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La réponse a été mise à jour le 9 janvier 2025.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
Pierre-Paul Clément écrit, dans son ouvrage Jean-Jacques Rousseau : de l'éros coupable à l'éros glorieux dans le chapitre II Le frère aîné :
« "J'avais un frère plus âgé que moi de sept ans" (I,9). Ainsi commence le paragraphe de Jean-Jacques a consacré à son frère, dans le premier livre des Confessions. [...]. »
D'après les textes des Jean-Jacques Rousseau étudiés par Pierre-Paul Clément, on apprend donc que :
« François Rousseau, au dire de son cadet, fut donc un polisson. Les documents d'archives font plus que confirmer ce jugement. Ils nous apprennent même ce que l'auteur a passé sous silence : Isaac [le père] n'arrivait pas à réduire à l'obéissance son fils aîné et il fut obligé, à la suite de ses déportements, de l'envoyer dans une maison de correction. Les procès-verbaux de la commission de l'Hôpital (où étaient détenus les délinquants) nous révèlent que François fut enfermé du 13 juin au 15 juillet 1718, sur la requête de son oncle Bernard. Il avait déjà été "réduit à la discipline" pendant quelques semaines, en juin 1717, sur la requête de son père. Quand on sait que ce pauvre garçon apprenait le métier d'horloger avec son père, on imagine sans peine que l'atmosphère familiale devait être assez souvent troublée, et que le petit Jean-Jacques, qui était toujours à la maison [...] a dû être témoin de scènes violentes plus souvent qu'il ne le dit. [...] comment pouvait-il admettre que deux frères élevés dans le même milieu prennent des chemins si divergents ? L'excellence de la famille explique que la bonté originelle ai été en lui si longtemps préservée. Mais François, son frère, qui l'a rendu si méchant ?
[...] c'est l'image de son frère aîné et de lui-même qui semble se réveiller en lui, lorsqu'il oppose la nature corrompue à la nature innocente [...].
Interrogeons-nous sur les premières années de ce prétendu "polisson", qui quitte Genève à l'âge de dix-sept ans, vit quelque temps à Fribourg-en-Brisgau, où il meurt probablement peu après.
Isaac Rousseau et Suzanne Bernard se sont mariés le 2 juin 1704. Ils avaient respectivement trente-deux et trente et un ans. François, leur fils aîné, naît le 15 mars 1705, à la Grand-Rue. En juin de la même année, soit trois mois plus tard, Isaac part pour Constantinople, laissant à Genève sa femme et son nouveau-né. [...]
Isaac ne reviendra à Genève qu'en septembre 1711, une année après la mort de sa belle-mère. Cette absence de plus de six ans a eu, n'en doutons pas, une influence très grande sur le caractère de François. Cette absence, ou plutôt ce retour. [...] »
Le texte nous apprend ensuite que peu après le retour du père, naît Jean-Jacques, soit le 28 juin 1712. La mère, Suzanne, meurt trois jours plus tard. François semble donc avoir vécu six belles années auprès de sa mère et de sa grand-mère, mortes toutes deux, et il va se retrouver avec un père qu'il ne connaît pas et un petit frère auquel il aurait pu reprocher le décès de sa mère, comme l'indique Paul-Clément dans son texte.
En ce qui concerne les circonstances de la disparition de son frère, comme il est dit plus haut, il quitte Genève à l'âge de dix-sept ans. Nous apprenons dans l'ouvrage de Thomas Ferenczi sur Rousseau que, dans une lettre du 3 mars 1739 adressée à l'abbé Arnauld, aumônier et secrétaire du résident de France à Genève, sur l'héritage de son frère, Jean-Jacques Rousseau écrit :
« Il est évident que s'il y avait des preuves authentiques que mon frère [...] fût mort, la chose serait sans difficulté, et que sa portion reviendrait de droit à mon père et à moi.
Quant à la mort de mon frère, voici les circonstances qui en établissent la certitude :
1. Il y a vingt ans que mon frère est absent, or quoique pendant la première année nous ayons reçu fréquemment de ses lettres et de ses nouvelles, il a cessé tout à coup d'en donner et depuis dix-neuf ans on n'a plus entendu parler de lui. »
Il énumère ensuite d'autres hypothèses mais ce qui est certain, c'est que personne ne sait comment François Rousseau est décédé, ni quand, ni où d'ailleurs.
Enfin, et pour conclure, voici un extrait de l'entrée « Frère (François Rousseau, Genève, 1705 - ?) » du Dictionnaire de Jean-Jacques Rousseau publié sous la direction de Raymond Trousson et Frédéric S. Eigeldinger :
« [Rousseau] avait dix ans lorsque son frère s'effaça à jamais de son horizon. Il n'est pas moins vrai que celui-ci, dont il chercha à prouver la mort pour les raisons que nous avons vues, continue à vivre en lui, présence inquiétante qui pourrait reparaître, comme ces morts sans sépulture qui hantaient l'imagination des Anciens. Est-ce pour cette raison, ou pour décourager les curieux qui auraient l'idée de rechercher ce témoin de son enfance, que le nom du frère n'est jamais cité dans les écrits autobiographiques de R. ? »
Malgré le fait que cet article fasse six pages, nous n'en apprenons étonnement pas plus sur François Rousseau que les éléments déjà indiqués dans notre réponse.
Enfin, ne pouvant retranscrire l'entier des textes consultés, nous vous recommandons la lecture des documents que nous citons ainsi que les documents ci-dessous afin de connaître le peu de choses que l'on sait sur François Rousseau :
- Jean-Jacques Rousseau : de l'éros coupable à l'éros glorieux de Pierre-Paul Clément
- Jean-Jacques Rousseau en son temps de Monique et Bernard Cottret
- Annales de la Société Jean-Jacques Rousseau, tome dix-septième 1926 (disponible en ligne sur Gallica)
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
La Bibliothèque de Genève
Pour www.interroge.ch