Si un nuage se déplace d'ouest en est et que le vent se met à souffler en sens inverse, est-ce le même nuage que l'on verra se déplacer d'est en ouest ?

Bonjour,

Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :

En réponse à la question « Pourquoi les nuages ne tombent-ils pas ? », le magazine Ça m’intéresse a notamment répondu ceci le 1er août 2024 :

« Le vent ne pousse pas les nuages. Bien que l’observation du ciel donne l’impression qu’ils se déplacent, la relation entre eux et le vent est assez complexe. Le nuage n’est pas un objet matériel : c’est une zone de l’atmosphère qui contient un ensemble de condensats. Autrement dit, c’est un amas de gouttelettes d’eau liquide ou solide qui va se former ou se défaire en fonction des conditions de température et d’humidité. Ce que l’on voit comme un déplacement n’est qu’une forme dessinée par un ensemble de condensats. Il ne s’agit pas du mouvement des condensats eux-mêmes. Donc, les nuages ne se déplacent pas : ils se forment et se déforment. »

L'article Contrairement aux apparences, le vent ne pousse pas les nuages, paru le 24 avril 2021 sur le site du magazine de vulgarisation scientifique Sciencepost, confirme ces informations : « Les sciences de l’atmosphère regorgent de phénomènes contre-intuitifs et les nuages n’échappent pas à la règle. [...] Même si l’observation quotidienne du ciel nous donne l’impression que le vent porte les nuages, la relation entre les deux est en réalité bien plus complexe qu’on ne pourrait le penser de prime abord. Et pour cause, un nuage n’est pas un objet matériel comme peut l’être un ballon ou une barque mais une région de l’atmosphère occupée par un ensemble de condensats. Autrement dit, un amas de gouttelettes d’eau ou cristaux de glace qui se font et défont au gré des conditions de température et d’humidité qui les environnent. Ainsi, ce qui apparaît à nos yeux comme le déplacement d’un nuage est tout simplement celui de la forme dessinée par l’ensemble des condensats – pas le mouvement des condensats eux-mêmes. Au final, le déplacement des zones saturées dépendra de celui du système de circulation auquel elles appartiennent. En effet, lui seul contrôle les régimes d’ascendances et de subsidences, donc les zones de condensation et d’évaporation, qui influencent les nuages. Il peut par exemple s’agir d’une cellule convective en atmosphère instable. »

L’observation d’un nuage lenticulaire  – lié au passage de l’air au-dessus d’une montagne – permet de mieux apprécier ces concepts peu triviaux. Comme le montre la vidéo […], le motif du nuage à gauche reste quasi stationnaire. Pourtant, l’air circule à grande vitesse ! Pourquoi l’élément nuageux reste-t-il alors sur place ? La réponse tient à ce que, constamment, des gouttelettes se forment d’un côté et s’évaporent de l’autre, suivant en cela les mouvements verticaux imposés par le relief. Avec cet exemple, on réalise que le déplacement du nuage et celui des condensats qui le constituent ne peuvent en aucun cas être considérés comme des phénomènes équivalents. »

Si vous souhaitez vous amuser à reconnaître les nuages, MétéoSuisse a mis à disposition ce Guide d’identification des nuages.

Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.

Cordialement,

La Bibliothèque du Musée d'histoire des sciences

Pour www.interroge.ch