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La réponse a été mise à jour le 11 décembre 2024.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
1. « des chars russes à Paris »
Le journal économique Les Echos nous apprend, dans son article Le jour d'après paru le 4 mai 2012, qu’« En mai 1981, le bon Michel Poniatowski, ministre de l'Intérieur du président Giscard d'Estaing, avait prédit qu'en cas d'élection de François Mitterrand, les chars russes occuperaient la place de la Concorde. »
La contribution du professeur d'histoire contemporaine à l'Université Michel de Montaigne Bordeaux 3 Bernard Lachaise - Michel Poniatowski, un prince d’origine polonaise au service de la république française - dans les actes du colloque Noblesse française et noblesse polonaise : mémoire, identité, culture XVIe-XXe siècles (disponible en ligne), nous apprend plus sur Michel Poniatowski et nous permet de mieux comprendre ces propos tenus en 1981 :
« Comment Poniatowski s’est-il forgé ses convictions politiques ? […] Avant de voir ce que signifie son engagement en tant que "républicain indépendant", il faut expliquer les deux combats que Poniatowski a menés tout au long de sa vie, contre le communisme mais aussi contre le gaullisme. Si le terme de combat est utilisé, c’est sciemment car il correspond au tempérament de Poniatowski, à sa façon d’être et d’agir en politique. Tous les témoignages le confirment comme l’illustrent les mots qui ont servi à décrire le prince Poniatowski : "sabreur", "bulldozer", "charrue qui déblaie le terrain", "chasseur", "commando", "un éléphant dans un magasin de porcelaine choisissant ce qu’il casse"…
L’aversion anticommuniste de Poniatowski est ancienne, héritée de sa famille et renforcée par les événements de l’après-guerre, la division de l’Europe qui touche la Pologne. Comme l’a écrit Alain Duhamel en qualifiant Michel Poniatowski de "violemment antisoviétique", "en tant qu’aristocrate d’origine polonaise, il avait deux bonnes raisons de l’être". [...] Quand en 1955, on lui demande s’il a des exclusives en politique, Poniatowski répond : "en dehors des communistes, aucune". L’anticommunisme de Poniatowski est typique d’un anticommunisme de guerre froide, renforcé par le poids que représente encore le PCF dans la vie politique française au temps de l’apogée de Michel Poniatowski, soit environ 20 % des suffrages aux législatives entre 1967 et 1978, soit la première force de gauche jusqu’en 1978 et même 21 % pour Duclos en 1969, à l’élection présidentielle. Le paroxysme de cet anticommunisme est atteint en 1981 quand Poniatowski agite la menace des chars russes place de la Concorde, après la victoire de la gauche ! Mais même Valéry Giscard d’Estaing ne pouvait tempérer son ami : "dix fois, raconte Françoise Giroud, Valéry Giscard d’Estaing a demandé que cessent les proclamations incendiaires contre les communistes, qui ont retenti jusque sur les relations diplomatiques entre la France et l’URSS, mais autant empêcher un chien de garde d’aboyer quand il entend des pas dans l’escalier". »
Comme on peut le lire, il s’agit de propos isolés tenu par un ministre anti-communiste notoire et qui ne reflètent pas forcément la pensée des autres membres du gouvernement français de l'époque.
2. « le nuage radioactif s'est arrêté à la frontière française »
Franceinfo a tenté de répondre le 4 octobre 2019 à la question « Après Tchernobyl, les autorités françaises ont-elles vraiment prétendu que le nuage radioactif s'était "arrêté à la frontière" ? ». Cet article nous apprend que « C'est un lieu commun très utilisé [...]. Il est pourtant inexact, même si la communication officielle avait été très critiquée, à l'époque. »
L’article revient en détail sur les événements de 1986 vus de France. On peut lire notamment ceci : « Impossible de trouver la moindre trace d'une quelconque déclaration officielle qui emploierait les termes "arrêté à la frontière". L'archive qui s'en approche le plus est un bulletin météo du 30 avril 1986, quatre jours après la catastrophe. L'URSS vient alors tout juste de reconnaître officiellement qu'un incident s'est produit à la centrale nucléaire Lénine de Tchernobyl.
Sur Antenne 2, Brigitte Simonetta explique que l'anticyclone des Açores, qui se trouve alors au-dessus de la France, "restera jusqu'à vendredi prochain [le 2 mai] suffisamment puissant pour offrir une véritable barrière de protection" à la France. "Il bloque en effet toutes les perturbations venues de l'Est", poursuit la speakerine. Sur la carte, un panneau "stop" vient même s'afficher sur la frontière franco-allemande pour illustrer cette prévision. » On peut revoir ce bulletin météo publié par les archives de l’INA sur YouTube.
