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La réponse a été mise à jour le 3 juillet 2025.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service InterroGE, voici le résultat de nos recherches :
Nous pouvons voir ce cadran solaire sur des photographies mises à disposition par le site notreHistoire.ch sur une page intitulée Cadran solaire sur l’église de St. Germain à Genève ainsi que sur le site Cadrans solaires de Genève.
L'ouvrage au sujet de l'Eglise Saint-Germain, Genève de Lionel Etienne Breitmeyer et Marguerite J. Wyler-Bertini nous apprend ceci :
« Au pan nord-est de l’abside s’adosse la sacristie dont le mur sud-est est agrémenté par un cadran solaire, une œuvre de 1908 de l’artiste genevois Albert Schmidt au motif particulier : sous le soleil, la mort chevauche un âne. »
Et dans l’ouvrage d'Anne Drouglazet, Frédéric Elsig et Christophe Flubacher consacré à Albert Schmidt : un symboliste expressif les auteurs précisent ce qui suit aux pages 69-70 au sujet de cette œuvre qui porte le titre Allégorie de la mort :
« Outre l'expression de ses émotions, Albert Schmidt semble particulièrement porté à la méditation sur le temps qui passe et sur la brièveté de la vie, notamment à travers les thèmes métaphysiques ou religieux qu'il aborde. En témoigne le cadran solaire de l'église Saint-Germain à Genève. Daté de 1908, il montre un squelette chevauchant un âne dans les prés fleuris, en s'inspirant probablement d'une gravure sur bois d'Albrecht Dürer, extraite de La Nef des fous (1494), modèle que la critique d'art Lucienne Florentin a bien perçu en commentant l'univers culturel du peintre : "Nous sommes bien au seuil du pays germanique et les ancêtres intellectuels de Schmidt sont Albert Dürer et Cranach."
Par sa mise en page et son dessin stylisé, il évoque le domaine de l'affiche et l'esthétique de l'Art nouveau. Le thème de la mort est également abordé dans des œuvres liées à la Première Guerre mondiale, telle une composition préparée par un croquis sommaire et qui montre un soldat mort sur le champ de bataille, déploré par une infirmière puis par deux infirmières dans une seconde version, datée de 1916. Il se retrouve au même moment dans une composition intitulée Le village dit sa peine, également connue en deux versions et qui met en scène un groupe de huit figures (trois femmes, quatre filles de différents âges et un petit garçon porteur d’espoir et d’avenir) qui pleurent la mort des hommes du village, partis à la guerre.
Au début du XXe siècle, l’art sacré connaît un formidable renouveau, préfiguré par quelques expressions de l’Art nouveau, notamment les remarquables vitraux produits dès 1896 par Jozef Mehoffer (1869-1946) pour la cathédrale de Fribourg. »
Au sujet de l'artiste et de son oeuvre, vous pouvez consulter l'article Albert Schmidt, la résurrection d'un peintre genevois sur le site de la Radio télévision suisse (RTS) du 28 janvier 2021 ou encore la base de données des collections du Musée d'art et d'archéologie (MAH) sur Albert Schmidt.
D'après nos recherches, il n'existe pas d'étude plus spécifique sur ce cadran. Voici néanmoins ce que nous pourrions ajouter au sujet de l'allégorie représentée.
Le quart de soleil au départ de l'aiguille (style) et la représentation des heures matinales uniquement sont des éléments courants sur un cadran.
S'agissant du squelette, qui représente symboliquement la mort, l'article de Michel Bonel Comment Genève devint le berceau de l'horlogerie paru le 19 janvier 2008 dans la Tribune des arts nous explique ceci : « Le cadran solaire de l'église Saint-Germain à Genève, qui évoque toute la vanité de l'existence, n'indique que les heures matinales. Pour l'après-midi, il faut aller à deux pas de là, consulter le cadran de l'ancien arsenal. »
Comme nous l'apprend le Dictionnaire des symboles de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, le matin est plutôt lié à la pureté et au commencement :
« Matin : Dans la Bible, le mot indique le temps des faveurs divines et de la justice humaine (Psaumes 101, 8). Il symbolise le temps où la lumière est encore pure, les commencements où rien n'est encore corrompu, perverti ou compromis. Le matin est à la fois symbole de pureté et de promesse : c'est l'heure de la vie paradisiaque. C'est encore celle de la confiance en soi, dans les autres, dans l'existence. »
S'agissant de l'âne, on peut distinguer un plan figuratif et un plan symbolique. Sur le plan figuratif, si l'on fait abstraction du squelette, nous voyons un âne paître dans un champ fleuri avec le Salève en fond. Il s'agit donc d'une représentation d'un paysage de la région genevoise. Sur le plan symbolique, le Dictionnaire des symboles cité précédemment nous apprend ceci :
« Âne (ânesse) : Si l'âne est pour nous le symbole de l'ignorance, il ne s'agit là que du cas particulier et secondaire d'une conception plus générale qui en fait, presque universellement, l'emblème de l'obscurité, voire des tendances sataniques. [...]
L'âne comme Satan, comme la Bête, signifie le sexe, la libido, l'élément instinctif de l'homme, une vie qui se déroule toute au plan terrestre et sensuel. L'esprit chevauche la matière qui doit lui être soumise, mais qui échappe parfois à sa direction. [...]
L'art de la Renaissance a peint divers états d'âme sous les traits de l'âne : le découragement spirituel du moine, la dépression morale, la paresse, la délectation morose, la stupidité, l'incompétence, l'entêtement, une obéissance un peu bête [...]. »
Enfin, dans le cadre plus général de la religion, cette thématique choisie par l'artiste pourrait renvoyer à la notion de vanité de l'existence matérielle, donc sur terre, par opposition à la vie après la mort. On retrouve notamment ce thème développé dans l’Ecclésiaste, un des livres de l'Ancien Testament, et dont le texte est proposé sur le site de l'Association épiscopale liturgique pour les pays francophones. Texte qui a inspiré le courant artistique des « Vanités » dont vous pouvez trouver un développement dans le dossier Parcours « Natures mortes et vanités » réalisé par le Musée des Beaux-arts de Caen.
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
La Bibliothèque d'art et d'archéologie
Pour www.interroge.ch