Des femmes s'etrainant avec un ballon

Dossier d'information Genre et sports

Les principaux résultats de l'enquête Genre et sports 2016-2017

L’enquête réalisée s’est intéressée à la fois à l’offre sportive proposée par la Ville de Genève et aux expériences des femmes en matière de pratiques sportives. Elle permet de poser un premier diagnostic des enjeux d’égalité entre femmes et hommes dans le sport et les loisirs sportifs.

Quelques chiffres marquants

  • 84% des femmes ayant répondu à l’enquête disent avoir une pratique sportive. Celles déclarant ne pas avoir d’activité sportive  sont prioritairement âgées de 26 à 45 ans, elles se répartissent dans l’ensemble des catégories socioprofessionnelles et ne sont que 12% à ne pas vouloir pratiquer plus de sport.
  • 75 % des femmes ayant répondu à l’enquête disent avoir dû réduire ou suspendre leurs activités sportives dans leur vie. Les principales raisons de cet arrêt sont par ordre les enfants/la famille /la grossesse (41,2%), le travail (18,5%), le manque de temps (10,8%) ou encore les problèmes de santé (10,1%).
  • 30 % des femmes ayant répondu à l’enquête disent avoir été témoins de propos ou de gestes sexistes, 26 % en avoir vécu. Cette proportion monte à 53 % chez les étudiantes.
  • 43% des femmes ayant répondu à l’enquête pensent que le sport féminin bénéficie des mêmes avantages que le sport masculin. Le sentiment que les sports sont traités différemment semble plus faible que ne le laissent apparaître les chiffres issus de l’analyse de l’offre sportive.
  • 35% des femmes ayant répondu à l’enquête préfèrent les pratiques sportives non-mixtes.

L’analyse de l’offre sportive de la Ville

Une première analyse des effectifs par sexe des associations subventionnées par le Service des sports révèle que 70% des ressources allouées aux activités sportives subventionnées sont utilisées pas les hommes:

  • les hommes sont ainsi plus nombreux à bénéficier d’une aide publique par l’intermédiaire de leur association ou club sportif;
  • les activités sportives majoritairement masculines sont davantage subventionnées que les activités sportives majoritairement féminines;
  • les hommes bénéficient de 3 à 10 fois plus d’offres d’activité correspondant à un stéréotype de sexe que les femmes.

Ces chiffres sont corroborés par une analyse des données du Canton de Genève sur les subventions cantonales, la formation des moniteurs et monitrices sportives ainsi que le dispositif "Sport, Art, Etudes" qui révèle des résultats similaires.

Parallèlement au soutien fourni aux associations, la Ville de Genève met à disposition du public une offre d’activités sportives (pour les seniors, les adultes ou les enfants) qui a pour caractéristique d’être mixte et intergénérationnelle.

Par ailleurs, les observations réalisées sur une série d’équipements sportifs d’accès libre mis à disposition dans la ville montrent à la fois:

  • des actions exemplaires sur le plan de la mixité filles-garçons (golf urbain, patinoires d’hiver);
  • la régularité d’une offre majoritairement destinée aux garçons, cible principale des politiques de prévention (skateparks, citystades, fitness urbain, autres).

Enfin, il manque de manière générale à Genève un dispositif permanent d’évaluation des politiques sportives sous l’angle des inégalités entre femmes et hommes, qui passerait par la collecte de données et de statistiques sexuées par la Ville et ses partenaires (Canton de Genève, FASe, associations et clubs subventionnés).

Les facteurs qui influencent les pratiques sportives des femmes

Le rapport montre que les pratiques sportives des femmes se rapprochent en temps consacré de celles des hommes et s’exercent en activité libre (course, vélo, natation) ou dans des structures privées (fitness, yoga) plus que dans des structures associatives.

L’enquête met en évidence différents types de contraintes qui influencent les pratiques sportives des femmes à Genève:

  • les contraintes structurelles: Le manque de temps, les contraintes familiales, les coûts financiers, la santé physique sont les premiers empêchements évoqués par les femmes. L’articulation entre les vies professionnelle et privée, en particulier familiale, laisse souvent peu de temps disponible pour pratiquer une activité sportive;
  • les freins spécifiques: Les pratiques sportives des femmes, moins variées que celles des hommes, nécessitent des équipements que l’on ne trouve pas toujours à proximité du domicile. Cette difficulté de trouver une activité sportive correspondant aux goûts des femmes, à leurs habitudes et à leurs temps de vie dans un périmètre restreint complique leur pratique de certains sports ou les oriente vers une offre privée qui peut être coûteuse;
  • les problèmes liés aux stéréotypes de sexe: pression sur les corps des femmes, sentiment d’infériorité, sexisme, harcèlement. La pratique du sport libre dans la ville (marche, jogging, vélo) se heurte également aux contraintes de la présence des femmes dans l’espace public.

Article modifié le 27.02.2020 à 11:31