Cérémonie du Souvenir: retour sur un moment de solidarité et de partage

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Près de 200 personnes ont répondu à l’invitation adressée spécifiquement par le Service des pompes funèbres, cimetières et crématoire aux familles qui ont perdu un-e proche entre mars 2020 et mars 2021. Un moment d’une rare intensité. Les remerciements reçus ce jour témoignent de la «nécessité» de cette cérémonie.

C’est un bel après-midi d’automne. Les familles arrivent et se soumettent aux contrôles sanitaires.  Ces mêmes contraintes qui ont imposé des épreuves supplémentaires aux familles frappées par la mort d’un être cher: des obsèques en nombre très restreint, l’impossibilité de voir le défunt une dernière fois avant la fermeture du cercueil, ou encore des délais plus longs pour organiser les cérémonies.

Julien Abegglen Verazzi, de l’ACOR, accueille au son du piano les familles dans la grande chapelle.  «Cette cérémonie doit permettre de partager sa peine dans un esprit de solidarité». Ces mots sont repris par Christina Kitsos, venue apporter le soutien et la compassion des autorités. Elle rappelle que pendant de longs mois «les obsèques ont manqué de cette force collective qui permet aux familles endeuillées de passer le cap avec courage». Derrière le titre et les fonctions, la voix tremble. C’est Sandra Widmer-Joly qui rendra hommage aux défunt-e-s. Des photographies, des regards captent les vivants, des prénoms interpellent. «Nous sommes là pour célébrer ce qu’ils vous ont apportés».

Le Chœur gospel de l’Université, le piano, et quelques beaux textes assurent une transition avant de vibrants remerciements aux professionnel-le-s, soignant-e-s et employé-e-s des pompes funèbres. L’occasion de saluer l’engagement, mais aussi l’humanité de ces représentant-e-s des services publics. L’occasion, une fois encore, de relever que pour beaucoup ce fut une période difficile, intense, mais aussi un moment où ils se sont «serrés les coudes».

Il fallait un geste rituel et, dans le cadre d’une célébration laïque, c’est Andres Allemand Smaller qui a invité l’assemblée à marquer, la main sur le cœur, sa solidarité.

Vers l’arbre du Souvenir

Une urne en forme de cœur avait été préparée pour recueillir les messages des familles à leur défunt. Elle est ensuite déposée sur une magnifique calèche emmenée en cortège vers le cèdre pleureur du Grand Atlas.

Dans le froid et le crépuscule, à la lumière de centaines de bougies  allumées tout au long du parcours, les familles endeuillées ont suivi la calèche jusqu’à l’arbre du Souvenir, décoré d’une guirlande lumineuse. L’urne est placée au pied du cèdre et le public est invité à déposer une rose sur les paroles de «Sometimes I feel like a motherless child», chantée par Jean-Michel Perret, également chef de chœur.

La cérémonie se termine sur les notes  «Wayfaring Stranger» qui emportent toute cette émotion et ce moment de solidarité. «Si la mort nous sépare. Le deuil lui nous rapproche».