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La réponse a été mise à jour le 10 février 2025.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
Dans notre réponse du 16 juillet 2021, à la question « Je cherche des légendes en lien avec les lacs de Suisse » , nous évoquons, en effet, la légende du lac Léman qui aurait été creusé par Gargantua.
Dans le tome 36, publié en 1991, de la Fédération des sociétés d’histoire et d’archéologie de l’Aisne, le chapitre La légende de Gargantua, en page 46, écrit par Bernard Degonville, contextualise cette légende :
« Tout d'abord, il nous faut différencier deux mots précis : la légende et le conte.
Le dictionnaire Larousse nous donne comme définition :
- Conte : récit d'aventure le plus souvent imaginaire.
- Légende : récit où l'histoire est défigurée par les traditions.
La différence entre les deux termes est de taille : le conte est "le plus souvent imaginaire", c'est-à-dire sans attaches précises, sans appui matériel, tandis que la légende s'appuie sur les traditions, sur des particularités bien définies et notamment sur le sol. Pour les périodes lointaines ou obscures elle remplace l'histoire ; pour les autres elle l'éclaire ou la symbolise.
Au Moyen-Age, la croyance des paysans en Gargantua est certes très naïve. Depuis longtemps déjà, nul clergé n'est plus là pour lui donner de l'élévation. On a donc affaire à un géant tout occupé à des tâches matérielles. Ce géant a laissé des traces partout : Ici, il existe une petite butte : C'est Gargantua qui a décrotté ses chaussures. Là, le mont est plus important mais c'est encore Gargantua qui a débouclé sa ceinture et satisfait un besoin naturel. Ailleurs, il a vomi et les rochers qui sortent de terre en sont le résultat.
Quels sont donc les travaux que le bon peuple lui attribue ? Les Suisses romands racontent qu'il a voulu égaliser les cantons de Berne et de Vaud : il prenait de la terre là où il y en avait trop pour la déposer là où il n'y en avait pas assez. Il aurait creusé le lac Léman ! »
Nous lisons par ailleurs dans la critique littéraire de Barbara C. Bowen, publiée dans le Bulletin de l'Association d'étude sur l'humanisme, la réforme et la
renaissance n° 28, en 1989, au sujet de l'ouvrage édité par Christiane Lauvergnat-Gagnière et Guy Demerson – Les Chroniques Gargantuines – ce qui suit :
« Voici enfin rassemblées les plus intéressantes de ces Chroniques dont l'importance pour l'œuvre de Rabelais est toujours en dispute : Les grandes et inestimables Cronicques du grant et énorme géant Gargantua (1532), La grande et merveilleuse vie du trespuissant et redoublé roy de Gargantua, Les Croniques admirables du puissant Roy Gargantua, et deux chapitres (inconnus ailleurs) du Vroy Gargantua notablement omelyé. »
Dans l’article Quel est le rapport entre Rabelais et le Beaufortain ?, paru le 29 juillet 2019 dans Le Dauphiné, nous lisons encore :
« Toutefois, le musée Rabelais, situé à Seuilly, explique que "Gargantua aurait préexisté à Rabelais".
Rabelais aurait donc réutilisé et modifié la tradition populaire du bon géant de l’ouest de la France qui s’est diffusée partout dans le pays. En effet, les Chroniques Gargantuines ont été publiées avant le Gargantua de Rabelais.
"La légende de la Pierra Menta précède au Gargantua de Rabelais ou bien en est inspirée dans la tradition populaire du personnage, mais Rabelais n’est pour rien dans son élaboration", affirme le médiateur du musée Rabelais, Nathanaël Gobenceaux. »
L’ouvrage Le vrai gargantua de Guy-Édouard Pillard confirme encore que « Le personnage de Gargantua n’est pas une invention de Rabelais […]. Les livrets de colportage consacrés à Gargantua sont antérieurs à Rabelais et ne sont pas de sa main. Le géant dont ils narrent les aventures avait laissé de nombreuses traces dans les campagnes et son origine remontait vraisemblablement à une haute antiquité. »
Puis il précise que « Des "Chroniques" gargantuines exposant la vie et les aventures de Gargantua, huit nous sont parvenues, et deux seulement sont datées, l’une de 1532, l’autre de 1533. […] Toutes ces "Chroniques" racontent à peu près les mêmes événements. […] Le fait qu’elles aient été publiées en même temps exclut que leurs auteurs se soient copiés. Il est plus vraisemblable de supposer qu’ils ont puisé à la même source. […] Il est peu probable que cette source commune ait été un texte, manuscrit ou imprimé ; aucune allusion à un écrit primitif n’a tout au moins été formulé. Il devait plutôt exister un fonds légendaire oral, populaire, répandu dans toutes les couches de la société, mais principalement dans les campagnes. »
La première mention écrite de la légende de Gargantua remonte donc au début des années 1530, mais la tradition orale lui est bien antérieure, sans que l’on puisse préciser davantage.
Enfin, l'ouvrage édité par Christiane Lauvergnat-Gagnière et Guy Demerson – Les Chroniques gargantuines – propose une édition critique des différentes "Chroniques" gargantuines. Nous n’y trouvons mention de Genève (Genefve) qu’à la page 272, dans Les Croniques admirables du puissant Roy Gargantua, quand Gargantua désarme Gallimassue de son tronc d’arbre et envoie celui de Naples dans le lac Léman.
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
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Service de référence en ligne des bibliothèques de la Ville de Genève