Campagne contre l’homophobie et la transphobie: «les mots pour le dire!»

Comment dit-on «gay» en portugais? Y a-t-il un mot pour désigner les lesbiennes en arabe? Que veut dire «transgenre» en français? La campagne 2016 contre l’homophobie et la transphobie de la Ville de Genève rappelle les mots qui désignent, sans les stigmatiser, les personnes LGBT dans 6 des langues les plus parlées à Genève. Elle a eu lieu du 9 au 26 mai.

Image
Campagne contre l'homophobie et la transphobie

Quand les termes que l’on entend le plus souvent pour désigner les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT) sont des injures, quand le premier mot qui vient à l’esprit est péjoratif, quelles sont les voies permettant de ne pas reconduire un langage stigmatisant et de ne pas renforcer les stéréotypes?

Quelle que soit la langue, les mots qui qualifient de manière non-stigmatisante l’homosexualité et la transidentité restent méconnus. Ils sont parfois même tabous. Or, comment comprendre ce que l’on ne peut pas nommer? Comment accepter ce que l’on ne parvient pas à se représenter? La méconnaissance entraîne la peur, et la peur le rejet, laissant le champ libre à la banalisation de l’injure.

Les mots pour le dire

La Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie du 17 mai est, depuis 2013, l’occasion pour la Ville de Genève de sensibiliser les Genevois et les Genevoises aux discriminations en lien avec l’orientation sexuelle et l’identité de genre aux moyens d’une campagne d’affichage public et d’actions ciblées. La campagne 2016, proposée comme chaque année par le service Agenda 21 – Ville durable , en collaboration avec les associations, cherche à lutter contre la banalisation des injures en valorisant des alternatives non discriminantes.

Les affiches rappellent ainsi les mots qui désignent, sans les stigmatiser, les personnes LGBT. Dans un souci d’améliorer l’accessibilité de cette campagne à l’ensemble des habitantes et des habitants, ces mots et leurs définitions sont traduits dans les 5 langues les plus parlées à Genève par les personnes qui ne maîtrisent pas le français: anglais, portugais, espagnol, albanais et arabe. Elles étaient visibles dans les rues de Genève du 9 au 25 mai 2016. Pour appuyer l’affichage, différentes actions et ateliers de sensibilisation ont été proposés en collaboration avec l’Université Populaire Albanaise , le centre de La Roseraie , la Fédération genevoise des associations LGBT et l’Université de Genève

Le programme

Le lancement de la campagne a eu lieu le mardi 10 mai à 19h à Uni Mail en collaboration avec le Service égalité de l’UNIGE , avec une table-ronde qui a exploré les liens entre identité et langage et questionnera les dispositifs de catégorisation des personnes LGBT. Près de 200 personnes étaient présentes.

Tout au long du 17 mai, Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie, la Fédération genevoise des associations LGBT et ses associations membres 360, Dialogai, Lestime, Parents d’homos et Think Out se sont tenues dans la rue, auprès d’une affiche de la campagne, pour échanger avec le public. La campagne « Les mots pour le dire » était également présente sur les stands de Think out , la Law Clinic , Nomoslab , Be You Network et Les Indociles dans le grand hall d’Uni Mail, tout au long de la journée.

Le lundi 23 mai, des intervenant-e-s de la Fédération genevoise des associations LGBT sont venu-e-s à la rencontre du public qui fréquente l’Université Populaire Albanaise pour 3 ateliers autour du langage et des discriminations racistes, homophobes et transphobes. Le film micro-trottoir «les mots pour le dire» réalisé par l’UPA a été utilisé comme base de travail et d’échange. Plus de 70 personnes ont ainsi été sensibilisées.

Le jeudi 26 mai, la Dre Caroline Dayer est intervenue au Centre de la Roseraie pour sensibiliser les participantes et participants aux discriminations, aux enjeux de langage et d’injure et répondra à leurs questions. L’ensemble du personnel du centre a pu échanger avec Mme Dayer lors d’une matinée de préparation le 11 avril et initier une réflexion institutionnelle sur ces questions. Plus de 50 personnes ont participé à ces ateliers.

Vers 18h, un apéritif offert par Le Centre de la Roseraie a clôt cette dernière journée d’action et la campagne 2016. L’ensemble des participantes et participants, les partenaires de la campagne et les Genevois et Genevoises étaient convié-e-s.

Article modifié le 21.12.2023 à 12:01