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La réponse a été mise à jour le 17 avril 2024.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
Eric Teysseire, ancien conservateur des monuments et sites du canton de Vaud, dans son article Ce n’est pas qu’une question de goût : la couleur porte une signification sociale et culturelle, paru en 2009 dans la revue Patrimoine, aborde la question des couleurs des habitations. Plus spécifiquement à propos des volets, il écrit que :
« Le gris clair domine sur les avant-toits, le vert est appliqué sur l’immense majorité des volets et enfin le blanc ou le gris clair – des couleurs destinées à atténuer les chocs thermiques dus au soleil – protègent les menuiseries des fenêtres. »
Mais c'est dans le travail de master intitulé Der Fensterladen : Kleines Handbuch zu einem unterschätzen Bauteil (Le volet : petit guide d’un élément de construction sous-estimé), soutenu en 2018 par Urs Meier auprès de la HES Berne, que nous trouvons le plus d'informations. Ce travail est uniquement consacré aux volets dans l’architecture patrimoniale suisse. A la lecture des chapitres spécifiques aux peintures figurant sur les volets, on découvre la diversité iconographique mais les significations de ces images sont rarement développées. De même, il n’est pas mentionné si ce type d’images est également présent à l’étranger ou non.
Un chapitre de ce travail Ästhetische Funktion / Gestaltung (Fonction esthétique / conception) se concentre sur les aspects décoratifs peints sur les volets. En voici un extrait traduit en français à l'aide de DeepL :
De nos jours, la plupart des volets sont de couleur uniforme harmonisé ou en contraste avec la façade. On remarque que beaucoup de volets sont verts. En effet, cette couleur tant appréciée durant le 19ème et 20ème semble s’être rependue durant le 18ème siècle. L’Encyclopédie de l’architecture civile dit: "En Suisse il est coutume de peindre les volets les maisons de campagne en vert ce qui procure à la construction un aspect gai et agréable. […]" (Reinle, 1977, p. 267, citation de Stieglitz, 1794, p. 126 - "Zur Geschichte des Fensterladens" paru dans Festschrift Walter Drack). En Suisse, les volets verts ou les peintures à l’huile grise ou en tons rouges étaient également très répandus. On voit plus rarement des volets décorés de motifs géométriques ou floraux. Souvent, les décorations originelles des volets ne sont pas conservées. Elles ont, soit été repeintes ou les volets ont été remplacés au cours du temps. Lors de rénovations, on trouvait parfois les volets originaux stockés dans les greniers ou réutilisés à d’autres fins derrière la façade. Il était alors possible de rendre à nouveau la splendeur d’antan.
Des paragraphes de ce même travail détaillent les décorations :
Les formes géométriques qui souvent se trouvent sur les volets rappellent des armoiries ou drapeaux. Dans l’héraldique, on parle alors de pièces héraldiques. En principe, ce type de volets est répandu sur les bâtiments privés ou les édifices publics. Les constructions privées sont souvent des maisons de maîtres ou des habitations des classes supérieures. Sur les volets des édifices publics, on trouve des pièces héraldiques fréquemment sur les bâtiments administratifs ou les maisons paroissiales.
Durant le Heimatstil les locaux des pompiers ou les stands de tirs étaient également décorés d’héraldique. Le but des décorations étant d’accentuer le caractère et le faste de l’édifice. Les couleurs des peintures font souvent référence aux autorités régionales, municipales, cantonales ou les couleurs des armoiries familiales. Les peintures héraldiques sont déjà présentes au Moyen Age et durant la période baroque elles ont été richement développées (Reinle, 1977, p. 267). Plus récemment, l’embellissement était la seule fonction des décorations.
Le paragraphe suivant nous parle des chevrons dont vous faites allusion dans votre question :
Chevrons : Le plus souvent on voit de simples chevrons de largeurs et inclinations différentes. Parfois on remarque que les volets changent d’apparence qu’ils soient ouverts ou fermés. Il existe également des rayures doubles qui généralement sont orientées vers le haut. Le jeu de couleurs, dimensions ou directions des rayures ne connaissent pas de limites. Cela peut se combiner de manière infinie (illustration page 9). Il existe également à la place de chevrons droits, certains aux formes ondulées comme par exemple aux figures 8 et 9 (page 10).
Puis, plus loin, il est question des « Geflammte Formen » soit les formes flammées (ondulées) :
La conception des formes flammées se diversifie selon les régions. Par exemple, à l’ouest de la région du lac des Quatre-Cantons et particulièrement entre 1750 et 1820 sur les volets et les encadrements des volets coulissants ou en accordéon, ces formes étaient largement répandues. (Furrer, 2008, p. 91) (fig.10 - page 11). Ces motifs flammés furent à nouveau utilisés dans le Heimatstil en particulier dans les stands de tir ou les locaux à pompiers.
Pour les décorations en forme géométriques :
A la Renaissance, les volets et leur revêtement sont souvent employés pour souligner ce style architectural. La peinture des façades de la Renaissance produisent des puissants effets donnant l’illusion d’une tridimensionnalité. (fig. 12, 163, 167 - pages 11 et 54). La peinture "Chiaroscuro" (clair-obscur) est souvent appliquée.
L'auteur de ce master passe encore en revue les motifs végétaux, utilisés notamment à la Renaissance et à l'époque baroque. Et qui reviennent avec l'Art nouveau.
Puis, vient le paragraphe Volkskunst - soit Art populaire - où l’origine des motifs est expliquée :
Les réalisations multicolores avec des figures proviennent de l'art populaire ou de la peinture sur meubles (Baenziger, 1971, p. 26 et suiv. - La maison paysanne suisse et son ornementation). Sur les volets, il existait aussi des motifs plus chargés en ornements. Une figure particulière était le "Wächterläden" (volet où figure l’image d’un garde) (Fig. 22, 23 - page 14) qui tire ses origines de la peinture des paysans ou des meubles. Les "Wächterläden" étaient censés éloigner les vagabonds de la ferme - ou étaient-ils présents simplement pour faire sourire ?
Pour revenir au motif du chevron et faire écho aux propos d'Urs Meier, l'article La maison du pasteur sur le marché immobilier, paru le 10 juillet 2015 dans Le Temps, nous apprend, au sujet des cures dans le canton de Vaud que « Les volets vert et blanc, qu’elles ont quasiment toutes, les identifient comme bâtiments officiels, dans ce canton où l’Etat et l’Eglise continuent de maintenir d’étroites relations. »
Pour approfondir ce sujet, vous pouvez consulter les documents suivants :
L'art populaire en Suisse de Nicolas Bouvier
Architecture vernaculaire : territoire, habitat et activités productives de Silvio Guindani et Ulrich Doepper
Arts populaires en Suisse de René Creux
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
La Bibliothèque du Musée d'ethnographie de Genève
Pour www.interroge.ch