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La réponse a été mise à jour le 15 novembre 2023.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
Plusieurs articles reviennent en effet sur le harcèlement scolaire en Corée du Sud, notamment l'article Le fléau des violences scolaires en Corée du Sud révélé par "The Glory", publié dans le Courrier international le 1er avril 2023 :
« […] Ces dernières années, les intrigues autour du harcèlement scolaire ont suscité l'engouement de la part des téléspectateurs. The Times cite notamment les séries All of Us Are Dead et Weak Hero Class 1 ou encore le film d'animation The King of Pigs. Au-delà de cet emballement médiatique, les violences scolaires sont un véritable fléau en Corée du Sud. En 2004, le pays avait adopté la loi School Violence Prevention Act, à la suite du suicide de plusieurs adolescents victimes de harcèlement. Le suicide est la première cause de décès chez les plus jeunes depuis 2007.
En février, le ministère de l'Éducation a indiqué que, au cours du premier semestre de l'année scolaire 2022, 9 792 cas de harcèlement avaient été signalés aux commissions de lutte contre les violences scolaires, révèle le quotidien singapourien The Straits Times. Par extrapolation, ce chiffre était évalué à 20 000 pour toute l'année.
Les réseaux sociaux étant devenus un moyen fort de sensibilisation, davantage de victimes s'en servent pour raconter des violences passées, notamment quand les responsables sont des personnalités connues, remarque le journal coréen The Korea Times. »
L’émission Bientôt chez vous du 13 avril 2023 - La Corée du Sud déclare la guerre au harcèlement scolaire - disponible sur le site de Franceinfo, nous apprend également ce qui suit :
« Depuis des mois, même des années, le gouvernement sud-coréen promet d’en faire plus sur le harcèlement scolaire. Mais le succès de la série The Glory sur Netflix a forcé l’exécutif à se montrer encore plus impliqué. Le ministère sud-coréen de l’Éducation a donc décidé de frapper fort en créant, en quelque sorte, un casier judiciaire qui suit les élèves harceleurs. […]
Aujourd'hui, cette problématique est prise très à cœur par le président conservateur Yoon Suk-yeol et son Premier ministre. Leur idée est de créer une sorte de casier judiciaire des violences, qui suivrait le harceleur pendant plusieurs années. Ainsi, le gouvernement veut que les actes de harcèlement soient maintenant systématiquement signalés et pris en compte par les universités quand elles sélectionnent leurs élèves après le lycée.
Car en Corée du Sud, la compétition est extrêmement forte au moment de ce que l’on appelle le Suneung : un examen standardisé, en novembre, qui détermine votre capacité à accéder aux meilleures universités, où les grands groupes viennent systématiquement recruter leurs employés. Une bonne note et c’est une carrière assurée. Une mauvaise note et vous ne referez jamais votre retard.
À partir de 2026, les universités ne regarderont plus seulement ces notes et les appréciations des professeurs. Elles devront aussi prendre en compte les actes de harcèlement scolaire commis par les candidats, même s’ils ont des bonnes notes au Suneung. Les collèges et les lycées vont garder des traces de ces violences pendant au moins quatre ans et ils les communiqueront aux universités. »
Le problème est tel que d'autres cherchent des solutions en dehors de celles proposées par l’Etat, comme le décrit la thèse de Jung Sue Rhee - Fabriquer le "bon citoyen". Adaptation des enseignant de religion dans le système éducatif sud-coréen - soutenue le 4 janvier 2023 à Paris dans le cadre de l’Ecole doctorale de l’Ecole des hautes études en sciences sociales. Voici le résumé de ce document :
« La thèse de Rhee consiste en une ethnographie des enseignants de religion dans les écoles privées bouddhistes et protestantes affilées au système national en Corée du Sud. Au lieu de suivre les directives de l’État qui demande une transformation radicale des cours de religion en cours de "sciences des religions", qu’on peut définir comme "sécularistes", ces enseignants transforment leurs cours et pratiques quotidiennes en insistant sur leur légitimité à contribuer à la formation de la personnalité 인성교육, qui est devenue importante dans la prévention du harcèlement scolaire dans l’éducation nationale. Les nouveaux cours de religion s’éloignent des directives étatiques concernant la diversité religieuse de la société, mais aussi de celles visant à renforcer la morale des élèves afin de prévenir le harcèlement scolaire. En effet, leur direction est, plus ou moins intentionnellement, tournée vers les "compétences clés" auxquelles vise le système sud-coréen d’’éducation nationale pour répondre aux politique éducatives internationales. »
Ce sujet a également fait l’objet d’une attention particulière de Human Rights Watch, comme vous pourrez le lire dans l’article du 14 septembre 2021: Corée du Sud : Les élèves LGBT face au harcèlement et à la discrimination.
Plus récemment, dans un dépêche de l’AFP du 13 octobre 2023, nous lisions :
« Grâce à elle, les victimes savent "qu'elles ne doivent plus nécessairement souffrir en silence", lui a rendu hommage vendredi l'avocat Noh Yoon-ho, spécialisé dans les violences scolaires.
