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Interroge a répondu à la question "Pourquoi certains chalets valaisans sont construits sur pilotis surmontés de pierres plates ?"
La réponse a été mise à jour le 28 février 2023.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
Pierre Bourban, chanoine et président de la section valaisanne de Patrimoine Suisse, écrit ce qui suit dans l’introduction de son article Les Raccards et les Greniers du Valais paru en 1920 dans la revue Heimatschutz disponible en ligne sur le site e-Periodica :
« Les touristes qui pénètrent dans les vallées latérales de la grande vallée du Rhône, ont leur attention aussitôt éveillée par des constructions d'une architecture rustique et étrange que l'on ne rencontre pas ailleurs: les vieux "Raccards" et les vieux "Greniers". […] Les publications sur le Valais n'ont pas de saveur, restent absolument incomplètes, si dans les illustrations ne figurent ces bâtiments étranges mis en équilibre sur des poteaux, des quilles en rouge de mélèze surmontées de dalles circulaires, et se jouant parfois, comme le mulet sur le sentier qui contourne le rocher, de l'abîme creusé sous leurs pieds.
Je voudrais donner ici la raison d'être de ces constructions et rendre un juste hommage aux vieux charpentiers valaisans qui ont trouvé, inventé ce genre d'architecture rustique et pittoresque. C'est la culture du blé dans des conditions spéciales, qui a créé le vieux Raccard valaisan; et c'est la conservation du blé emmagasiné, du pain cuit pour des mois et de la viande séchée conservée pendant une année et plus, qui a créé le vieux Grenier du pays. »
Ces « chalets » sont donc soit des raccards, soit des greniers et les pilotis sont des « quilles » surmontées d’une dalle circulaire.
Pierre Bourban écrit ceci au sujet de l’utilité de ces quilles surmontées de dalles de pierre :
« On inventa le Grenier sur le même système que celui du Raccard. Les bases protectrices sont les mêmes: les quilles, les poinçons en mélèze surmontés des dalles circulaires. C'est le rempart infranchissable. Souris, grandes et petites, rats des villes et rats des champs, ne vous y présentez pas. Sinon, vous ne serez plus qu'une race tombée. »
L'article Sur les greniers et les raccards valaisans d'Ignace Mariétan paru en 1967 dans le Bulletin de la Murithienne, disponible en ligne dans la bibliothèque numérique RERO DOC, apporte les même informations et précise simplement que « Ces pilotis et ces pierres qui élèvent le grenier au-dessus de son socle ont pour but de conserver les provisions à l'abri de l'humidité et des rongeurs. »
Il ajoute à la fin de son article la précision suivante :
« Les personnes qui ne sont pas au courant des noms de ces différentes constructions utilisent beaucoup le nom de mazot. Ce nom nous est venu du Midi de la France où, sous le nom de mass, il désigne de petites maisons d'habitation. On peut l'employer chez nous pour désigner de petites maisons d'habitation, mais non pour désigner des greniers, des raccards et même des granges-écuries. »
Sur le site participatif NotreHistoire.ch, on trouve quelques photographies de granges et raccards permettant d'observer ces quilles surmontées de palets typiques de l'architecture valaisanne.
Enfin, L’ouvrage Mutations du bâti de la vie rurale : un guide pour la conservation ou la transformation de greniers, raccards, granges et écuries édité par la Section du Valais romand de Patrimoine suisse apporte des informations complémentaires et plus détaillées :
Pour le raccard : « Le raccard, qui repose sur des quilles (supports en bois surmontés d'une grande dalle de pierre), sert à entreposer et traiter les céréales. Le blé et le seigle y sont acheminés et les gerbes sont stockées à l'intérieur de l'édifice ou suspendues aux galeries en bois pour mûrir. Au centre du raccard se trouve une aire de battage; les céréales sont battues sur le sol à l'aide d'un fléau ou d'un épais morceau de bois. Afin de ne pas perdre de grains, le sol de l'aire de battage est constitué d'épais plateaux ou madriers de bois assemblés de manière étanche, tenons et mortaises, et se termine, de chaque côté, par un rebord plus haut. Ces rebords, visibles à l'extérieur du bâtiment, sur le seuil de la porte d'entrée, sont particuliers au raccard et le différencient des autres ruraux.
L'aire de battage se prolonge à l'extérieur du raccard pour en constituer le seuil.
A la différence du grenier, le raccard est constitué de madriers non équarris permettant la ventilation des céréales. Ce type de bâtiment est caractéristique du Valais et mérite une attention particulière. »
Et pour le grenier : « Le paysan utilise le grenier comme cave à provisions et pour entreposer ses biens précieux. Les grains sont conservés dans de grands coffres, les morceaux de viande séchée et de lard sont suspendus, et des habits, des outils, de la vaisselle et des objets de valeur trouvent également place ici. Afin que les aliments demeurent secs et qu'ils soient protégés des rongeurs, le grenier repose sur des quilles, à l'instar du raccard. Les madriers sont embrevés sans joints afin que le bâtiment soit étanche. Les portes peuvent être fermées à clé. Les greniers varient selon la topographie du site, l'étendue des champs et la richesse du propriétaire. Il existe de petits édifices, autant que d'imposants bâtiments appartenant à plusieurs propriétaires (chaque porte possède sa propre serrure). »
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
http://www.interroge.ch
Service de référence en ligne des bibliothèques de la Ville de Genève