Vous visualisez une version traduite automatiquement de notre site. Certaines traductions peuvent contenir des erreurs et la version française du site fait foi. Nous vous remercions de votre indulgence et vous souhaitons une bonne visite.
La réponse a été mise à jour le 6 septembre 2023.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
Le chapitre Biologie sexuelle et reproduction à l'entrée « Primates » de l'Encyclopédie Universalis indique que « Chez les femelles Primates, l'ovulation est spontanée, marquée par l'œstrus dont les manifestations sont morphologiques et comportementales. Les œstrus sont généralement cycliques. La durée des cycles varie chez l'ensemble des Primates entre 11 et 55 jours (Hardy & Written, 1987). Cette durée est extrêmement variable parmi tous les niveaux taxonomiques mais aussi pour un même individu. Les Prosimiens possèdent les cycles les plus longs (24 à 55 jours – médiane 39 jours), les Platyrhiniens les plus courts (11 à 36 jours – médiane 20 jours). Chez les Catarrhiniens, cette durée fluctue autour de 25 à 40 jours (médiane 31 jours). »
Dans le chapitre La reproduction, la famille, extrait de l'ouvrage Femmes de la Préhistoire, Claudine Cohen écrit :
« La perte des signes de l’œstrus n’efface pas complètement la perception du rythme physiologique féminin : celui-ci est scandé par la récurrence d’un flux qui marque la fin du cycle ovulatoire, à une cadence presque mensuelle. Certes les femmes ne sont pas les seules parmi les mammifères à avoir des menstruations. Ce trait s’enracine loin dans l’histoire évolutive des mammifères : il existe, quoique de façon plus discrète, chez d’autres espèces animales et en particulier chez beaucoup de primates. Pour l’espèce humaine, la durée moyenne du cycle menstruel de 29,5 jours est superposable à celle des cycles de la lune – un trait singulier par rapport aux autres animaux. La fonction biologique de ce processus, qui expulse la muqueuse utérine à chaque cycle ovulatoire, pourrait être l’élimination précoce des grossesses risquant de produire des enfants non viables ou mal formés. »
L'article L’être humain : quel est le rôle des menstruations ?, publié le 28 mai 2021 dans le magazine Science & vie, nous apprend ce qui suit :
« Homo sapiens est l’une des rares espèces de mammifères chez qui le phénomène [les menstruations] a lieu. Les heureux membres du club, quelques primates et quelques chauves-souris, se comptent sur les doigts de la main. Chez les mammifères non-menstrués, l’endomètre superficiel n’est pas perdu : il est remodelé puis réabsorbé par l’organisme en fin de cycle. Un procédé qui semble plus raisonnable à première vue. Pourtant, si les menstruations sont apparues dans plusieurs lignées au cours de l’évolution, elles doivent bien être liées à un avantage.
La piste privilégiée par les chercheurs est celle de la "décidualisation spontanée". Un processus pendant lequel les cellules de l’endomètre, habituellement de forme allongée, se transforment en cellules sphériques dites "déciduales".
Leur fonction change sensiblement : elles produisent en plus grande quantité certains éléments, comme la prolactine ou le glycogène. Si l’on connaît quelques-unes de leurs caractéristiques, leur action précise reste encore incertaine. "La décidualisation est manifestement importante pour que la grossesse débute correctement, mais on ne connaît pas son rôle exact", précise Étienne Marbaix. Certains chercheurs ont posé l’hypothèse qu’elle permettrait d’établir une meilleure connexion entre les tissus de la mère et ceux du fœtus. En particulier, elle offrirait à l’embryon un environnement immunotolérant, afin qu’il ne soit pas rejeté comme un corps étranger par l’organisme maternel. »
L'article Camille Berthelot, l’Indiana Jones de l’endométriose, publié le 12 juin 2023 sur le site de l'Institut Pasteur, explique les travaux de cette chercheuse. Nous y lisons :
« Les menstruations sont apparues au cours de l’évolution des primates il y a environ 30 millions d’années. Dans la chaîne de l’évolution, nos ancêtres primates ne menstruaient pas. On le constate aujourd’hui : les petits singes de "l’ancien monde" qui vivent en Amérique du sud tels que les ouistitis ou les singes écureuils ne menstruent pas. Tandis que les grands singes, orang-outangs, gorilles ou chimpanzés menstruent.
L’hypothèse de Camille Berthelot et son équipe, c’est que l’utérus évolue vite car il est à l’interface entre deux individus : la mère et l’embryon. Chacun d’eux s’adapte et optimise les ressources : l’embryon pour sa survie et la mère pour de futures grossesses. Ainsi, les deux individus doivent co-évoluer pour assurer leur bonne interaction mutuelle, tout en préservant chacun ses avantages et intérêts évolutifs.
Les menstruations seraient apparues dans ce contexte de compromis évolutif : elles résultent d'un nouveau mécanisme de différenciation cellulaire de l'endomètre, qui favorise une implantation plus robuste de l'embryon dans l'utérus sous le contrôle des hormones maternelles, mais qui provoque en contrepartie un détachement du tissu si l'implantation n'a pas lieu.
Pour tenter de répondre à cette question, Camille et son équipe travaillent à comparer les génomes de différents primates qui menstruent ou pas à partir de données de patrimoines génétiques à la disposition de la communauté scientifique. Ils étudient également des prélèvements biologiques de primates pour comparer l’expression de leur génome dans l’utérus au cours du cycle menstruel. L’équipe cherche à identifier les nouveaux mécanismes cellulaires qui sont apparus au cours de l’évolution de la menstruation, et qui ont modifié le fonctionnement de l’utérus dans les espèces qui menstruent. Ils s’intéressent ainsi aux conséquences de ces nouveaux mécanismes pour l’implantation de l’embryon et l’établissement du placenta. »
Un autre facteur évolutif est évoqué par Roland Maurer, dans un document de cours de l'Université de Genève (2009-2010), intitulé Eco-éthologie : évolution phylogénétique des comportements :
« Si on admet que ce sont les mêmes pressions de sélection qui ont été à l'œuvre que chez les autres primates, on doit en conclure que l'évolution chez les femmes, historiquement, a mis l'accent plus sur la confusion de paternité – en réponse au risque d'infanticides intra-groupe – que sur la concentration de paternité; donc que le risque associé à l'arrivée de nouveau mâles immigrants étaient minimal. Ceci est en accord avec ce qu'on sait des sociétés de chasseurs-cueilleurs. »
L'auteur développe dans la suite de son exposé le lien entre stratégie des femelles basée sur la certitude de paternité et protection par le mâle dominant et s'interroge sur le timing de l'ovulation chez la femme comme mécanisme de défense. La question de l'infanticide chez les humains est également abordée.
Enfin, le site RTS Découverte consacre tout un dossier au cycle menstruel.
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
www.interroge.ch
Service de référence en ligne des bibliothèques de la Ville de Genève