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La réponse a été mise à jour le 3 juillet 2025.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
Plusieurs rapports et études ont été publiés et relayés dans la presse suite notamment à la Conférence annuelle des Nations Unies sur le changement climatique COP27 de novembre 2022 en Egypte, au sujet de l'impact environnemental des armées dans le monde. Des communautés de scientifiques de divers organismes de surveillance de ces sujets, tels que Conflict Environment Observatory (CEOBS), Scientists for Global Responsibility (SGR), Transnational Institute (TNI), Tipping Point North South (TPNS), ou encore Global Campaign on Military Spending (GCOMS) ont ainsi réalisé des documents qu'il vous sera utile de consulter sur leurs sites à ce sujet.
Ainsi, le rapport en anglais Estimating the military’s global greenhouse gas emissions par SGR et CEOBS ou celui disponible en français réalisé par TNI, TPNS, GCOMS et Stop Wapenhandel intitulé Le climat, victime, collatérale des dépenses militaires, tous deux publiés en novembre 2022, devraient vous intéresser.
L'étude en français « se penche essentiellement sur ce que l’on appelle les pays de l’Annexe II [Australie, Autriche, Belgique, Canada, Danemark, Finlande, France, Allemagne, Grèce, Islande, Irlande, Italie, Japon, Luxembourg, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Norvège, Portugal, Espagne, Suède, Suisse, Royaume-Uni, États-Unis et Communauté européenne], c’est-à-dire les pays riches qui, selon les accords de l’ONU, portent une responsabilité particulière (et historique) pour la façon dont ils ont contribué à provoquer le changement climatique, à travers des décennies de niveaux élevés d’émissions de GES. Dans le cadre de la CCNUCC, ces pays se sont engagés à renforcer l’atténuation de leurs propres émissions et à fournir aux pays à faible revenu le soutien financier et l’expertise technique nécessaires pour les aider à atténuer le changement climatique et à s’y adapter ("financement climatique"). [...] »
Il est important de noter ce que précise ce rapport à la page 10 :
« Les pays ne sont pas tenus de déclarer leurs émissions militaires, en vertu d’une exemption pour laquelle le Pentagone a fait pression lors des négociations du protocole de Kyoto de 1997. Cette exemption demeure en vigueur, bien que l’Accord de Paris de 2015 ait permis à tous les pays de rendre compte de leurs émissions militaires sur une base volontaire. La plupart des pays de l’Annexe II publient effectivement certaines informations, mais comme le conclut le site internet "Military Emissions Gap" (un projet du Conflict Environment Observatory (CEOBS) et de Concrete Impacts), l’accès aux données reste faible, et implique que "les déclarations sont très inférieures" aux émissions réelles.
Un rapport de 2020 de Tipping Point North South a estimé l’empreinte carbone des industries militaires et d’armement mondiales à 5 % en 2017. Un rapport plus récent de novembre 2022 de Scientists for Global Responsibility a estimé l’empreinte carbone des armées mondiales à 5,5 % du total des émissions mondiales de gaz à effet de serre. En comparaison, l’aviation civile ne représente que 2,5 % des émissions mondiales de GES. En termes de consommation de carburant, si les armées du monde étaient classées comme un seul pays, elles seraient le 29e plus gros consommateur de pétrole au monde, juste devant la Belgique et l’Afrique du Sud.
Les recherches menées par le CEOBS et Scientists for Global Responsibility (SGR) confirment que les pays de l’Annexe II comptent parmi les plus grands émetteurs, tout particulièrement les grands dépensiers militaires comme les États-Unis et le Royaume-Uni. Selon les premières estimations de SGR, l’empreinte carbone militaire annuelle s’élève – en équivalent CO2 – à 205 millions de tonnes pour les États-Unis et à 11 millions de tonnes pour le Royaume-Uni, la France représentant environ un tiers des 24,8 millions de tonnes estimées pour les États membres de l’UE. Selon Neta C. Crawford, professeur de relations internationales à l’université d’Oxford et codirectrice du projet Costs of War, entre 2001 et 2018, l’armée américaine a émis environ 1 267 milliards de tonnes de GES. Environ 40 % de ces émissions sont attribuées à la "guerre contre le terrorisme" et aux grandes interventions militaires en Afghanistan et en Irak.
À titre de comparaison, les recherches de SGR et de CEOBS ont montré que l’empreinte carbone militaire des 27 États membres de l’UE équivaut aux émissions de près de 14 millions de voitures, et que l’empreinte carbone du Royaume-Uni équivaut à six millions de voitures britanniques.
