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La réponse a été mise à jour le 26 septembre 2024.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
Le Dictionnaire des peuples : sociétés d'Afrique, d'Amérique, d'Asie et d'Océanie dirigé par Jean-Christophe Tamisier nous apporte quelques précisions sur le terme « Zoulou ». Les Zoulous sont un peuple Bantou rendu important par le roi Chaka qui transforma un clan d’environ 1500 individus en une grande nation au XIXe siècle dans l’actuelle Afrique du Sud. Aujourd’hui, leur population totale est estimée à quelques 11 millions de personnes majoritairement présentes en Afrique du Sud et au Mozambique.
En ce qui concerne plus précisément l’instrument que vous recherchez, il s’agit probablement d’un umhubhé. Voici la définition que nous en donne Monique Brandilly dans son ouvrage Introduction aux musiques africaines :
« Arc musical zoulou. Sa corde est mise en vibration par le frottement d’un bâton-archet. L’extrémité de l’arc, placé entre les lèvres du musicien, lui permet d’émettre une mélodie d’harmoniques. »
Dans The JVC/Smithsonian folkways video anthology of music and dance of Africa, nous trouvons un bon exemple de l’utilisation de cet instrument dans un extrait vidéo d’un concert du musicien folk Johnny Clegg et du guitariste Zulu Sipho Mchunu où Clegg joue du umhubhé. Cet étrange son hybride entre instrument à cordes et à vent peut donner l’impression qu’il s’agit d’une flûte mais l’umhubhé est bel et bien un instrument à cordes de type arc musical. En effet, le son provient du mouvement de la bouche du musicien sur la corde tendue lorsque celle-ci est alors frottée par l’archet.
Une description plus complète de cet instrument et de la famille à laquelle il appartient nous est donnée par Jos Gansemans dans Collections of the RMCA : musical instruments, un livre présentant la collection d’instruments de musique du Musée Royal de l’Afrique Central à Tervuren, en Belgique (traduit de l'anglais avec DeepL) :
Les instruments à cordes les plus simples sont les arcs musicaux joués avec un archet et la bouche. Le premier est un petit arc sur lequel est tendue une corde de fibre ou une anche. Pour en jouer, on le frappe à l'aide d'une fine baguette que l'on tient entre les lèvres du musicien, d'où son nom. L'arc musical est à l'origine dérivé de l'arc de chasse, qui a été transformé en instrument de musique en y fixant une calebasse. La corde est ainsi divisée en deux longueurs inégales, ce qui permet de jouer deux tons de base. Les deux segments de la corde sont frappés à l'aide d'une fine baguette, tandis que le musicien tient un petit hochet à fruits dans la même main pour donner un rythme supplémentaire à la calebasse.
L’umhubhé est donc une variation zoulou des arcs musicaux. Ces arcs se trouvent être les principaux instruments à corde d’Afrique sub-saharienne et sont donc présents dans d’autre régions et chez d’autres peuples comme en atteste cet extrait de l’article de Thomas F Johnston Musical instruments and dance uniform in Southern Africa publié dans Objets et monde, la revue du Musée de l'Homme (traduit de l'anglais avec DeepL) :
J'ai vécu avec les Tsonga du Mozambique et du nord du Transvaal pendant deux ans, de 1968 à 1970, et j'ai appris à jouer de leurs instruments de musique, principalement les différents types d'arcs et de tambours. À l'âge de dix ans environ, les garçons tsonga apprennent à jouer de l'arc de calebasse xitenda, qui est l'arc du conteur de nouvelles, car il laisse la bouche libre pour chanter les événements tropicaux.
Pour approfondir le sujet, nous vous recommandons également les documents suivants, disponibles via le réseau des bibliothèques scientifiques et patrimoniales de la Ville de Genève sur le portail de recherche swisscovery :
- L'empire de Chaka Zoulou de Tidiane N'Diaye
- Middle East and Africa : JVC video anthology of world music and dance. Volume 19, Middle East & Africa IV : Ivory Coast, Botswana, Republic of South Africa
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
La Bibliothèque du Musée d'ethnographie de Genève
Pour www.interroge.ch
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