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Interroge a répondu à la question "L’harmonie est-elle universelle ?"
La réponse a été mise à jour le 13 février 2023.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
Pour commencer, voici la définition de l’harmonie que donne le musicien genevois Jacques Siron dans son Dictionnaire des mots de la musique :
« (sens large) : science ou art des proportions // Ensemble de sons agréables à l’oreille // (mus occidentales) Ensemble des principes régissant les accords, leurs formations, leurs enchaînements, les relations qu’ils entretiennent les uns avec les autres, leurs fonctions, leur agencement dans le temps, dans le cadre de la phrase harmonique (selon cette définition, seule la mus. Occidentale tonale possède une dimension harmonique). »
Cette dernière remarque est reprise dans la majorité des ouvrages de théorie musicale, comme en page 98 du Guide illustré de la musique, paru sous la direction d'Ulrich Michels :
« L’harmonie traite des accords et de leurs enchaînements dans la musique tonale (donc de 1600 à 1900 environ). »
En reprenant la définition ci-dessus : Harmonie = Ensemble de sons agréables à l’oreille, le terme « agréable » va évoluer, les oreilles vont se familiariser avec autre chose que l’agréable. Citons pour illustrer ce propos, un extrait de la préface de l’ouvrage Les savoir musicaux. L’éditeur Jean-Jacques Nattiez cite l’anecdote de ses parents découvrant Le Sacre du printemps de Stravinski : « Mes parents, pourtant mélomanes, ont eu de la peine à supporter ce qu’ils qualifiaient de tintamarre incohérent et à la considérer comme de la musique » (page 18).
Ce point de l’écoute musicale a été traité par le service Interroge qui a répondu à la question : « Pourquoi certaines notes jouées ensemble sonnent agréablement à l'oreille humaine alors que parfois elles semblent sonner faux ? »
Pour étendre la question, hors du contexte occidental, le no 7 des Cahiers d’ethnomusicologie, paru en 1994 et qui a pour titre Esthétiques, nous apporte des réponses. L’harmonie en musique est recherchée partout dans le monde. En voici un exemple :
Page 85 : L’esthétique musicale de Sunda, (Java-Ouest) de Wim Van Zanten :
« En 1985, j’ai assisté à une représentation où des danseurs de penca silat accompagnaient la musique de tembang Sunda. Au commencement, durant la phase vocale en rubato, les mouvements du danseur étaient abrupts, et il émettait des cris occasionnels. Pendant les chansons mesurées, ses mouvements devenaient plus souples. Le meneur de l’ensemble m’a expliqué qu’"il faut lutter pour atteindre au bonheur". En d’autres termes, après avoir combattu le désordre, on parvient à l’ordre, à l’harmonie et au bonheur. »
Page 101 : La vertu de l’instrument. À propos de quelques inscriptions gravées sur des qin anciens de Georges Goormaghtigh :
« Le plus ancien de ces textes remonte au début du deuxième siècle de notre ère ; il est de la main du poète Li You (55-135) des Han orientaux et reflète bien la tournure morale que prend volontiers la réflexion sur la musique à cette époque :
"Le son du qin purifie le cœur de ses penchants mauvais, mais il émeut aussi celui dont la nature est droite. Ne retenant que les mélodies les plus nobles, il écarte les sonorités lascives et empêche les excès. Sa musique pénétrante, harmonieuse et correcte emplit nos cœurs de joie mais jamais ne déborde." »
Si la question de l’harmonie musicale n’est pas limitée au monde occidental, la notion d’harmonie dépasse également largement le cadre chronologique donné en début de réponse. Pour vous documenter, nous vous recommandons la lecture suivante : L'Harmonie, entre philosophie, science et arts, de l'Antiquité à l'âge moderne, textes réunis par Lorenzo Miletti dont nous avons pu lire un résumé sur le site Compitum que nous rapportons ici : « De l'Antiquité à la Renaissance, la notion d'harmonie semble concerner toutes choses, de l'ordre du ciel au moindre objet décoratif. Il n'est pas un art, pas un savoir, de la médecine à l'astronomie, de l'architecture à la musique sans oublier bien sûr la théologie qui en fasse l'économie. On peut parler d'un règne de l'harmonie. »
Pour illustrer ce propos, cette miniature du 13e s., issue du Magnus liber organi (page 10 du pdf) qui montre bien cette notion totale de l’harmonie, englobant l’univers en haut, les hommes au centre et la musique en bas.
Enfin, on ne peut répondre à la question sans penser à l’ouvrage de Marin Mersenne, musicien et mathématicien du début du 17e siècle qui a pour titre : L’Harmonie universelle, où il est traité de la nature des sons, et des mouvements, des consonances, des dissonances, des genres, des modes, de la composition, de la voix, des chants, et de toutes sortes d'instruments harmoniques et consultable en ligne dans la bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France : Gallica.
Cet ouvrage en deux parties, édité entre 1634 et 1637, a été précédé par des Préludes à l’harmonie universelle qui porte le sous-titre : Questions curieuses utiles aux prédicateurs, aux théologiens, aux astrologues, aux médecins et aux philosophes. Cette précision montre également l’étendue du sujet. On dépasse largement le domaine musical qui nous occupe.
Pour illustrer cette époque, nous vous proposons d’entendre la musique du 17e siècle, contemporaine à L’harmonie universelle, dans ce petit film réalisé en 2018 par Rémy Campos, chargé de recherches à la Haute école de musique (HEM).
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
La Bibliothèque de Genève, La Musicale
Pour www.interroge.ch