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La réponse a été mise à jour le 26 juillet 2023.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
L'article de Jean Grondin Le sens de la vie : une question assez récente, mais pleine de saveur paru en 2001 dans Théologiques : revue de la Faculté de théologie de l'Université de Montréal fournit une bonne entrée en matière sur cette question existentielle :
« Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la question du "sens de la vie" est, en fait, assez récente. Elle ne se pose que depuis la fin du XIXe siècle. Quel est donc le sens de cette question ? Le présent article se propose de faire ressortir les différentes dimensions du "sens" qui est recherché dans cette quête : une direction, mais aussi un foyer, une signification, une capacité de sensation et de réflexion. Ensemble, ces dimensions nous permettent peut-être de mieux apprécier le sens de la question, et celui de la vie en général. »
Voici le début de l'article de Jean Grondin :
« Albert Camus écrit au début du "Mythe de Sisyphe" qu’il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux, celui de savoir si la vie mérite d’être vécue. Se demander si la vie mérite d’être vécue revient, aujourd’hui, à se demander si la vie peut avoir un sens. À cette question, j’aimerais d’abord répondre, de manière assez péremptoire, que, pour une raison bien simple, la vie ne peut pas ne pas avoir de sens. En effet, de deux choses l’une : ou bien la vie a un (ou des) sens, ou bien elle n’en a pas. Mais si elle n’en a pas, si la vie est "absurde", comme l’a pensé la génération de Camus, c’est parce que l’on présuppose qu’elle doit avoir un sens. En effet, la vie ne peut être ressentie, et très justement souvent, comme "insensée" qu’à l’aune d’une attente de sens. C’est parce que la vie devrait en avoir un que l’on peut parler d’une vie qui n’a pas de sens. En un sens, les penseurs de l’absurde sont donc les philosophes les plus "rationalistes" qui soient. C’est parce qu’ils prêtent un sens très fort à la vie qu’ils proclament l’absurdité de l’existence. C’est pourquoi personne ne croit peut-être davantage au sens de l’existence que ceux qui le contestent. »
Plus loin, l'auteur poursuit :
« Avant de tenter de répondre à cette question, il est peut-être important de rappeler que la question du sens de la vie ne s’est pas toujours posée de manière aussi dramatique qu’aujourd’hui. Il s’agit, en effet, d’une question beaucoup plus récente qu’on ne le pense d’ordinaire. [...]
Si la question du sens de la vie est tragique, c’est que la question est beaucoup plus évidente que la réponse. En un sens, brutal, la question paraît saper toute possibilité de réponse. C’est que toute réponse peut être vue, et déconstruite, comme une réponse construite, donc factice, c’est-à-dire désespérée, à un problème auquel il ne peut y avoir de réponse. C’est ainsi par exemple que les réponses disons "religieuses" (la vie n’a de sens qu’en vue d’un au-delà), "humanistes" (œuvrons à l’avancement de la culture et au progrès de l’humanité) ou vaguement hédonistes (jouissons de la vie, il n’y a qu’elle) à la question du sens de la vie seront perçues comme des tentatives d’apaisement de l’angoisse suscitée par l’horreur de l’existence ou de la mort. Il revient à chacun, soupirait Max Weber, de trouver les démons qui tiendront les fils de son existence. Mais tous les démons sont-ils pareils ? Est-il indifférent de se vouer à Jésus, Bouddha, Karl Marx ou Madonna ?
Une chose est sûre, pour la philosophie en tout cas : seule la voie de Socrate, celle de la connaissance de soi ou du dialogue intérieur, est ouverte. C’est parce que la vie est interrogation sur elle-même que chacun doit répondre, au moins une fois dans sa vie, la seule qui nous soit impartie, sans possibilité d’appel, à la question du sens de l’existence dans le temps. Comme il s’agit d’une réponse que je dois me donner à moi-même, à la question que je suis pour moi-même (Augustin), il ne saurait être indifférent de se vouer à un saint plutôt qu’à un autre. C’est qu’il doit s’agir d’un sens dont je puisse répondre, d’autant que ce sens est lui-même réponse à une question, celle que je suis pour moi-même. »
Nous vous conseillons par ailleurs la lecture de l'ouvrage de Jean Grondin Du sens de la vie : essai philosophique et dont nous citerons cette phrase de Platon dans son Apologie de Socrate : « Une vie sans examen de soi ne vaut pas la peine d'être vécue. »
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
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