementales [rosiers].) »
La greffe est possible chez les plantes par leur capacité à se reproduire végétativement. Aline Raynal-Roques, dans La botanique redécouverte, explique ce phénomène aux pages 287 à 292 :
« Les plantes à fleurs se reproduisent par la voie sexuée, à l'issue de laquelle sont édifiées des graines contenant des embryons représentant la nouvelle génération. Un grand nombre d'entre elles sont en outre susceptibles de se reproduire végétativement, sans intervention de la sexualité [...]. La multiplication végétative des plantes supérieures [plantes à fleurs] est un phénomène qui aboutit à la production de jeunes individus à partir de fragments végétatifs de l'individu initial, sans que la sexualité se manifeste [...].
De nombreuses espèces ne se multiplient pas spontanément par voie végétative ; cependant, des fragments séparés peuvent reproduire une plante entière. De tels phénomènes interviennent très rarement dans les conditions naturelles, mais l'homme exploite largement ces potentialités. »
Aline Raynal-Roques explique ce qui se passe exactement chez la plante dans le cas d'une greffe :
« La greffe résulte de l'union d'un rameau d'un individu à un rameau d'un autre individu. Cette union s'accompagne du raccordement des tissus conducteurs des deux parties : les sèves circulent sans entrave d'une plante à l'autre. Dans les conditions naturelles, ce phénomène n'existe guère qu'entre individus de la même espèce, voire qu'entre rameaux ou racines du même individu [...]. En horticulture, la greffe est très largement employée ; elle consiste à insérer un "greffon" (bourgeon ou petite tige) provenant de la plante que l'on souhaite multiplier dans les tissus d'une autre plante (appelée "porte-greffe"). La plante obtenue après le développement du greffon a une double nature : le système racinaire et le système aérien appartiennent à deux individus génétiquement différents [...]. La plante greffée développera uniquement des organes aériens, elle sera nourrie par l'appareil racinaire du porte-greffe. La multiplication par greffe ne multiplie donc que les tiges feuillées et non pas des plantes entières. La greffe n'est possible que s'il y a compatibilité entre les deux espèces. »
Vous trouverez des explications détaillées simples dans l'article Le principe de la greffe sur le site de l'association Vergers vivants qui répond notamment à la question « Comment ça marche ? » :
« Pour que notre greffe réussisse, il faut que certains tissus du porte-greffe et du greffon se soudent, et que les canaux de transport de la sève brute et de la sève élaborée se reconstituent rapidement pour permettre la survie du greffon.
Le tissu particulier qui permet cette soudure est le cambium. Ce tissu se développe pour former sous l’écorce le liber où circule la sève élaborée et de l’autre côté l’aubier où passe la sève brute. Cette zone assure l’accroissement du diamètre des branches mais aussi celui du bourrelet qui cicatrise les plaies.
Le principe fondamental à respecter, quelle que soit la technique utilisée, est de mettre en contact le cambium du porte-greffe avec celui du greffon.
Le greffage, contrairement au bouturage, permet de choisir un porte-greffe possédant des caractéristiques particulières : vigueur, adaptation au sol, résistances à des maladies ou sensibilité aux ravageurs, etc. Il faut néanmoins qu’il ait une bonne affinité avec le greffon et qu’il soit compatible avec l’espèce fruitière.
La compatibilité est toujours vraie entre même espèce (entre pommiers, entre poiriers, etc.). Parfois, des compatibilités entre espèces sont possibles comme par exemple la greffe de poirier sur cognassier, la greffe d’abricotier sur prunier.
Pour que notre greffe réussisse, il faut que certains tissus du porte-greffe et du greffon se soudent, et que les canaux de transport de la sève brute et de la sève élaborée se reconstituent rapidement pour permettre la survie du greffon.
Le tissu particulier qui permet cette soudure est le cambium. Ce tissu se développe pour former sous l’écorce le liber où circule la sève élaborée et de l’autre côté l’aubier où passe la sève brute. Cette zone assure l’accroissement du diamètre des branches mais aussi celui du bourrelet qui cicatrise les plaies. »
Il existe donc des espèces compatibles et incompatibles. La littérature scientifique sur ce domaine de recherche ne manque pas.
Et pour aller plus loin, vous pouvez consulter la fiche technique des Méthodes de greffage pour le verger proposée par le Ministère de l'agriculture, de l'alimentation et des affaires rurales de la province canadienne de l'Ontario.
Et sur la page Greffage des arbres fruitiers du site de l'association suisse Pro specie rara, nous pouvons lire que « Déjà depuis plus de 2000 ans les arbres fruitiers sont multipliés végétativement à l'aide de différentes techniques. » Cette page présente ensuite ces différentes techniques.
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
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