La réponse a été mise à jour le 13 November 2023.
Bonjour,
Nous te remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
Le livre C’est sale ! : la grande histoire de l’hygiène répond à la plupart de tes questions.
Concernant l’hygiène en général :
Alors que dans l’antiquité les gens se baignaient souvent, à partir du Moyen Âge, les Européens ont craint les bains, qui étaient soupçonnés de nuire à la santé et de propager la peste.
Louis XIV, aussi appelé le Roi-Soleil (1638 -1715), est un contemporain de Vivaldi (1678-1741).
Comme il était roi, sa vie est bien mieux documentée que celle de Vivaldi ; voici ce qu’on peut lire à propos de l’hygiène dans son Château de Versailles, considéré comme le maximum du luxe et du confort de l’époque, et où n’existent ni toilettes ni égouts :
« Le Roi-Soleil – à l’exemple de son père (qui prit un bain, pour la première fois, à l’âge de sept ans) et de son grand-père – sentait mauvais. C’était si vrai qu’en sa présence, les dames de la cour appliquaient des mouchoirs parfumés sur leur nez pour ne pas s’évanouir. […]
A l’époque les Européens craignaient les bains, ils se lavaient tout au plus les mains et le visage. La toilette quotidienne du roi se déroulait presque à sec. Louis XIV se rinçait la bouche, trempait ses doigts dans de l’esprit de vin et s’essuyait le visage avec un linge humide. Le bain restait une exception et n’était recommandé que pour raison médicale, quand toute autre méthode avait failli. […] »
Les gens vivant à l’époque de Vivaldi ne se trouvaient pas sales pour autant : « Et pour cause, ils changeaient de chemise ! […] Les savants arguaient que la toile avait des propriétés nettoyantes. […] Rien de tel donc pour purifier sa peau et… c’était bien plus prudent que de prendre un bain ! Selon eux, si, dans l’Antiquité, on se lavait fréquemment, c’est qu’on ne portait pas de chemise car nul ne connaissait ses propriétés miraculeuses. Les chemises, à l’époque de la Renaissance et des Lumières, étaient blanches et lessivées minutieusement. […] Louis XIV était si propret qu’il en changeait plusieurs fois par jour ! »
Concernant les perruques :
« L’hygiène des cheveux trouva, elle aussi, un substitut : la perruque. A l’origine, la perruque était portée, en Europe, pour masquer une calvitie, mais, quand le roi Louis XIV se mit à perdre ses cheveux, elle devint un symbole de puissance et de haut statut social. Très vite, courtisans et aristocrates imitèrent le monarque. Au départ, cette nouvelle mode facilita le maintien d’une hygiène. En effet […] la perruque pouvait être bouillie et ainsi débarrassée de sa vermine. Toutefois, avec le temps, cette pratique se compliqua à mesure que la perruque gagna en volume et en détails.
Concernant les salles de bain :
« Le rinçage à l’eau des toilettes est l’une des plus anciennes inventions de l’être humain. […]
Dans la Rome antique […] les plus riches disposaient […] de toilettes domestiques reliées à un égout et rincées avec un seau d’eau.
Au Moyen Âge, […] on faisait ses besoins dans des toilettes rudimentaires construites au-dessus d’un simple trou. […]. Dans les châteaux médiévaux, […] les déjections tombaient directement dans les douves. […]
Avant que chaque foyer soit pourvu d’une salle de bans avec lavabo, baignoire ou cabine de douche, longtemps on se satisfit d’une vasque, d’un broc ou d’un baquet.
[Au XVIIIe s.], en Europe, il n’existait toujours pas de système de canalisation ni de réseau d’égouts. Pour prendre un bain, il fallait apporter de l’eau, la chauffer, puis l’évacuer. »
Ce n’est qu’à partir de la deuxième moitié du 20ᵉ s. que les salles de bain privatives se sont réellement démocratisées.
Enfin, Vivaldi n’a pas toujours porté une perruque, puisqu’il était connu pour sa chevelure rousse : dans le livre Antonio Vivaldi d'Olivier Baumont, tu pourras lire :
« […] Tous reconnaissent le père et le fils car ils ont une grande chevelure rousse. Plus tard on appellera le compositeur : "il rosso", le roux. »
Nous espérons que ces éléments t'aideront dans ta recherche. N'hésite pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
À bientôt,
Les Bibliothèques municipales de la Ville de Genève
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