Mise en place d'affiches sur un bâtiment public

Dossier d'information Objectif zéro sexisme dans ma ville

Sexisme et harcèlement dans l’espace public

Si la majorité des violences envers les femmes a lieu dans le cadre privé, le harcèlement sexiste et sexuel dans la sphère publique a aussi un lourd impact sur leur liberté et leur exercice de la citoyenneté. Mais comment le définit-on et quelles formes peut-il prendre?

Depuis quelques années, la médiatisation inédite des violences sexistes et sexuelles a mis en évidence le fait que partout, y compris en Suisse et à Genève, les femmes et les minorités de genre sont la cible de comportements sexistes, de dévalorisations, d'injures, d'agressions physiques ou encore de violences sexuelles dans de multiples espaces de leur vie. Une des manifestations de ces violences de genre est le harcèlement dans l’espace public.

Le sexisme et le harcèlement dans l’espace public s’inscrivent dans un continuum de violences faites aux femmes et les minorités de genre. Si la majorité des violences sont commises par des hommes de leur entourage et dans la sphère domestique, les manifestations de sexisme dans l’espace public ont aussi un impact fort sur leur vie, leur liberté et leur citoyenneté.

Qu'est-ce que le harcèlement sexiste?

Le harcèlement sexiste est défini comme "le fait d’imposer tout propos ou comportement, à raison du sexe, de l’orientation ou de l’identité sexuelle supposée ou réelle d’une personne, qui a pour objet ou pour effet de créer une situation intimidante, humiliante, dégradante ou offensante portant ainsi atteinte à la dignité de la personne" (définition du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, une instance consultative indépendante française placée auprès du Premier Ministre).

Un continuum de violences dans les formes et les espaces

Dans l’espace public, la notion de harcèlement sexiste et sexuel fait référence aux multiples comportements portant atteinte à la dignité d'une personne en raison de son sexe, de son orientation sexuelle ou affective, de son identité ou expression de genre. Cet ensemble allant de "micro-agressions", souvent banalisées, à des atteintes verbales ou physiques sanctionnées par la loi (injures, menaces, attouchements, viols, etc.) contribue à rendre l’espace public hostile pour les personnes qui y sont exposées.

Pour lutter efficacement contre ces comportements inacceptables, il faut les replacer dans le contexte des violences sexistes et des rapports de pouvoir qui persistent dans la société. Il est également nécessaire de garder à l’esprit que le harcèlement dans l’espace public ne se limite pas aux rues mais concerne aussi les transports, les lieux de fête, de pratiques sportives ou de formation, le travail, la sphère politique ou encore la sphère numérique. Si les contextes changent, les rapports de pouvoir à l’œuvre sont les mêmes.

Harcèlement sexiste et intersectionnalité

Enfin, le harcèlement sexiste dans l’espace public ne touche pas uniquement les femmes, il concerne aussi les personnes LGBTIQ+. Dans certains cas, les discriminations s’entrecroisent et les violences sont non seulement sexistes, mais également racistes, lesbophobes ou encore transphobes. Les sciences sociales désignent ce phénomène par le terme d’«intersectionnalité», qui traduit le fait que certaines personnes sont simultanément la cible de plusieurs types de discrimination et sont donc potentiellement exposées à plus de violence. 

Article modifié le 27.10.2023 à 11:53