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La réponse a été mise à jour le 4 juin 2025.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
Dans l'entrée consacrée par le Dictionnaire historique de la Suisse (DHS) à Agrippa d’Aubigné, on apprend que celui-ci est venu à deux reprises à Genève et quelles ont été les raisons de ces séjours :
« Après un premier séjour à Genève où il a Théodore de Bèze pour maître (1565-1566), il se réfugie définitivement dans cette ville après l'échec de la conjuration contre le duc de Luynes (1620). Il participe à la défense militaire de la cause réformée ; membre du Conseil de guerre de Genève dès 1621, il est consulté en 1621 et 1622 pour la fortification de Berne. »
Dans la biographie plus ancienne d’Agrippa [Théodore-Agrippa] d’Aubigné, parue en 1921 dans le Dictionnaire historique et biographique de la Suisse (DHBS) (disponible aussi en ligne), on trouve (tome 1, p. 455) quelques informations supplémentaires intéressantes :
« Compagnon de luttes d’Henri IV, il entra dans l’opposition dès l’abjuration de ce monarque et s’établit en septembre 1620 à Genève, où il avait déjà passé deux ans à l’âge d’écolier. D’Aubigné mit ses talents au service de cette ville et fit ajouter de nouvelles fortifications du côté de Saint-Victor et de Saint-Jean. Il avait formé le projet de "faire des cités helvétiques un camp protestant au service d’une fédération des puissances réformées." Berne l’appela et le reçut avec de grands honneurs, Bâle le consulta à son tour et sur son avis construisit quatre nouveaux bastions. D’Aubigné acquit en 1620 la terre du Crest et sur l’emplacement de l’ancien manoir des de Rovorée, il bâtit le château actuel. Là, il recevait l’élite de la société genevoise et l’on a comparé le Crest de ce temps à un Ferney protestant. »
Dans l’essai de Maurice Baudet – Portraits genevois : à la rencontre des grands esprits qui façonnèrent le caractère de Genève – l’auteur souligne (p. 46) qu’Agrippa d’Aubigné a été à la fois « Poète, théologien, historiographe, satiriste, habile courtisan mais aussi homme de guerre et duelliste impénitent » et qu’il a participé en France aux guerres de religion notamment en 1567 (p. 46-47) :
« […] le jeune Agrippa s’engagea dans les rangs de l’armée protestante. La "surprise de Meaux", une nouvelle tentative d’enlèvement du roi de France, il s’agit cette fois de Charles IX, par le prince de Condé (il avait sans doute changé d’avis), venait de déclencher la deuxième guerre de religion. Le 24 août 1572 se déroula l’événement qui devait marquer à jamais le jeune Agrippa, le massacre de la Saint-Barthélemy. Cela devait forger sa détermination farouche à défendre la cause protestante et lui inspirer le plus clair de son œuvre littéraire […]. Peu après, il fit une rencontre décisive pour la suite de sa carrière, celle du roi de Navarre, le futur Henri IV dont il devint l’écuyer. […] cela devait se terminer par une rupture définitive lorsque ce dernier [Henri de Navarre] abjura sa foi réformée pour monter sur le trône de France. […] Entre-temps, la carrière militaire d’Agrippa d’Aubigné avait été aussi mouvementée que brillante. Grièvement blessé à Casteljaloux, il mit à profit sa convalescence pour mettre sur le papier les premiers vers des Tragiques. Il s’illustra si bien sur les champs de bataille qu’Henri de Navarre le nomma maréchal de camp, puis vice-amiral de Guyenne et de Bretagne. »
Dans la biographie très documentée de Madeleine Lazard – Agrippa d’Aubigné – on trouve aux pages 422-424 le récit détaillé du soulèvement du duc de Luynes et de la manière dont Agrippa d’Aubigné y a pris part, à l’origine de son installation définitive à Genève :
