Le quartier de Saint-Jean Charmilles n’est devenu urbain qu’avec la construction de la voie de chemin de fer à la fin du XIXe siècle.
Evolution du quartier: du monastère aux trains
Dès l’an 1000, Saint-Jean est occupé par un monastère, lieu de pèlerinage. Le couvent est rasé à la Réforme, en 1535. De grandes familles se partagent alors les terres, qui restent sauvages jusqu’à la fin du XIXe siècle. Seuls des sentiers et deux chemins à peine carrossables relient Saint-Jean à la ville.
C’est la création de la voie de chemin de fer qui précipite l’urbanisation du quartier. La tranchée est creusée en 1857, lors de la démolition des fortifications. Les Charmilles vont alors accueillir de nombreuses manufactures et prennent un caractère populaire et ouvrier. En 1930, le secteur est détaché de la commune du Petit-Saconnex pour rejoindre celle de la Ville.
La tranchée de la voie ferrée crée deux zones distinctes: Saint-Jean et Charmilles. Dans les années 90, la construction de la couverture de la voie CFF a pour but de jeter une passerelle entre les deux pour ne constituer qu'un quartier unique.
Afin de retrouver le passé sauvage du quartier, vous pouvez emprunter le sentier des Falaises, qui fait partie des curiosités du quartier.
Voltaire aux Délices
Il existe de nombreuses anecdotes liées au quartier. Savez-vous par exemple que Voltaire y a vécu? Voltaire s’installe en 1755 dans une propriété appelée «Sur Saint-Jean», qu’il rebaptise les Délices. Il y installe un théâtre et fait jouer ses pièces. Mais le théâtre était alors interdit à Genève. En 1765, Voltaire abandonne donc Les Délices pour s’installer de l’autre côté de la frontière, à Ferney.
La Ville achète la propriété en 1929 et l’Institut et Musée Voltaire s’y installent.
Source:
Georges Turrian, Saint-Jean Charmilles: les temps changent, Yens-sur-Morges, 2000.
Article modifié le 16.09.2024 à 17:09