Il n’existe pas encore d’estimations des émissions des armées chinoises et russes. La Russie et la Chine ont déclaré certaines émissions à la CCNUCC en 2021 dans la catégorie 1A5, qui comprend l’utilisation de combustibles militaires, en indiquant qu’elles étaient respectivement responsables de 108 et 27,9 millions de tonnes de CO2. Cependant, le CEOBS, qui a étudié ces chiffres, a déclaré qu’ils manquaient de précision et ne reflétaient pas les émissions réelles. »
Vous trouverez dans ce rapport divers chiffres liés directement aux dépenses de la Suisse, ce qui semble être le seul indicateur qui vous permettra de situer le pays en lien avec l'impact environnemental de son armée. En effet, nous n'avons pas pu trouver de chiffres plus précis hormis l'article Une armée suisse plus écolo pour une neutralité carbone d’ici 2050 paru sur le site Swissinfo le 31 août 2021 qui indiquait que « le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) [...], avec ses 11’000 postes à plein temps et 7000 bâtiments ou installations, consommait près de 3700 térajoules par an, soit l’équivalent d’une ville comme Neuchâtel. Il émet également environ 200’000 tonnes de CO2 par an. ». Mais il s'agit là des émissions pour l'ensemble du DDPS et non uniquement de l'armée, ni du commerce d'armes par exemple.
La page Armée et environnement du Groupement Défense de la Confédération pourrait également vous intéresser. La page Gestion de l'environnement du DDPS nous apprend que « Le Système de management environnemental et de l’aménagement du territoire (SMEA DDPS) est appliqué depuis 1999 par le DDPS dans l’ensemble du département pour améliorer ses prestations dans le domaine environnemental. Il garantit que les aspects ayant trait à l’environnement sont systématiquement pris en compte dans les processus de décision. Il fixe le cadre des mesures en faveur de l’environnement et permet ainsi d’évaluer les prestations du département dans ce domaine, de les améliorer en permanence et de communiquer à ce sujet. »
Le débat Le coût de l'armée en Suisse: débat entre Charles Juillard et Fabien Fivaz dans l’émission Forum du 14 février 2024 ou encore la page Climat et conflit du Groupe pour une Suisse sans Armée (GSsA) pourraient également vous intéresser.
Au sujet des études citées dans cette réponse, vous pouvez également consulter les articles suivants :
- Bombes, incendies, destructions… Quel est l’impact des conflits armés sur l’environnement ? publié le 22 octobre 2024 sur le site d'actualité Ouest France qui précise encore :
« Avec près de 6 % des émissions globales, soit 2,75 milliards de tonnes de CO2 par an, les forces armées mondiales, regroupées, arriveraient en 4e position des plus gros émetteurs, derrière la Chine, les États-Unis et l’Inde, et devant la Russie. [...]
Malgré tout, quelques chiffres ont fait parler d’eux et le coût environnemental des conflits armés commence à entrer en ligne de compte. En mai 2024, les chiffres sur la guerre en Ukraine tombent. Au moins 155 millions de tonnes de dioxyde de carbone (ou CO2), principal gaz qui renforce l’effet de serre, avaient déjà été générées par ce conflit depuis le 24 février 2022. »
- L’empreinte carbone de la guerre, un impensé publié le 18 janvier 2024 sur le site du Courrier international qui renvoie notamment à l'étude Decarbonize the military — mandate emissions reporting publiée le 2 novembre 2022 dans la revue Nature et qui relaie notamment les propos des chercheurs de l'étude au sujet du protocole de Kyoto :
« "Cette situation perdure, bien que les arguments avancés à l’époque ne soient plus recevables : il existe aujourd’hui des méthodes permettant de calculer les émissions produites tout au long de chaînes d’approvisionnement internationales sans révéler d’information sensible ni enfreindre les droits de propriété intellectuelle". »
- L'article Les dépenses militaires de l’Otan provoquent des émissions de CO2 désastreuses paru dans Le Courrier international le 10 juillet 2024 :
« "À l’occasion des 75 ans de l’Otan célébrés à Washington [du 9 au 11 juillet], des chercheurs ont averti que les budgets militaires de ses États membres sapaient le climat [...], rapporte le quotidien britannique The Guardian.
Selon les auteurs du rapport, qui émane de trois groupes de recherche internationaux (Transnational Institute, Tipping Point North South et Stop Wapenhandel), les États membres de l’Otan ont investi au total 1 340 milliards de dollars dans leurs armées l’année dernière, soit une augmentation de 126 milliards de dollars par rapport à 2022.
Les dépenses militaires sont associées à de grandes quantités de gaz à effet de serre (GES). Par exemple, les avions de chasse et autres véhicules consomment beaucoup de combustibles fossiles, largement émetteurs de GES. Il en va de même pour les bases militaires et les centres logistiques. Et les équipements militaires doivent être régulièrement entretenus pour rester prêts au combat, ce qui génère aussi des émissions de GES. [...]
Ainsi, l'augmentation des dépenses militaires des pays de l'Otan a ajouté à l'atmosphère 31 millions de tonnes équivalent CO2 de GES, [...]. Les 233 millions de tonnes de GES associées aux dépenses militaires de l'Otan en 2023, estimées par les auteurs du rapport, représentent plus que les émissions annuelles du Qatar. »
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
Service de référence en ligne des bibliothèques de la Ville de Genève