Le saviez-vous? Champel a abrité une station thermale, des contrebandiers de tabac et un gibet, Malombré tire son nom d’une plaisanterie…
Du bûcher à la clinique
Au cours de son histoire, Champel n’a pas toujours été un quartier résidentiel agréable à vivre comme aujourd’hui. Jusqu’au début du XVIIIe siècle, c’est un plateau sinistre et peu peuplé où l’on exécute les malfaiteurs et les opposants politiques. On y brûle aussi les «sorcières». Les Genevois-e-s viennent si nombreux-ses assister au spectacle qu’on doit agrandir la place des exécutions. La rue Michel-Servet porte le nom d’un médecin et philosophe espagnol brûlé pour hérésie en 1553 et dont la stèle fait partie des curiosités du quartier.
Les exécutions se faisaient au lieu dit «le champ du bourreau», en haut de l’actuelle avenue de Beau-Séjour. Aujourd’hui, la clinique de la Colline soigne les malades à l’endroit où autrefois se dressait le gibet.
Du tabac dans les bois de Conches
Autrefois, l’actuel quartier de Champel était fréquenté par les contrebandiers. Ils acheminaient le bon tabac de France depuis Coppet jusqu’à Champel, puis le cachaient dans les bois de Conches. Le tabac traversait ensuite l’Arve sur le dos d’une jument pour arriver en Savoie. A Paris, on racontait que les Genevois-es s'enrichissaient grâce à ce trafic.
De Champel-les-Bains à l'hôpital
Vers la fin du XVIIIe siècle, on découvre les bienfaits de l’eau de l’Arve. La propriété de Beau-Séjour est transformée en station thermale vers 1874. On y construit l’Hôtel Beau-Séjour, un établissement d’hydrothérapie luxueux avec 200 chambres. Des personnages célèbres y séjournent, notamment l’écrivain Guy de Maupassant et le compositeur Camille Saint-Saëns. Les client-e-s profitent de l’eau de l’Arve sous toutes ses formes: bains, douches, vapeurs et fumigations. La Tour de Champel, aménagée en salon de thé pour les curistes, fait partie des curiosités du quartier.
Lors de la première guerre mondiale, on ferme les frontières. L’établissement doit alors fermer. En 1942, l’Etat de Genève installe une annexe de l’hôpital cantonal sur ce domaine.
D’où vient le nom «Malombré»?
On raconte une histoire amusante au sujet du nom «Malombré». En 1853, M. David Lenoir, banquier, construit une villa sur l’actuel chemin de Malombré. Il fait alors abattre trois platanes, ce qui attriste son épouse. Elle fait peindre sur le portail l’expression «mal ombré». Son mari fait alors graver ces mots sur une plaque qui donneront le nom au secteur de Malombré.
Sources:
- Laurent Mutti, Champel, vous connaissez? Genève, 2000. Plaquette éditée par l’Association des intérêts de Champel pour la 60ème assemblée générale. Consultation possible au Musée du Vieux Plainpalais ou à la Bibliothèque de Genève (BGE).
- Christian Vellas, Genève secrète et insolite, Tours: Jonglez, 2010
Article modifié le 14.05.2024 à 11:18