Sa mobilisation a permis à la société sud-coréenne de "réaliser l'étendue des séquelles pour les adultes quand la violence scolaire n'est pas prise en compte à temps", a-t-elle détaillé auprès de l'AFP.
Le corps de Pyo Ye-rim a été retrouvé mardi dans une retenue d'eau près de Busan, où elle habitait. La police a indiqué privilégier la piste du suicide.
La jeune femme militait pour l'abandon de la prescription pour les faits de violence scolaire et demandait un changement de la loi sur la diffamation pour protéger davantage les victimes.
A la suite d'une pétition, elle avait obtenu en septembre l'inscription à l'ordre du jour du Parlement d'une proposition de loi faisant débuter le délai de prescription pour de tels faits à la majorité de la victime, et non à leur commission.
La proposition de loi, qui doit encore être débattue, est loin de faire l'unanimité, ses adversaires pointant la difficulté de punir des adultes pour des délits commis dans leur enfance.
Dans un dernier message posté mardi sur sa chaîne YouTube, Pyo Ye-rim a imploré pour que la loi soit adoptée. »
Il est intéressant de constater que ce harcèlement et la pression exercée sur la population coréenne se retrouve au niveau scolaire, professionnel et social, comme on peut le lire dans l'article L'envers du miracle sud-coréen, paru dans le numéro du Monde diplomatique de juillet 2023, que vous trouverez aux Bibliothèques municipales de la Ville de Genève :
« Il existe toutefois plusieurs Corée du Sud. Celle qui fascine les médias, et peut s'enorgueillir de voir des armées de collégiens apprendre sa langue en dehors de tout cursus scolaire, ressemble à une star de la K-pop, la variété coréenne désormais connue dans le monde entier : une silhouette élancée, un minois androgyne, une renommée internationale et un téléphone ultraperfectionné à l'oreille. Et puis il y a l'autre Corée du Sud, que sa population surnomme l'"enfer Joseon", du nom de la dynastie qui régna sur la péninsule de 1392 à 1910. »
L'article En Corée du Sud, une jeunesse désabusée et minée par les conflits, paru dans le journal Le Monde du 4 janvier 2023, nous permet de contextualiser un peu le phénomène du harcèlement scolaire :
« L’atmosphère semble même s’être alourdie pour ces jeunes nés entre les années 1990 et le début du siècle, qui ont subi de plein fouet l’explosion des prix de l’immobilier, les difficultés à trouver un emploi bien rémunéré et les confinements liés à la pandémie de Covid19. Des jeunes adultes à l’étroit dans une société dominée par des aînés qui les jugent individualistes et se moquent de leurs pratiques.
L’avenir n’a rien de brillant, "c’est toujours le « Hell Joseon » ici", déplore Park Sungchul en référence au nom donné à la Corée jusqu’à la fin du XIXe siècle. […] Il déplore la persistance dans ce pays, devenu la onzième économie mondiale en un demi-siècle, de traditions d’un autre âge, comme cette quasi-obligation pour les jeunes hommes de posséder un logement avant d’envisager le mariage. Une injonction héritée du modèle toujours dominant de l’homme au travail et de la femme au foyer, supposée se consacrer à l’éducation des enfants. "On nous martèle cet impératif dès l’enfance. Et tout est à l’avenant", déplore-t-il.
La morale confucéenne, qui prône une hiérarchie stricte et une discipline de fer, est au fondement de l’essor fulgurant de la Corée du Sud. […]
Cette façade avenante dissimule des heurts intergénérationnels, des tensions entre jeunes des deux sexes, souvent enfermés dans des postures radicales, qui rendent la communication impossible. Une animosité résumée d’un mot sur les réseaux sociaux : humyo, "la haine"… »
Plus loin, on lit encore :
« Ces tensions ont des conséquences sur les minorités sexuelles, confrontées aux conflits femmes hommes et à la pression d’une société "qui défend toujours l’idée de « race unique » et n’aime pas la différence, que ce soit l’orientation sexuelle ou le handicap voire l’origine", note No Jeongmin, responsable du Centre pour l’égalitévdes genres de l’université Koryo, à Séoul. Oh Changgu, ingénieur et militant LGBT, regrette pour sa part un "contexte qui exacerbe le manque de confiance des jeunes et les pousse à s’en prendre aux plus faibles par frustration devant leur avenir bouché". »
Pour terminer, nous vous suggérons encore un document qui vous donnera une perspective globale :
- Le rapport de 2019 Au-delà des chiffres: en finir avec la violence et le harcèlement à l’école publié par l’Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) et plus spécialement l’annexe 2 Prévalence des étudiants qui ont déclaré avoir été victimes de harcèlement scolaire par sexe, âge, type et motif de harcèlement les plus fréquents, par pays ou territoire.
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
www.interroge.ch
Service de référence en ligne des bibliothèques de la Ville de Genève