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La réponse a été mise à jour le 28 octobre 2025.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
Il semble que la présence de ces portes dans la falaise situées dans le mur à la fin du sentier du Ravin, en descendant, soit liée à l’histoire tardive du lieu, marqué par l’existence du prieuré de Saint-Jean, dont les vestiges archéologiques sont visibles dans la promenade aménagée en 1973 et qui ont fait l'objet d'une réponse Interroge en février 2021 : « A quel édifice appartenaient les ruines situées à l'entrée du pont Sous-Terre vers le quai du Seujet ? ».
On retiendra que les falaises de Saint-Jean furent occupées de toute ancienneté ; elles abritaient des grottes, naturelles ou creusées par l’homme, dès la fin de l’Antiquité car, comme le rappelle Edmond Ganter dans l'article Les origines possibles de Saint-Jean-les-Grottes paru en 1979 dans la Revue du Vieux-Genève : « un récit de la Vie des Pères du Jura relate que saint Romain avait guéri deux lépreux dans l'une des grottes environnantes ».
L’existence de grottes est en tout cas bien attestée dès le XVe siècle, comme le rappelle Matthieu de la Corbière dans l'article Un ensemble conventuel prestigieux aux portes de Genève : le prieuré de Saint-Jean paru en 2001 dans le Bulletin de la SHAG : revue annuelle de la Société d'histoire et d'archéologie de Genève. Le même auteur résume l’histoire de la construction en plusieurs étapes du monastère de Saint-Jean-hors-les-murs au Moyen Age (dès le VIe siècle) puis décrit comment, après la Réforme, celui-ci fut désaffecté et les bâtiments conventuels détruits.
La carte Micheli du Crest vers 1730 disponible sur le site Genève à la carte atteste qu'une construction se trouvait à cet emplacement au XVIIIe siècle. Vous pouvez voir l'évolution de cette zone au fil du temps en navigant dans les cartes disponibles sur Genève à la carte.
Marc-R. Sauter et Charles Bonnet, qui ont conduit les fouilles du prieuré de Saint-Jean, rappellent dans leur compte-rendu de 1967 Le prieuré de Saint-Jean-de-Genève : rapport sur la première campagne de fouilles effectuées à Sous-Terre paru dans le bulletin du Musée d'art et d'histoire Genava qu' « avant les travaux de démolition et de terrassement pratiqués dès 1965 en vue de la reconstruction du pont Sous-Terre et l’établissement d’un nouveau complexe routier, le site était occupé par la campagne Auberson, riche en arbres centenaires, avec, au nord, la maison ancienne ; de l’autre côté du chemin de Sous-Terre qui montait du pont vers le chemin du Ravin, une ferme s’adossait à la falaise basse et aux grandes caves qui avaient été creusées depuis longtemps. »
La note de bas de page portant le numéro 24 ajoute : « La démolition de cette ferme a remis au jour la façade de ces caves ; sur la clé de voûte de la porte figure gravée la date 1572. En restaurant cette façade on l'a surmontée d'un bloc de molasse portant en relief le millésime 1779. »
On distingue en effet sur l'une des portes en bois de cette façade ce qui ressemble au bloc de molasse portant encore la date de 1779.
La ferme Auberson, devenue propriété de la Ville de Genève, fut détruite, comme le rappelle aussi Jean-Daniel Candaux dans son article Le drame de Sous-Terre paru le 19 octobre 1966 dans le Journal de Genève, lequel prit la plume pour encourager le lancement d’une campagne de sauvetage des vestiges archéologiques. Voici ce qu'il indique :
« "Nous ne savons presque rien de ce prieuré quant à sa disposition topographique, écrit Louis Blondel dans son grand ouvrage sur Les Faubourgs de Genève au XVe siècle (p. 97). Il dominait la jonction du Rhône et de l'Arve, jusqu'à l'époque où l'Arve fut repoussée plus au sud. Cette situation porta souvent un grave préjudice aux édifices conventuels ; ainsi, en 1466, les moines adressent une requête au pape, exposant que par suite d'une inondation du Rhône et de l'Arve, les fondations des bâtiments sont minées et les murs en danger de s'écrouler. Nous savons qu'il y avait de grandes caves dans les falaises, dont une partie existe encore, et des vignes célèbres qui formaient un des gros revenus du couvent. "».
Vous pouvez voir quelques images de ce qu'il y avait avant ces destructions dans la base de données du Centre d'iconographie (CIG) de la Bibliothèque de Genève :
- une estampe de Philip Jamin datée du 4e quart du 19e s. montrant la propriété des Constant intitulée Genève, Sous-Terre - une photographie intitulée Genève, Sous-Terre: maison de Benjamin Constant datée de la 1ère moitié 20e s. - sur une photographie aérienne prise en 1969 pendant le chantier de la rue de Sous-Terre, nous pouvons voir en bas à gauche au croisement du Sentier de Sous-Terre et du Sentier du Ravin, une porte qui subsiste, adossée à la falaise.
Enfin, selon l'ouvrage Ville et canton de Genève d’Armand Brulhart et Erica Deuber-Pauli, le bâtiment qui subsiste serait l’ancienne maison de vignerons de Sous-Terre « qui remonte au milieu du XVIIIe siècle ».
Pour savoir ce qu'il y a derrière ces portes, nous avons pris contact avec le Service de l’aménagement, du génie civil et de la mobilité (AGCM). Les deux caves sur lesquelles donnent ces entrées appartiennent à la Ville de Genève. C'est la Direction du patrimoine bâti (DPBA) qui propose les affectations pour ces espaces qui sont le plus souvent utilisés pour le stockage de matériel par l'AGCM ou par le Service des espaces verts (SEVE), qui occupe déjà par ailleurs l'une des caves.
Enfin, sachez que plus récemment, après l’aménagement du site en promenade publique, le Service d’archéologie avait aménagé un petit local (qui se trouvait derrière l’une de ces portes) en un modeste espace d’exposition, présentant quelques trouvailles issues des fouilles : blocs, margelle du puits, dalles funéraires, chapiteaux, fragments de chancel, quelques objets, ainsi qu’une maquette de l’église et du cloître. Ce petit « musée » était ouvert à diverses occasions pour compléter la visite du site. L’humidité et l’insalubrité du lieu ont toutefois rapidement contraint les archéologues à fermer l’espace au public et à retirer les pièces les plus importantes pour les mettre à l’abri dans de meilleures conditions de conservation. Ce local est ensuite resté utilisé comme dépôt jusqu’en 2023, et évacué avant les travaux entrepris par la Ville pour stabiliser les falaises.
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
Service de référence en ligne des bibliothèques de la Ville de Genève
