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Interroge a répondu à la question "Quelle est l'histoire du personnage de Lilith ?"
La réponse a été mise à jour le 13 février 2023.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
La description de Lilith figure dans l’ouvrage collectif Dieux, déesses, démons : dictionnaire universel ainsi que dans le livre Women who fly : goddesses, witches, mystics, and other airborne females de Serinity Young. C’est essentiellement à partir de ces deux textes que nous avons rédigé la réponse à votre question.
Lilith apparaît dans deux traditions, la première rattache Lilith à un mythe sumérien et la seconde à une légende juive, histoires qui se recoupent et se complètent.
Le premier ouvrage nous apprend que pour les Sumériens, elle a le statut de démone et trouve son origine dans le Proche-Orient ancien. L’étymologie de son prénom est un emprunt de « l’hébreu par l'akkadien Lilîtu au sumérien Lil "vent", "air". »
« Le mythe sumérien mettant en scène la déesse Inanna (Ishtar) fait ainsi intervenir une démone probablement assimilée à une chouette appelée Ki-sikil-Lil-lâ, "jeune femme de l'air". Tandis que la déesse attend que l'arbre hulupu qu'elle a planté pousse et lui fournisse le bois de son lit, un serpent vient nicher dans ses racines, l'aigle Anzû dans son branchage et la démone dans son tronc (v. Hamadryade). Gilgamesh se charge de tuer le serpent et l'oiseau, provoquant ainsi la fuite de la démone, dont la nichée est aussi tuée par le héros (raison pour laquelle elle se vengera sur les enfants des autres). »
Serinity Young, quant à elle, explique ceci, dans son ouvrage, que nous pourrions traduire ainsi :
Selon la légende juive, Lilith était la première femme d'Adam, qui fut créée en même temps que lui (Gen.1) et lui était donc égale. Lilith n'est pas seulement la première femme, elle est aussi le premier monstre, l'origine du monstrueux-féminin, car elle abandonne rapidement Adam parce qu'il ne la traite pas comme son égale et refuse de s'allonger sous elle pendant les rapports sexuels.
Elle s'envole et, bien que Dieu envoie des anges à sa poursuite, elle refuse de retourner auprès d'Adam, choisissant plutôt de prendre des démons comme amants. Dieu crée une seconde épouse, plus obéissante, nommée Eve, à partir de la côte d'Adam (Gen. 2) et punit Lilith en faisant mourir cent de ses enfants par jour, ce qui l'a fait identifier comme une tueuse d'enfants, en particulier de nourrissons, et comme une menace pour les femmes enceintes. Cette croyance (et un taux de mortalité infantile élevé jusqu'à une époque relativement récente) a conduit à une prolifération d'amulettes destinées à protéger les enfants contre elle. La tradition talmudique [Dans le judaïsme, le Talmud (la Loi orale) est le recueil principal des commentaires de la Torah (la Loi écrite).] ultérieure développe la sexualité de Lilith, qui devient une figure de sorcière, un démon nocturne aux cheveux longs et relâchés. Qualifiée de succube [Démon qui revêt une apparence femelle, généralement humaine, afin d'entretenir des rapports sexuels avec un homme.], elle provoque l'éjaculation chez les hommes pendant leur sommeil, sans doute en s'allongeant sur eux. Ces sécrétions étaient considérées comme particulièrement dangereuses car elles permettaient aux démons de naître dans le monde humain. En Europe, les histoires de Lilith se sont mêlées à celles des contes de fées européens, comme les histoires des femmes volant la nuit, qui chassaient avec la déesse Diane ou avec la figure de la sorcière germanique Holda. De manière encore plus pertinente, Lilith, avec sa nature de hibou, était facilement assimilée aux striga romains (du mot strix, signifiant un oiseau criard), des oiseaux de nuit malfamés qu'Ovide décrit comme des tueurs d'enfants, ajoutant que certaines vieilles femmes peuvent se transformer en strix. Il est intéressant de noter, cependant, que si la pratique de tuer les enfants est attribuée aux femmes volant la nuit et aux sorcières en général, cela contredit le rôle d'Hécate, déesse des sorcières, qui, selon Hésiode (huitième siècle avant J.-C.) était la protectrice des enfants.
Michèle Bitton, dans son article Lilith ou la première Eve : un mythe juif tardif, paru en 1990 dans les Archives de sciences sociales des religions, explique que la figure de Lilith est encore présente aujourd’hui :
« Figure féminine centrale de la démonologie juive qui l’a héritée des civilisations mésopotamiennes, Lilith poursuit depuis les débuts de l’écriture, quatre millénaires avant J.-C., une des plus longues carrières dont puisse se prévaloir une représentation de la féminité démoniaque. Dans certaines communautés juives, Lilith continue encore au XXe siècle à être l’objet de rituels magico-religieux liés la naissance d’un enfant mâle, comme le rituel du "Tahdid" pratiqué par les Juifs marocains. […] Quoique peu connue, la figure mythique de Lilith jouit depuis une quinzaine années d’un renouveau d’intérêt dans des écrits féministes aux Etats-Unis, en Israël et en France, où elle apparaît comme un symbole du démonisme attribué à la nature féminine et comme un emblème de la rébellion des femmes contre l’ordre patriarcal. »
Si vous souhaitez approfondir le sujet, voici ci-dessous quelques références supplémentaires :
Lilith, l'épouse de Satan de Catherine Halpern et Michèle Bitton
Lilith, avatars et métamorphoses d'un mythe entre romantisme et décadence de Pascale Auraix-Jonchière
Lilith ou la mère obscure de Jacques Bril
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
La Bibliothèque du Musée d'ethnographie de Genève
Pour www.interroge.ch