Le patriarcat passe à la caisse

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En marge de la Journée internationale des droits des femme-x-s, la Ville de Genève propose chaque année d’explorer une thématique sous l’angle du genre et de l’égalité. La Semaine de l’égalité se penche cette année, du 2 au 12 mars, sur les inégalités économiques entre les genres. Organisée conjointement par les Bibliothèques municipales et le Service Agenda 21 - Ville durable ainsi que de nombreux organismes partenaires, elle propose différents formats afin d’interroger les multiples mécanismes à l’origine de ces discriminations.

Pourquoi les inégalités salariales perdurent-elles de nos jours? Comment œuvrer pour une réelle autonomie économique des femme-x-s? Si l’argent n’a pas d’odeur, a-t-il un genre? Qui assume la majeure partie du travail «gratuit»? Des questions qui demeurent toujours d’actualité. 

Des inégalités persistantes

Il est en effet un constat récurrent et incontestable: les inégalités salariales et au travail perdurent en Suisse, et les femme-x-s sont particulièrement concernée-x-s par les bas salaires. Si les leviers d’action sont d’abord fédéraux et cantonaux, la Ville de Genève s’engage à son niveau, depuis plus de 15 ans, pour promouvoir l’égalité salariale au sein de son administration. Et comme le souligne Alfonso Gomez, Conseiller administratif en charge du développement durable, les résultats sont là: "une analyse réalisée en 2021 par un mandataire externe confirme que la pratique salariale de l’administration respecte l’égalité entre les genres. Mais la Ville s’investit également sur d’autres plans pour lutter contre la précarité qui touche spécifiquement les femme-x-s, qu’il s’agisse du soutien apporté aux associations qui œuvrent pour leur insertion professionnelle, ou encore de son programme d’actions contre la précarité menstruelle."

Un programme qui vaut son pesant d’or

Cette 9ème édition de la Semaine de l’égalité s’inscrit dans le cadre de cet engagement global. Avec une programmation tout public, des ateliers scolaires et la publication d’une bibliographie, elle veut aussi souligner le fait que les inégalités économiques entre les genres ne concernent pas que la sphère du travail. En effet, que ce soit la répartition des tâches domestiques et du travail de "care", ou encore le partage des dépenses au sein du couple, la question des inégalités économiques entre les genres traverse toutes les sphères de la vie, même les plus intimes.

Dans ce sens, et parmi les moments forts de la Semaine, la journaliste et autrice française Titiou Lecoq ouvrira la Semaine de l’égalité avec une discussion autour de son récent ouvrage "Le couple et l’argent. Pourquoi les hommes sont plus riches que les femmes". Une exposition rappellera quant à elle les revendications du Mouvement pour un salaire au travail ménager, actif à Genève dans les années 1970. Les questions relatives à la retraite des femme-x-s seront également au cœur du programme tandis qu’une discussion posera les enjeux autour du travail réalisé par les femme-x-s, qu’il soit rémunéré ou non. Comme le souligne Sami Kanaan, Conseiller administratif en charge de la culture, "ce programme a été pensé pour qu’ensemble, nous nous mettions à l’ouvrage, pour une plus juste reconnaissance du travail des femme-x-s. Nous avons tou-x-te-s à y gagner". 

Enfin, une bibliographie thématique est également spécialement publiée pour l’occasion et met en lumière la richesse des fonds des Bibliothèques municipales, de la Bibliothèque Filigrane et des Bibliothèques de l’Université de Genève. Des ressources qui sont, on ne le rappellera jamais assez, en accès gratuit!

• Programme complet de la Semaine de l'égalité: www.semaine-egalite.ch