« Un soulèvement contre Luynes se préparait à l’instigation de Marie de Médicis. L’avidité et l’arrogance du favori de Louis XIII avait dressé contre lui une grande partie des nobles, trop divisés entre eux pour mener de sérieuses opérations contre l’armée royale. Les protestants, confiants dans les promesses faites à l’assemblée de Loudun, s’abstinrent de participer à cette révolte. Tandis que commençait "la petite guerre de la Royne Mère", Rohan – il haïssait Luynes qui l’avait contraint à se démettre de son gouvernement de Poitou – réunit à Saint-Maixent un conseil comprenant, outre huit amis, Hautefontaine et d’Aubigné. […] Il consulta d’Aubigné sur le plan qu’il avait conçu : marché sur Paris en réunissant soixante mille hommes dans l’armée de "la Royne". D’Aubigné avait fait l’expérience de deux sièges de la capitale, l’un en 1589, l’autre en 1590. Il ne cacha pas son hostilité au projet. Il pria le duc de "regarder à la confusion qui dissiperoit ce grand party dès son entrée." Et, pour rendre "fascheux" jusqu’au bout, "il protesta qu’il ne porteroit point les armes pour le Party et ne tireroit point sa petite espée hors du crochet." Il la tira tout de même. En prenant congé de Rohan et de son frère, il leur avait déclaré : "Je vous ay protesté n’estre point du party de la Royne, mais je serai du party de Rohan à vostre extrémité et vous me trouverez bien à propos."
Le 7 août 1620, c’est la débâcle des rebelles […]. Le duc écrivit à Agrippa pour lui rappeler sa promesse. Il ne se déroba pas. […] Le baroud d’honneur [aux côtés de Rohan] s’acheva en désastre. Ils ne pouvaient faire retraite qu’à Saint-Maixent, se dirigèrent vers le Bas-Poitou, sans avoir de quoi résister plus de deux jours. Le 10 août "arriva la paix faite avec la Royne mère". C’était le traité d’Angers.
[…] D’Aubigné, traité en factieux, ne savait où trouver refuge. Un mandat d’arrêt avait été lancé contre lui. […] Il ne lui restait qu’une chance de salut : fuir à l’étranger, en Suisse où, dès juin, S[imon] Goulart avait pressenti de sa part le Petit Conseil de Genève […]. La réponse avait été favorable et il avait reçu l’autorisation officielle de s’y établir. »
Nous vous recommandons vivement la lecture de cet ouvrage, notamment des deux derniers chapitres intitulés Le proscrit et Le chevet de sa vieillesse, qui décrivent son existence à Genève. Vous y trouverez des informations détaillées complétant celles données ci-dessus sur le rôle d’Agrippa d’Aubigné pour les fortifications de Genève, de Berne et de Bâle et le contexte politique qui a présidé à leur renforcement.
Pour la situation politique de la Suisse au regard des conflits politiques et religieux dans les premières décennies du XVIIe siècle, nous vous recommandons la lecture des ouvrages suivants :
- Au cœur de l’Europe. Une histoire de la Suisse entre ouverture et repli d'André Holenstein,
- Histoire de la Suisse de Thomas Maissen
- Une histoire de la Suisse de François Walter
Pour poursuivre vos recherches sur Agrippa d’Aubigné, nous vous signalons également les ouvrages suivants :
- Agrippa d’Aubigné en son temps catalogue d’exposition de 1985 au Musée de l'Echevinage à Saintes
- Agrippa d'Aubigné : le guerrier inspiré d'Eric Deschodt
- Les Suisses dans les guerres de religion en France de Gérard Miège
- Agrippa d'Aubigné épistolier : des lettres à l’œuvre de Barbara Ertlé-Perrier
Enfin, vous pouvez également prendre connaissance de cette réponse sur le même sujet posée récemment à nos collègues du Guichet du savoir à Lyon : « Quelle a été la contribution d'Agrippa d'Aubigné à la défense de Genève après 1620 ? »
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
La Bibliothèque de Genève
Pour www.interroge.ch