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La réponse a été mise à jour le 12 avril 2023.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
Le terme « filioque » est selon la définition du dictionnaire Le Robert un « Terme latin ajouté au Credo par l'Église catholique romaine pour signifier que le Saint-Esprit ne procède pas du Père seul, mais du Père et du Fils. »
Les informations sur ce que l'on nomme querelle du Filioque ne manquent pas. Nous vous encourageons à consulter les documents ci-dessous pour approfondir le sujet.
L'Encyclopédie Universalis explique ce qui suit dans l'article « Querelle du Filioque » d'Olivier Clément, professeur à l'Institut Saint-Serge de Paris :
« Nom donné à un conflit théologique qui a séparé et sépare encore l'Occident et l'Orient chrétiens et à l'origine duquel on trouve deux approches, différentes mais non opposées, du mystère de l'Esprit au sein de la Trinité. Les Pères latins, ainsi que certains Pères alexandrins, tel saint Cyrille d'Alexandrie, ont insisté sur la manifestation éternelle de l'Esprit, sa processio disent les premiers, son proienai disent les seconds, "du Père et du Fils", a Patre Filioque. Les Pères grecs, à partir du IVe siècle, ont plus nettement mis l'accent sur l'antinomie de l'Uni-Trinité définie comme une seule essence en trois hypostases : le Père "principe sans origine", le Fils "engendré" par le Père, l'Esprit qui vient (ekporeuétai, selon la formule de Jean, XV, 26) du Père, unique "cause" de la Trinité ("monarchie" du Père). Ainsi la processio latine et l'ekporeusis grecque sont loin de s'identifier.
Jusqu'au VIIIe siècle, personne ne ressent de contradiction entre ces deux approches. Les Occidentaux reçoivent le symbole de Nicée-Constantinople : "Je crois [...] au Saint-Esprit [...] qui vient du Père", tout en donnant eux-mêmes valeur dogmatique au Filioque dans toute une série de conciles locaux (Tolède, en 447 ; Tolède, en 589 ; Heathfield, en 680 ; Gentilly, en 767 ; Aquilée, en 797). Au VIIe siècle, un des plus grands théologiens grecs, Maxime le Confesseur, venu en Occident à la suite des invasions musulmanes, apaise les inquiétudes soulevées à Constantinople par la lettre synodique du pape Théodore, en expliquant que les Latins "n'ont pas fait du Fils la cause de l'Esprit ; ils savent, en effet, que le Père est la cause unique du Fils et de l'Esprit, de l'un par génération et de l'autre par l'ekporèse, mais ils ont montré sa manifestation (to dia autou proienai) et souligné ainsi l'unité et l'identité de l'essence".
La querelle éclate au IXe siècle, lors de la constitution d'un Occident carolingien opposé à Byzance, puis de la rivalité des missionnaires grecs et latins en Bulgarie. L'ignorance réciproque des langues, l'identification aveugle des mots processio et ekporeusis favorisent l'affrontement. En 807, les moines latins du mont des Oliviers en appellent au pape et à l'empereur d'Occident. Les théologiens francs accusent les Grecs d'hérésie : ils ont amputé le credo du Filioque. À l'inverse, dans son Encyclique aux Patriarches orientaux (867), le patriarche de Constantinople Photius dénonce l'hérésie latine. Dans sa Mystagogie du Saint-Esprit (890), il affirme que le Filioque compromet la "monarchie" du Père : ou bien la Trinité a deux principes, le Père et le Fils, ou bien, pour la spiration de l'Esprit, le Père et le Fils se confondent dans la nature commune. Et il précise que l'Esprit a son ekporèse "du Père seul". Au concile d'union de 879-880, l'Occident et l'Orient s'accordent sur le texte originel du credo de Nicée-Constantinople, mais le vrai problème a été éludé. ». Vous pouvez lire cet article dans son intégralité depuis nos bibliothèques.
Le document Le Filioque: une question qui divise l’Église ?: Déclaration commune de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (United States Conference of Catholic Bishops) explique :
« La Commission théologique orthodoxe-catholique d’Amérique du Nord, de 1999 à 2003, a centré son dialogue sur une question reconnue pendant plus de douze siècles comme une des raisons principales de la division de nos Églises : nos manières divergentes de concevoir et de parler de l’origine du Saint-Esprit, à l’intérieur même de la vie de Dieu trine. Nos deux traditions professent la "foi de Nicée" comme la formulation normative de notre compréhension de Dieu et de son action dans sa création, et elles considèrent la version révisée, associée avec le premier Concile de Constantinople (381), comme l’expression classique de cette foi. La plupart des catholiques cependant et les autres chrétiens d’Occident ont employé, au moins depuis la fin du sixième siècle, une traduction latine de ce Credo, qui ajoute à la confession que le Saint-Esprit "procède du Père" les mots "Filioque" ("et du Fils"). Pour la plupart des chrétiens occidentaux ces mots restent une des formulations centrales de leur foi, proclamée dans la liturgie, et fondement de la catéchèse et de la réflexion théologique. Pour les Catholiques et la majorité des Protestants, il s’agit simplement d’une donnée de l’enseignement courant de l’Église, et en tant que tel, partie intégrante de leur compréhension du dogme de la Sainte Trinité. En effet, au moins depuis la fin du huitième siècle la présence du "Filioque" dans la version occidentale du Credo a été une cause de scandale pour les chrétiens d’Orient, aussi bien en raison de la théologie trinitaire qu’elle exprime, qu’en raison de son adoption par un nombre croissant d’Églises en Occident comme formulation canonique d’un concile œcuménique reçu, sans accord œcuménique préalable. Au fur et à mesure qu’au cours du moyen âge la division entre chrétiens d’Orient et d’Occident s’aggravait, la théologie associée avec le "Filioque" et les questions de la structure de l’Église et de l’autorité en son sein, soulevées par son adoption, sont devenues un symbole des différences, un signe évident de ce que chaque partie de la chrétienté divisée trouvait comme manque ou distorsion chez l’autre. »
Nous vous suggérons la lecture du document Filioque comme un problème théologique et ecclésiastique de Józef Grzywaczewski paru en 2013 dans Vox patrum.
Pour plus de références de documents, n'hésitez pas à effectuer des recherches sur Google scholar ou sur le catalogue de bibliothèque swisscovery, avec le mot clé « Filioque ».
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
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