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La réponse a été mise à jour le 30 octobre 2024.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
Selon l’histoire et l’aménagement du Bois de la Bâtie sur le site de la Ville de Genève, on apprend en effet que « L’origine de son nom remonte au fort Bastie-Meillé construit au Moyen-Âge et tombé en ruine au XVIe siècle. »
L’ouvrage d’Armand Brulhart et d’Erica Deuber-Pauli, Arts et monuments. Ville et cantons de Genève, précise, à la page 175, qu’« Au-dessus des falaises rongées de la Bâtie, sur le molard dominant la jonction de l’Arve et du Rhône, s’élevait depuis 1320 le château de la Bâtie-Meillé que les Bernois, apparemment, démantelèrent après 1536. »
On trouve également des informations, à la page 321, à propos de Girard de Ternier, le premier propriétaire du château de la Bâtie-Meillé, bâtiment qu’il avait fait construire :
« En 1317 le comte de Genève attribua la seigneurie de la branche des Lancy du haut à Girard de Ternier, dont les châteaux commandaient l’Aire près de Saint-Julien. Celui-ci fit édifier sur la terrasse du Bois de la Bâtie le château de la Bâtie-Meillé achevé en 1320, véritable observatoire sur Genève. »
Dans l’article « La Bâtie » de Dominique Zumkeller du Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), on peut lire encore que :
« La Bâtie-Meillé (Meslier, Meiller, Millier), construit au confluent de l'Arve et du Rhône, sur une position dominant la rive gauche de l'Arve (actuel Bois de la Bâtie) en 1318-1320, ce qui suscita l'ire d'Edouard de Savoie qui l'attaqua, mais en vain. On pouvait encore voir ses ruines au XVIIIe s. »
L’ouvrage ancien et toujours de référence de Louis Blondel, Châteaux de l’ancien diocèse de Genève, publié dans la collection Mémoires et documents publiés par la Société d’histoire et d’archéologie en 1956, contient des informations détaillées (aux pages 184-187), y compris des références dans les notes, sur le Château de la Bâtie-Meillé dont nous vous conseillons la lecture. L’auteur traite de la situation géographique de l’édifice avant d’en retracer l’historique, d’en faire une description archéologique et d’en proposer un plan.
Louis Blondel débute, à la page 184, sa description du château de la Bâtie-Meillé de la manière suivante :
« Ce fort a été construit en aval de Genève, sur la rive gauche du Rhône au-dessus du confluent de celui-ci avec l’Arve, à l’extrémité nord du Bois, maintenant promenade publique. On voit encore [en 1956] une partie de son emplacement sur une croupe séparée du Bois de la Bâtie par un ravin où coule un petit ruisseau […] il y a plus de 40 ans nous y avons vu encore quelques restes de fondations. On appelait cette hauteur le molard de Meslier ou Millier, Mellers, Castrum bastide de Mellers en 1465. »
Quant à la raison de la construction du château (toujours à la page 184), l’archéologue genevois a établi que « Peu avant le 26 novembre 1320, le comte Guillaume [de Genève] confirme et spécifie les limites de cette seigneurie [la Bâtie-Meillé] avec droit de justice, soit l’ancienne paroisse de Lancy, comprenant Carouge. Le but du comte était d’établir un solide poste de vigie aux portes de Genève.
La Bâtie fut d’abord construite en bois, dès juillet 1318, en même temps que celle de la Bâtie-Chloex, et plus tard en maçonnerie. Girard de Ternier reconnaît le 17 juillet 1318 la tenir en fief de l’évêque. […]
Le 11 juin 1402, le château a été détruit par un incendie. Le châtelain de Ternier fait une avance de 60 florins à Girard de Ternier pour sa réfection. […] Dans les multiples guerres aux environs de Genève, qui ont eu souvent pour théâtre les abords du Pont d’Arve, le château a dû servir de refuge et de point de départ pour la guerilla contre les Genevois au XVIe siècle. François de Pontverre, chef de la coalition des seigneurs voisins, a dû l’utiliser. Mais nous ne savons pas quand il a été ruiné. Blavignac estime que déjà en 1535 il avait disparu. Il est bien probable que c’est au moment de la prise du bailliage de Ternier par les Bernois qu’il a dû être démantelé. […] En 1554, le château est désigné comme "chosal", soit ruiné. Cependant des murs ont subsisté encore longtemps et sont bien visibles sur la gravure de 1670 de J. L. Durant. En 1596, on craint qu’il ne soit relevé et le Conseil le fait inspecter. Gaudy-Le Fort en 1840 décrit quelques pans de murs tombés dans les ravins. »
Grâce aux cadastres de 1732, à d’autres plans du XVIIIe siècle et à un brouillon de plan (avec renvoi aux Archives de l’Etat de Genève, Brouillons de plans, Portef. XI), Louis Blondel a pu « assez exactement reconstituer son aspect » :
« C’était une bâtie quadrangulaire, très régulière, mesurant environ 18 mètres de large sur 38 à 39 mètres de longueur, établie non sur un rocher mais sur une moraine de gravier aggloméré. Aux angles, les tours demi-circulaires ne faisaient pas saillie à l’extérieur. Elle était défendue naturellement sur trois côtés par les pentes très raides dominant le Rhône et un ravin au sud. A l’ouest, l’unique entrée l’était par un fossé. Si on regarde bien les gravures qui reproduisaient les ruines, on verra que les tours d’angles dépassaient de plusieurs mètres les courtines très élevées. A l’intérieur, les logements et dépendances, en grande partie en bois, devaient s’appuyer à ces murs de courtine. Cette bâtie est l’exemple du plan le plus simple ; c’est là son intérêt, car elle est caractéristique de ces forts établis hâtivement au XIVe siècle. »
Dans un autre ouvrage de Louis Bondel – La Tour de Lancy : histoire d'un domaine pendant six siècles – on trouvera un chapitre consacré aux seigneuries de Lancy et de la Bâtie-Meillé (aux pages 11 à 16). Nous vous en recommandons également la lecture complète.
Dans ce livre figure en particulier l’illustration des ruines du Château Bastie-Meillé (à la page 17) à laquelle Louis Blondel fait référence dans l’ouvrage Châteaux de l’ancien diocèse de Genève, précédemment cité ; cette image est légendée de la manière suivante : Ruines du château de la Bâtie-Meillé. Fragment de la gravure de J.-L. Durant, « Figure des Ponts du Rhône tels qu’on les voyait du côté du lac avec l’embrasement », de 1670, tirée du poème d’Abraham Bonnet, sur l’Embrasement du Pont du Rhosne. Le graveur est très vraisemblablement Jean-Louis Durant dont vous pourrez lire la notice biographique sur le site de notre bibliothèque.
Toujours dans cet ouvrage sur la Tour de Lancy, le Château de la Bâtie-Meillé est aussi représenté (lettre A) dans la carte des fiefs (entre les pages 12-13) montrant notamment la seigneurie de la Bâtie-Meillé.
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
La Bibliothèque de Genève
Pour www.interroge.ch