Une étude révèle l’impact du Covid-19 sur les populations les plus précarisées à Genève

La situation des personnes en difficulté s’est fortement péjorée avec la crise du Covid-19 qui a eu sur elles un très fort impact socio-économique. Perte d’emploi et de revenus, difficulté à se nourrir et dégradation de la santé, tel est le bilan selon une étude réalisée en mai 2020, par la Faculté des sciences de la société de l’Université de Genève (UNIGE).

Parmi les mesures proposées, la facilitation de l’accès à un emploi et à un logement décents, ainsi qu’une meilleure information sur les aides sociales existantes. La Ville de Genève poursuit son engagement en faveur des distributions alimentaires et renforce l’information sociale de proximité.

Les images des files d’attente à la patinoire des Vernets , lors des distributions de colis alimentaires, du 2 mai au 6 juin 2020, ont fait la une de la presse nationale et internationale. L’équipe de Jean-Michel Bonvin, Professeur à la Faculté des sciences de la so­ciété de l’UNIGE, est allée à la rencontre de cette population genevoise précarisée. Un questionnaire et des entretiens réalisés auprès des bénéficiaires ont servi de base à une étude réalisée en mai 2020, à la demande de la fondation Colis du Coeur et avec la collaboration de l’Etat et de la Ville de Genève, ainsi que du Centre social protestant et du CAPAS .

Au total, 223 réponses et 40 entretiens ont été exploités. 77% des répondant-e-s sont âgée-e-s de 25 à 50 ans dont deux tiers de femmes. Environ la moitié sont sans statut légal ou dans l’attente d’un permis de séjour durable.

Des conditions de vie dégradées

L’impact socio-économique de la crise du Covid-19 a notamment eu les conséquences suivantes sur cette population:

  • la crainte de manquer de nourriture associée à un sentiment d’insécurité;
  • une baisse significative des revenus, principalement due à la perte d’emploi, qui affecte 24% des répondant-e-s;
  • un fort impact de la pandémie sur la santé physique et psychique.

Le niveau de formation des personnes interrogées est sans incidence sur leur taux d’emploi ou leur niveau de revenu. La majorité d’entre elles vit au sein d’un ménage qualifié de surdense (2 personnes ou plus par pièce d’habitation). Enfin près de la moitié des répondant-e-s n’ont pas d’assurance-maladie.

Un fait marquant mérite d’être souligné: la majorité de ces personnes dans le besoin n’ont pas recours aux aides institutionnelles ou associatives, notamment en raison d’un manque d’information et d’une non connaissance de l’existence de ces prestations.  

Les mesures proposées

Le rapport Bonvin propose de combiner les mesures conjoncturelles et structurelles suivantes:

  • lutter contre l’insécurité alimentaire;
  • faciliter l’accès au chômage technique;
  • renforcer l’aide aux indépendants et aux entreprises;
  • garantir l’accès à des emplois et à des logements décents;
  • développer l’accès à l’information sur les droits et les prestations disponibles. 

La Ville poursuit son engagement

«La Ville poursuit son engagement» résume Christina Kitsos, Conseillère administrative en charge de la cohésion sociale et de la solidarité. Après son intervention aux Vernets durant un mois et demi, et sa contribution active dès mi-juin aux distributions décentralisées de nourriture, la Ville va mettre le Palladium à disposition des Colis du cœur, deux jours par semaine. Parallèlement l’information sociale de proximité sera renforcée, notamment grâce aux quatre Points info , afin de lutter contre le non-recours aux prestations.

Contact

Manuelle Pasquali de Weck

Direction du département de la cohésion sociale et de la solidarité (DCSS)

Conseillère personnelle

Por. +41 79 446 40 13

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Article modifié le 25.03.2024 à 08:55