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Interroge a répondu à la question "Le slogan "Plutôt Hitler que le Front populaire!" a-t-il existé ?"
La réponse a été mise à jour le 31 mai 2024.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
Le journal L’Humanité du 12 décembre 1936 a publié une lettre du comité central du Parti communiste allemand à Maurice Thorez titrée Pour l’union des peuples français et allemand contre le fascisme hitlérien fauteur de guerre qui indique ceci :
« […] Oui, l’Allemagne aimant la paix et la liberté dont les meilleurs combattants sont dans les camps de concentration ou dans l’émigration, n’a rien à voir avec les agissements des agents de Hitler en Alsace-Lorraine à côté de ceux qui proclament : "Plutôt Hitler que le Front populaire". Si Hitler protestait furieusement contre ton appel à l’union des ouvriers de France et d’Alsace-Lorrain au sein de la démocratie, nous déclarons nous : "Entre l’Allemagne aimant la liberté et la France démocratie, il n’y a pas de point de friction de ce genre." »
L'article Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux… de Xavier Nerrière, paru en 2013 dans la revue Aden, cite également ce slogan et nous en apprend plus sur le contexte historique :
« "Nous faisons le serment de rester unis pour défendre la République". C’est sous ce slogan qu’à l’initiative du Comité départemental du Front populaire, l’ensemble des forces de gauche de Loire-Inférieure (Loire-Atlantique) se donne rendez-vous sur l’hippodrome de Savenay le 11 octobre 1936. Le lendemain, Le Populaire de Nantes titre : "La magnifique journée de Savenay constitue une nouvelle victoire du Front populaire uni plus que jamais pour la défense de sa devise : Pain, Paix et Liberté ". Sur une pancarte nous pouvons lire : "À bas la guerre, à bas le fascisme, à bas Hitler".
Quelques mois après l’un des plus grands mouvements de grève qu’ait connu le pays, cette ferveur et ces slogans pourraient surprendre, puisque nous associons plus volontiers l’année 1936 à la conquête des congés payés ou de la semaine des 40 heures. Pourtant, il ne faudrait pas sous-estimer le poids des courants réactionnaires et la virulence de la résurgence d’une mobilisation des forces de droite les plus radicales. Au mois de septembre, leurs partisans se sont rassemblés par dizaines de milliers à Saint-Mars-la-Jaille (44), Cholet (49) ou La Roche-sur-Yon (85). À Saint-Nazaire, un tract est distribué sur lequel on peut lire : "Aujourd’hui, les communistes veulent pousser la France à se battre pour la Russie. Ils seraient capables de déclarer la guerre à l’Allemagne par haine de l’hitlérisme". Le journal de la droite nantaise, La Solidarité, explique pour sa part, dans son édition du 15 septembre 1936 : "Si c’est Franco qui a le dessus, nous voilà débarrassés du communisme à l’Ouest […] Nous le répétons, nous préférons vivre avec Hitler que mourir pour Staline". Slogan qui préfigure celui des plus fervents partisans de la politique collaborationniste du Maréchal Pétain et de Pierre Laval : "Plutôt Hitler que le Front populaire." »
Les historiens ne semblent néanmoins pas d’accord aujourd’hui sur la véracité de ce dernier slogan et aucune source claire ne prouve qu’il ait effectivement été prononcé, ni par qui.
Selon nos recherches et face au manque de sources sur le sujet, nous ne saurions donc affirmer si oui ou non, ce slogan a réellement existé.
Plus tard, une variante a été publiée - « Plutôt Hitler que Blum » - par Emmanuel Mounier dans un article paru le 1er octobre 1938 dans la revue Esprit. Cet article a été repris à l'époque par plusieurs journeaux que vous pouvez consulter dans la bibliothèque numérique Gallica de la Bibliothèque nationale de France.
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
www.interroge.ch
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