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La réponse a été mise à jour le 3 janvier 2024.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
La légende à laquelle vous faites référence circule en effet beaucoup sur internet.
Europe 1 en a d’ailleurs parlé le 8 mai 2021 – La recette du coq au vin, une invention guerrière de Jules César ? - dans l’émission Historiquement vôtre :
« L'histoire se passe en l'an 52 avant Jésus-Christ, lors du siège de Gergovie. Dans quelles heures, César s'apprête à affronter Vercingétorix et l'atmosphère est tendue de chaque côté des lignes. Le chef gaulois envoie alors à celui des romains un coq, symbole de la fureur, du courage et de la combativité des forces françaises.
En "gentleman", la veille de la bataille, Jules César invite Vercingétorix à manger…. et lui sert son coq, préparé dans du vin. C'est là que serait né le célèbre met - toutefois associé, dans ce cas, à une défaite : Jules César et ses troupes se sont inclinées à Gergovie. »
Toutefois, il s’agit très probablement d’une légende et ceci pour deux raisons.
Premièrement, ce que nous savons des Gaulois, nous le devons au texte La guerre des Gaules rédigé par Jules César. Si cette légende devait se baser sur des faits avérés, elle devrait figurer dans ce document. En consultant ce texte, on ne trouve toutefois aucune référence au « coq » ni à un repas entre César et Vercingétorix.
Deuxièmement, comme nous l’apprend Michel Pastoureau dans son article Le coq médiéval : jalons pour une histoire symbolique, paru en 2017 dans la Revue d’ethnoécologie :
« Ce sont les Romains qui les premiers ont associé le coq et la Gaule. ». Et non le contraire.
Par conséquent, les Gaulois n’ayant pas le coq pour emblème, en offrir un en cadeau à César ne fait pas sens.
Michel Pastoureau explique l’origine de cette confusion :
« À l'origine de cette association, un simple jeu de mots : en latin c'est le même terme, gallus, qui désigne à la fois et l'oiseau et l'habitant de la Gaule. [...] Chez d'autres auteurs latins de l'époque impériale, on rencontre des métaphores semblables qui associent cet oiseau et la Gaule. Mais il ne s'agit pas encore d'un emblème, simplement d'un jeu de mots de lettrés, autorisant diverses images et comparaisons.
La présence de coqs figurés sur divers objets et monuments d'origine gauloise (monnaies, statuettes, pierres sculptées) a fait croire à certains érudits des XVIIIe et XIXe siècles que le coq était un emblème de la Gaule indépendante avant même l'arrivée des Romains. Aujourd'hui nous savons qu'il n'en est rien. Non seulement ces coqs mis au jour par l'archéologie ne sont jamais antérieurs au premier siècle avant notre ère, mais ils sont en outre plus Romains (Belfiore 2010 : 319-324) que Gaulois. »
Ces explications sont reprises par Michaël Seigle dans son article Le coq gaulois et le coq des Gaulois : mythes et réalité, publié le 30 décembre 2016 dans la revue Anthropozoologica. Il ajoute encore que « si le symbole du coq gaulois trouve ses racines dans l’Antiquité latine, l’assimilation du peuple de la Gaule à l’oiseau est un phénomène médiéval. En effet, au Moyen Âge, l’oiseau se pare de nombreuses significations, positives ou négatives, essentiellement liées au courage, à la combativité et à la vigilance, que l’on retrouve à la fois dans l’héraldique et la littérature. C’est sur ces différentes symboliques médiévales bien établies que va s’établir le mythe du coq gaulois. Cependant, tout comme les Gaulois n’avaient pas choisi cette comparaison avec le gallinacée, les Français reçurent ce symbole des autres nations d’Europe. »
Enfin, concernant la recette du coq au vin, l'émission d'Europe 1 indique que « dans les livres de cuisine des 18ème et 19ème siècle, on n'en trouve presque aucune trace, probablement car le coq est réputé trop ferme et trop dur pour être mangé… Et parce que le coq, qui sert à la reproduction, est le dernier animal de la basse-cour que l'on cuisine à la ferme ! On mange donc plutôt des poules. Le plat refait surface au 20ème siècle, en Bourgogne, terre du vin. Le coq est alors attendri : cuit peu de temps, il est presque immangeable. Il faut donc d'abord faire bouillir l'animal, puis le faire mariner et le cuire… Aujourd'hui, ce ne sont plus des coqs que l'on utilise pour faire cette préparation, mais plus volontiers des poules, des poulets ou des poulardes, qui ont une chair plus moelleuse. »
Le grand Larousse gastronomique indique plus ou moins la même chose à l'entrée « coq » :
« Dans l'élevage fermier, on gardait les coqs bons reproducteurs tant qu'ils assuraient leur rôle. Ils étaient donc âgés lorsqu'on les abattait et devaient subir une longue cuisson, du genre daube. Aujourd'hui, ces plats sont très souvent préparés avec du poulet ou de la poule. »
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
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