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Interroge a répondu à la question "Quelle est l'origine du mot "picoulet" ?"
La réponse a été mise à jour le 20 mai 2022.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
Interroge a répondu à deux questions au sujet du picoulet proposant plusieurs références bibliographiques :
- « Pouvez-vous me donner des détails sur l'origine du Picoulet des collégiens, ce défilé déguisé et ludique organisé dans les rues le vendredi de l'Escalade ? »
- « J'ai étudié au collège Calvin de 1983 à 1987 et je ne me souviens pas avoir participé au Picoulet des collégiens. Sauriez-vous si les collégiens du collège Calvin y participaient ? »
Vous trouverez des informations sur le nom « picoulet » ou « picolet » dans l'article en ligne de Philippe Menard Les noms et qualificatifs des génies et enchanteurs dans les chansons de geste, paru en 2000 dans l'ouvrage Ce nous dist li escris… Che est la verite, aux pages 179-191. Il faut peut-être chercher dans ce sens le nom de la ronde à danser :
« D’autres noms sont plus intéressants : ainsi celui de Picolet dans Les Enfances Vivien, La Bataille Loquifer, le Moniage Rainouart, textes cités d’après leur place dans les manuscrits cycliques. Le nom paraît un sobriquet. Marie Thérèse Morlet rattache le nom de Picolet, qui apparaît encore dans l’onomastique moderne, à la forme Picou « petit crampon». Le substantif picolet "crampon" se rencontre il est vrai en ancien français (Godefroy, VI, 143). Mais le nom propre semble plutôt un diminutif de pecol, picol, venant du latin *pediculus « petit pied », terme qui s’est appliqué à des pieds de lits et notamment aux figures difformes sculptées souvent à cet endroit ? Tel a été l’avis de Maurice Delbouille, puis de Jean Frappier. Maurice Delbouille a présenté en 1953 d’importantes observations "Sur les origines du latin Pacolet". Ce Pacolet est un farfadet du folklore wallon qui prendrait la suite du nain sarrasin Pacolet, attesté dans le roman tardif de Valentin et Orson (il connaît la magie et dispose d’un cheval volant, p. 29 du tiret à part), et plus anciennement du Picolet de la Bataille Loquifer et des versions récentes du Moniage Rainouart (en fait, la suite appelée Maillefer par M. Delbouille, où paraît Picolet).
Comment se présente le Picolet de la Bataille Loquifer ? Mme Marguerite Rossi s’est occupée de ses liens avec Aubéron dans son intéressante étude "Sur Picolet et Aubéron" des Mélanges J. Wathelet Willem, Liège, 1978, pp. 569-591. Nous nous limiterons ici à son apparence extérieure. Il ressemble à un petit diable, noir et velu. Sa toison est longue et elle vole au vent. Il court avec une rapidité exceptionnelle. Il est même capable de sauter dans la mer et de nager sous l’eau. Retenons ce rapport avec l’élément liquide. Le texte nous dit On l’apeloit Picoulet lou ligier "le rapide" (vers 965).
Si l’on regarde le fascicule du FEW consacré au mot *pediculus (VIII, 122-124), publié en 1955, c’est-à-dire après l’article de Maurice Delbouille, on y trouve les mots pecol, quepol de l’ancien français pour désigner les pieds de lit. On relève aussi dans les dialectes pecolin (haut Dauphiné) au sens de "contourné comme un pied de meuble, contrefait", et aussi au sens de "malingre", pecolet (Grenoble), également au sens de "qui commence à se dessécher, ridé, qui perd de sa beauté en vieillissant". La nuance de "contrefait" irait bien pour un nain. Picolet pourrait signifier "nain contrefait, vilain gnome". »
Deux articles sur le picoulet ont paru dans la revue Folklore suisse : bulletin de la Société suisse des traditions populaires de 1930 et 1931 sous la plume de René-Oscar Frick :
- Une curieuse coutume des étudiants de Neuchâtel: "le Picoulet", 1930, n° 4, p. 25-26
- Notes complémentaires sur le "picoulet", 1931, n° 8, p. 113-116
L'auteur s'est penché sur la tradition du picoulet à Neuchâtel et en Suisse romande et résume ainsi ses recherches en 1931, page 115, en citant un article de J. Lesuisse paru dans la revue Wallonia II, 153 [sic] :
« Sous le nom de pâcolet on désigne encore, dans tout le pays de Liège, un talisman - ou plutôt un petit être - . […] "Il y a une trentaine d'années", écrivait-il [J. Lesuisse] en 1894, "le théâtre de marionnettes à Liège avait encore conservé d'une manière très précise le souvenir de Pacolet. C'était un enchanteur qui protégeait Charlemagne et ses armées ; quand il savait qu'une bataille avait lieu, il piquait des deux [sic] son petit cheval, s'élevait dans les airs et arrivait à l'instant à l'endroit du combat. Tout aussitôt la chance tournait infailliblement en faveur du Grand Charles". […]. Le renseignement de Lesuisse montre en tous cas que jusque dans la seconde moitié du XIXe siècle, le peuple avait gardé le souvenir, en Belgique tout au moins, de l'enchanteur Pacolet et de son cheval de bois. Et ce serait par l'intermédiaire des marionnettes que Pacolet serait devenu le sujet d'une danse dont, […] ce qui frappe avant tout c'est précisément le caractère de marionnettes : les danseurs meuvent les membres, la tête, le corps même, de la façon saccadée et enfantine des marionnettes. Si cette supposition était exacte, on comprendrait pourquoi le "picoulet" est un jeu d'étudiants : d'un souvenir d'enfance, où le nom de "pacolet" est associé à des gestes de marionnettes, est sortie une ronde joyeuse. »
A consulter également :
- Un fait d'expansion suisse : le picoulet suisse en Wallonie par Roger Pinon, un article paru dans Enquêtes du Musée de la vie wallonne, 1987, n° 185-188, p. 245-255. Ce document est disponible à la Bibliothèque de l'Institut d'ethnologie et du Musée d'ethnographie de Neuchâtel.
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
La Bibliothèque de Genève
Pour www.interroge.ch