« Mais cette affirmation n'est que cela : une prévision météorologique, qui vaut "pour 3 jours". À aucun moment Brigitte Simonetta ne la présente comme une certitude. La suite des événements s'en éloigne d'ailleurs, puisque le nuage radioactif n'a pas attendu trois jours. Il est arrivé en France dès le lendemain, en fin de journée. »
Puis Franceinfo pose la question « Au-delà de cette prévision météo, qu'ont dit les autorités sur la question ? » et y répond ainsi : « Dans les premiers jours, le gouvernement français se distingue par son silence. Il faut se tourner vers le Service central de protection contre les rayonnements ionisants (SCPRI), dirigé par Pierre Pellerin, pour obtenir une réponse. Cet organisme public, qui dépend du ministère de la Santé, publie dans la soirée du 30 avril un communiqué faisant, pour la première fois, état d'une augmentation de la radioactivité atmosphérique, dans le sud-est de la France. Le lendemain, il note une "tendance" sur l'ensemble du territoire à un "alignement" de cette radioactivité atmosphérique sur le niveau observé la veille dans le Sud-Est.
Un compte Twitter consacré aux informations sur la catastrophe présente une image de ce communiqué, mentionné dans Libération le 2 mai 1986. Un document qui atteste du fait que l'arrivée du nuage radioactif en France a bien été mentionnée au moment des faits. Toutefois, le SCPRI juge, dans ses communiqués, que le niveau de radioactivité mesuré, bien qu'inhabituel, "est sans aucune incidence sur l'hygiène publique". Ce qui contraste avec la réaction, quelques jours plus tôt, des pays scandinaves, où des mesures ont été prises pour protéger la population. »
Puis, concernant le discours officiel, l’article écrit : « Ensuite, seulement, vient la parole gouvernementale. Dans un communiqué ambigu, le 6 mai, le ministère de l'Agriculture évoque les "hausses observées de radioactivité" mesurées par le SCPRI – ce qui implique que le nuage est passé au-dessus de la France –, mais assure que "le territoire français, en raison de son éloignement, a été totalement épargné par les retombées de radionucléides consécutives à l'accident de la centrale de Tchernobyl". Autrement dit, le nuage n'aurait fait que passer, sans laisser de trace. Des relevés réguliers, effectués pendant plusieurs années, après la catastrophe démentiront le discours officiel.
C'est ce discours qui sera reproché aux autorités par une bonne partie de la presse dans les jours qui suit. Une première page du Parisien datant du 9 mai, republiée sur son site, résume la suspicion que nourrit cet optimisme français, surtout au vu de la réaction de nos voisins : "En Allemagne, on s'affole, et en France, 'tout va bien'." Aujourd'hui encore, les conséquences sanitaires en France de la catastrophe de Tchernobyl sont un sujet disputé. Mais cette défiance envers les autorités s'est, au fil des ans, muée en conviction, manifestement erronée, qu'elles avaient été jusqu'à nier le passage du nuage sur la France. »
On comprend donc qu’aucun ministre, ni le gouvernement de l’époque, a affirmé que le nuage radioactif s’était arrêté à la frontière française. Toutefois, c’est le discours officiel trop optimiste et ambigu qui peut, par contre, être critiqué.
Certains attribuent cette phrase à Pierre Pellerin, directeur du SCPRI à l'époque des faits. Le Figaro, dans son article du 3 mars 2013 paru lors du décès de ce dernier, nous apprend qu'« En 2006, il avait été mis en examen pour "tromperie et tromperie aggravée" et était entendu comme témoin assisté "sur les faits de blessures et homicides involontaires" à la suite de plaintes déposées par l'Association française des malades de la thyroïde et de l'association antinucléaire Criirad.
En novembre dernier, la Cour de cassation avait confirmé l'arrêt de la cour d'appel de Paris qui mettait hors de cause le Pr Pierre Pellerin. En résumé, la justice a estimé que le scientifique n'avait pas menti aux Français quand il avait déclaré qu'il n'y avait pas de risques sur la santé publique en France des suites de Tchernobyl. L'arrêt de la cour concluait qu'il est, "en l'état des connaissances scientifiques actuelles, impossible d'établir un lien de causalité certain entre les pathologies constatées et les retombées du panache radioactif de Tchernobyl". La phrase selon laquelle le nuage s'était "arrêté à la frontière" n'avait en réalité jamais été prononcée par lui, même si dans l'opinion publique il en était à tort resté comme l'auteur. »
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
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