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La réponse a été mise à jour le 13 octobre 2023.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
Plusieurs notes jouées simultanément forment des accords qui peuvent nous paraître justes ou faux et sont qualifiés de consonants ou dissonants. Comme nous pouvons le lire dans le Guide illustré de la musique d'Ulrich Michiels :
« La consonance se caractérise par un haut degré de fusion et produit un sentiment de repos et de détente ; la dissonance produit une impression de frottement et de tension et tend à se résoudre sur une consonance. »
Toutefois, cette notion varie considérablement selon le temps et le lieu. Les propos de Michèle Reverdy, compositrice contemporaine, tirés du Vocabulaire de la musique contemporaine de Jean-Yves Bosseur, indiquent :
« Le terme de dissonance peut avoir les connotations les plus opposées : ce peut être une "fausse note", et ce peut être, au contraire, ce qui fait le charme d’une écriture musicale… La dissonance est à la musique ce que sont les épices en cuisine : encore faut-il savoir subtilement les utiliser… »
Pour les points de vue physique et scientifique, nous vous conseillons le livre - Le cerveau musicien : neuropsychologie et psychologie cognitive de la perception musicale - que nous citons largement ci-dessous et qui est partiellement disponible en ligne sur la plateforme Cairn. Nous pouvons lire en introduction ceci :
« La division de l’octave repose sur un phénomène physique qui est la production des harmoniques. Un corps sonore tel qu’une corde fait entendre lorsqu’on la pince, outre le son principal qui détermine la hauteur de la note, une série de sons complémentaires dont l’intensité varie selon les instruments... Il existe (théoriquement) un rapport simple entre les fréquences des harmoniques […]. Les intervalles entre les notes peuvent s’exprimer par un rapport entre les fréquences : ainsi chaque fois que la fréquence est doublée on obtient la même note à l’octave au-dessus. Les anciens qui n’avaient pas le moyen de mesurer ces fréquences avaient remarqué que des divisions simples de la corde correspondaient à des intervalles particuliers. En divisant la corde par la moitié, on obtenait l’octave, les 2/3 donnait la quinte, les 3/4 la quarte. »
Ainsi certains accords sont plus proches des sons naturels et donc plus facilement appréciés par notre oreille. Toutefois, la perception de la musique reste fondamentalement liée à notre contexte culturel. Si l’octave est quasi universelle, sa division ne l’est pas. Les auteurs concluent leurs recherches ainsi :
« La grande majorité des travaux consacrés au traitement de la musique par les structures cognitives du système nerveux central reposent sur la détermination par le sujet du caractère conclusif d’un accord ou sur sa nature consonante ou dissonante. Ceci implique que la tâche s’inscrive obligatoirement dans le système tonal occidental […]. A côté de cette musique formelle il en existe d’autres. Malgré une grande diversité dans leurs structures et dans les formes de leur exécution, les musiques traditionnelles ont un point commun : toutes sont profondément intégrées à la vie du groupe social auquel elles appartiennent et qui les a produites. Elles rythment les activités du groupe ethnique et, par leur aspect rituel, elles donnent un cadre à leur forme d’expression… Comme le remarque très justement L. Aubert (1991), il n’y a pas dans la musique traditionnelle de jugement esthétique. Pour déterminer si une musique plaît ou ne plaît pas, il faut adopter un certain recul incompatible avec la participation que suppose une musique ethnique, expression communautaire d’un groupe social uni par sa culture. »
Ce dernier point de vue est détaillé par l'étude récente de Josh McDermott – Indifference to dissonance in native Amazonians reveals cultural variation in music perception – parue dans la revue Nature en juillet 2016 et relayée sur le site Médecine des arts :
« Le goût de la musique n’est donc pas inné, mais dépend de la musique que nous entendons dans notre environnement, de la musique qui a imprégné notre enfance et notre évolution sociologique […]. La préférence pour la consonance sur la dissonance varie en fonction du degré d’exposition à la musique occidentale. Cette préférence n’a rien de biologique et n’a donc pas de caractère universel. »
Dans le domaine de la musique contemporaine, le matériau acoustique décrit hier, évolue. La préface de Luigi Nono pour le fameux Traité d’harmonie d'Arnold Schoenberg, et disponible dans son recueil Ecrits, nous donne des exemples. Les propos de Schoenberg « Le matériau de la musique est le son, qui d’abord agit sur l’oreille. La perception sensible provoque des associations et met en relation le son, l’oreille et le monde des sensations » sont commentés ainsi par Luigi Nono :
« Nous savons à quel point la physique acoustique, l’électronique et de nouvelles méthodes d’analyse élargissent aujourd’hui notre connaissance du phénomène acoustique en soi, la manière dont ce phénomène se forme, varie et propose d’autres principes de composition, plus nouveaux, et l’application d’éléments compositionnels fondamentaux, parmi lesquels le rythme, la période, le spectre harmonique et d’autres encore, issus de la grammaire musicale. »
Pour conclure, laissons place à un compositeur, né à Genève, Gérard Zinsstag, qui nous donne des exemples de dissonances à travers l’histoire de la musique dans son court texte La dissonance, pourquoi faire ? Cela vous permettra de faire vos propres expériences.
Enfin, voici l'enregistrement audio Fragmente-Stile de Luigi Nono, cité dans l'article ci-dessus, et disponible en ligne.
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
La Bibliothèque de Genève, La Musicale
Pour www.interroge.ch