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La réponse a été mise à jour le 9 août 2023.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
Ne sachant pas d'où provient cette affirmation nous avons fait une petite recherche sur Internet et avons trouvé cette phrase dans le document De l'école du chemin Vert à l'école du 31-Décembre 1868 à 2013 disponbile sur le site CommunesGenevoises.ch.
Ce document indique : « L'école du XXXI-Décembre est vieille de 144 ans, elle est très importante aux Eaux-Vives, car c'est la première école laïque à Genève. »
Il n'y a malheureusement pas de référence bibliographique exacte en lien avec cette assertion et la page n'est ni datée ni signée.
Nous trouvons différents détails concernant la construction de cette école dans la brochure Ecole du XXXI-Décembre, rue du XXXI-Décembre 63.
A la page 10, sous la plume de Martine Koelliker, nous pouvons lire ceci :
« Le bâtiment fait partie de la première vague de constructions scolaires entreprises dès 1849, suite à la démolition des fortifications. En effet, entre 1850 et 1918 les communes qui s'étaient jusqu'alors contentées de locaux de fortune pour dispenser une instruction rudimentaire encore très imprégnée de religion, commencent à se doter de véritables "palais scolaires" répondant aux nouvelles exigences pédagogiques et hygiénistes. […]
Cet intense mouvement constructif est provoqué non seulement par l'importante croissance démographique, mais aussi par la gratuité et la laïcité de l'enseignement primaire, qui ont été proclamées en 1848. »
Dans l'ouvrage Le passé composé : images de l'école dans la Genève d'il y a 100 ans rédigé par Charles Magnin, il est indiqué page 31 :
« Longtemps les maîtres d'école ont tenu leur classe dans des locaux de fortune, le plus souvent des pièces vétustes et inconfortables, ayant servi ou servant encore à des usages multiples. Le plus souvent il fallait se contenter d'un grenier, d'un dépôt ou d'une chapelle désaffectée. Conséquence logique d'une telle situation, les conditions hygiéniques et didactiques de la grande majorité des "petites écoles", ainsi qu'on les appelait étaient désastreuses.
A Genève, les constructions scolaires se généralisent et se perfectionnent dans la seconde moitié du siècle, avec l'extension de l'instruction primaire publique consécutive aux réformes scolaires de 1848 et 1872. Dès lors, le mouvement intéresse principalement la ville et la banlieue qui se couvrent littéralement de bâtiments d'école, pour faire face aussi bien à l'allongement de la scolarité obligatoire qu'à un constant essor démographique. »
L'article de Sarah Scholl de l'Université de Genève, publié le 30 décembre 2018 sur le site À l'école de Clio. Histoire et didactique de l'histoire et intitulé École laïque et religions. Évolutions des formes et des contenus en Suisse romande (XIXe-XXe siècles), pose les bases de l'instauration de la laïcité à Genève au 19e siècle :
« Au début du XIXe siècle, les écoles sont majoritairement dues à l’initiative privée, avec une dimension confessionnelle intrinsèque (Hofstetter, 1994, 1998, 1999). Dès 1830, l’État tente de mieux prendre en main l’instruction des enfants et entame un processus de sécularisation de la direction des écoles.
[…] Un nouveau seuil de laïcisation de l’école est franchi avec la Révolution radicale de 1846 et les lois scolaires de 1848 : institutionnellement, l’école publique est définitivement séparée des Églises, qui n’exercent plus de surveillance à son endroit. »
Rita Hofstetter, dans son ouvrage Les lumières de la démocratie. Histoire de l’école primaire publique à Genève au XIXe siècle, parle, du « lent et complexe processus d'étatisation de l'école dans le cadre du 19e siècle genevois. » Elle ajoute encore qu'« A Genève on constate "la sécularisation progressive de l'école dès 1834" […]. Mais les premières timides tentatives pour substituer un modèle juridique d'école au modèle civil peinent encore à se concrétiser dans les pratiques, […] l'école publique devenant gratuite et laïque en 1847. »
Rien ne nous prouve donc que l'école du XXXI-Décembre soit la première école laïque de Genève. A titre d'information et comme nous l'indique l'Inventaire suisse d'architecture (INSA), 1850-1920, à la page 389 du volume consacré à Genève, cette école fut construite en 1869.
Pour continuer vos recherches il est également possible de consulter :
- Les constructions scolaires en Suisse : écoles enfantines, primaires, secondaires, salles de gymnastique, mobilier, hygiène, décoration, etc., etc. par Henry Baudin et paru en 1907.
- La reproclamation de l'instruction obligatoire, à Genève, au XIXe siècle : du refus de 1842 à l'acceptation de 1872 par Charles Magnin
- L'instruction publique genevoise au cours du XIXe siècle : 1814-1914 par Etienne Chennaz et paru en 1914.
- L'instruction publique à Genève par Henri Grandjean
- Genève 1830 : restauration de l'école par Gabriel Mützenberg
- Nos centenaires - le 4e fascicule contient un article de L. Hautesource : L'instruction publique à Genève au XIXe siècle (pages 165-199)
Interroge a également déjà répondu aux questions ci-dessous sur le même thème et les réponses contiennent de bons renseignements bibliographiques.
- « Sait-on à quoi ressemblait le système éducatif primaire et secondaire à Genève au début du 19e siècle ? Et lorsque Genève faisait partie du Département du Léman, l'enseignement était-il similaire à celui dispensé dans les écoles françaises ? » - mai 2018
- « J'ai lu que l'école du Mail était le plus ancien établissement scolaire de la ville de Genève. Est-ce exact ? Une école que je crois plus ancienne existait rue Gourgas. Pouvez-vous m'éclairer à ce sujet ? » - avril 2019
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
La Bibliothèque de Genève
Pour www.interroge.ch