L'acide polylactique (PLA) est-il biodégradable ?

Bonjour,

Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :

Voici ce que nous apprend l'article Acide polylactique (PLA), publié le 10 juillet 2017 par Christian Penu et Marion Helou sur le site de ressources documentaires technique et scientifique Techniques de l'ingénieur :

« L’acide polylactique (PLA) est un polymère 100 % biosourcé obtenu par transformation de l’acide lactique aujourd’hui produit à partir de la fermentation de sucres alimentaires issus de la production de maïs, de betterave, de tapioca ou encore de canne à sucre. Ce polymère est également biodégradable sous certaines conditions, notamment au sein d’un compost industriel. »

Le chapitre 1.1 Définition des biopolymères (biosourcé, biodégradable) indique que :

« Les polymères biodégradables peuvent être, sous certaines conditions, assimilés par des micro-organismes qui vont les transformer en eau et dioxyde de carbone. »

Puis le chapitre 7.1 Biodégradation précise au sujet de ce qui vous intéresse en particulier :

« Un matériau est biodégradable s’il est assimilable par des micro-organismes qui vont le digérer et produire essentiellement du CO2 et de l’eau. Suivant les conditions environnantes (température, taux d’humidité ambiante, types de micro-organismes), les matériaux biodégradables mettent plus ou moins longtemps à se dégrader. Afin d’éviter toute confusion, il convient de préciser dans quelles conditions le matériau est biodégradable. Pour ce faire, la bonne pratique consiste à mentionner la norme de biodégradation qui peut s’appliquer au matériau. »

Et voici ce qu'ajoute le chapitre 7.1 sur les normes de biodégradation au sein d'un compost industriel :

« Suivant les conditions environnantes ainsi que les micro-organismes associés, il y a plusieurs normes aujourd’hui en vigueur. Les principales sont listées ci-dessous.
ISO 14855 : norme de référence pour le compost industriel et sa version EN 13432 relative à l’emballage compostable industriellement. Ces normes précisent que les produits doivent se désintégrer (fragments de maximum de 2 mm) au bout de 12 semaines et avoir une biodégradation (matériau transformé en CO2 et eau) d’au moins 90 % au bout de 6 mois. Les conditions de compostage industriel varient d’un composteur à un autre ; généralement les composteurs industriels opèrent à une température de 60 °C et un taux d’humidité de 60 %. »

L'article complet n'est pas disponible gratuitement, nous ne pouvons donc vous faire suivre que les quelques extraits ci-dessus.

Le chapitre intitulé L’acide polylactique (PLA), le matériau de base disponible sur le site du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) – Prévention du risque chimique (PRC) confirme ce qui précède :

« À l’autre extrémité du cycle de vie, la biodégradation du PLA se produit dans les conditions particulières du compostage industriel en conditions contrôlées de température, d’humidité et de présence de micro-organismes. Elle intervient difficilement dans le milieu naturel. Des produits innovants pourraient cependant permettre dans un avenir proche une biodégradabilité dans les composts domestiques. »

Une note de bas de page évoque à nouveau la norme européenne EN 13432 et précise notamment que :

« Cette norme est [...] définie uniquement pour les conditions agressives d’une unité de compostage industriel, c’est à dire fonctionnant à une température supérieure à 60 °C entre autre. Ces plastiques ne se dégradent donc pas forcément dans un composteur domestique, et a fortiori dans l’océan. Par ailleurs il n’existe à ce jour aucune norme applicable aux conditions de compostage domestique. »

Cette norme s'applique bien évidemment également à la Suisse, on trouve donc des informations sur des pages telles que Les bioplastiques sont-ils tous biodégradables ? sur le site de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV). Le document de 2018 Liste des déchets se prêtant au compostage ou à la méthanisation en particulier, disponible sur la page Module : Biodéchets de l'OFEV indique dans un tableau à la page 21 :

« PLA, Produits à base d’acide lactique (p. ex. gobelets et vaisselle, emballages, sachets, cabas) » avec la remarque générale concernant la valorisation suivante : « Seuls les produits clairement marqués (quadrillage, germe, OK, Compost, DINCertco, cf. Consensus Suisse sur la désignation des produits fabriqués avec des MBD [matériaux biodégradables]) satisfaisant à la norme EN 13432 peuvent être pris en charge. Les matériaux en morceaux ne doivent être pris en charge que par des installations adéquatement équipées (déchiquetage). »

Pour être parfaitement claire, il nous semble que notre réponse doit développer également quelques notions en lien avec le sujet et qui pourraient vous intéresser.

Toujours sur le site de l'OFEV, nous trouvons dans le document Elimination des déchets : illustration en Suisse, publié en 2016, un encadré intitulé Les avantages et les inconvénients du bioplastique aujourd’hui dans lequel nous lisons en introduction :

« Le préfixe "bio" associé à plastique affine son sens à deux niveaux : il concerne non seulement la fabrication (production biologique), mais aussi l’élimination (dégradabilité biologique). Toutefois, l’un ne conditionne pas l’autre. ». Vous trouvez ensuite des informations liées aux termes "biodégradable" et "biosourcé".

Pour aller plus loin, vous pouvez encore consulter les passages, confirmant et éclairant ce qui précède, sur la biodégradation du PLA dans les études Evolutions moléculaires au cours de la dégradation biotique et abiotique de polymères bio-sourcés (PLA et PBS) et fossiles à l’aide de la viscoélasticité à l’état fondu d'Audrey Ramoné (2015) et Etude de la mise en oeuvre de l’acide poly (lactique) par le procédé d’extrusion film : Relation structure-procédé de Hikmet Houichi Mani (2016).

Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.

Cordialement,

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