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La réponse a été mise à jour le 14 mars 2024.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
Nous trouvons dans les archives en ligne du Journal de Genève et de la Tribune de Genève plusieurs articles sur ce que l'on appelait « village nègre » ou « village noir » pendant l'Exposition nationale de 1896 à Genève. Ainsi, le Journal de Genève du 28 avril 1896 indiquait par exemple dans l’article sur l’Exposition nationale en page 3 :
« Hier au soir, à 7 heures, la tribu de nègres du Sénégal est arrivée et a été conduite au Parc de plaisance en une interminable procession de landau et de chars. Hommes, femmes et enfants sont du plus bel ébène et quelques-uns des types sont remarquables. Une foule extraordinaire stationnait sur le parcours de ce cortège d’un nouveau genre, prélude des fêtes de mai. »
Le Journal de Genève du 24 octobre 1896 nous apprenait : « Les habitants du village nègre sont partis hier pour Marseille. »
Dans la Tribune de Genève du 12 juillet 1895 nous pouvions lire :
« Pour le moment, cinq contrats sont signés :
Avec M. Alexandre, un grand négociant de Ste-Croix de Ténériffe, domicilié à Genève, qui fera venir un village noir, avec 100 à 150 têtes. On y consommera les produits indigènes ; il y aura un musée de collections d’armes et utiles ; des animaux vivants. Les indigènes, hommes, femmes et enfants, se livreront à leurs travaux : tanneurs, tisserands, musiciens. Pour le culte, on édifiera une mosquée, dans laquelle un marabout dira les prières des musulmans. Le village noir se composera des races distinctes, comprises entre les régions du Sahara et des savanes. »
Pour compléter ces informations, la page Le Sapajou : le Village noir et le Village suisse de l’Exposition nationale de 1896 du site La presse satirique en Suisse romande apporte des compléments.
L'article Le Village noir de l’Exposition nationale de 1896 d’Eloi Contesse daté du 8 février 2021 sur le blog de la Bibliothèque de Genève (BGE) contient des références pour aller plus loin.
L’article de Patrick Minder « Le Continent noir » : images et imaginaire de l’Afrique dans la presse suisse (1870-1945) disponible en ligne et publié en 2016 dans la revue Le temps des médias pourrait également vous intéresser. Le chapitre Le Village « nègre » de l’Exposition nationale suisse de Genève de 1896 indique notamment :
« Lors de l’Exposition nationale suisse se déroulant à Genève de mai à octobre 1896, un village "nègre" intitulé Au continent noir est installé […].
Les 200 habitants du village ne sont pas vraiment considérés comme des animaux en cage : il n’y a pas de grilles séparant spectateurs et indigènes. Si les membres de la troupe peuvent sortir de l’enceinte, c’est avec certaines restrictions. Ils ne doivent pas être trop en contact avec la vie européenne. La crainte réside dans le fait qu’au moment du départ, ils refuseraient de rentrer chez eux et qu’ils deviendraient ensuite des êtres civilisés par assimilation. Autoriser les membres d’une troupe à sortir de temps à autre de l’enclos de l’Exposition est un bon moyen de dispenser de la publicité bon marché. Les Noirs sont des placards, des affiches de promotion vivants. »
N'hésitez pas à poursuivre vos recherches dans les journaux locaux numérisés pour toute autre anecdote en lien avec l'Exposition nationale de 1896. L'ouvrage de Leïla el-Wakil et Pierre Vaisse Genève 1896 : regards sur une exposition nationale pourra compléter ces informations. Le document L'invention de la race : des représentations scientifiques aux exhibitions populaires publié sous la direction de Nicolas Bancel et en particulier le chapitre écrit par Patrick Minder Emile Yung et le Village noir de l’Exposition nationale suisse de Genève en 1896 pourrait également vous intéresser. Voici le sommaire de cet article : « Eléments biographiques - La publicité autour de la conférence - Les préparatifs de la conférence - Le contenu de la conférence - L’impact de la conférence - Les reliquats du Village noir - Conclusion ». Nous pouvons lire ce qui suit au début de l'article de Patrick Minder partiellement disponible en ligne :
« En 1896, une exposition nationale est organisée à Genève qui connaît un grand succès populaire : près de 2 millions de spectateurs viennent visiter cette manifestation et y découvrir, entre autres, un Village noir qui constitue l'une des attractions de cette exposition. À l'instar de ce qui s'est passé lors d'autres grandes exhibitions en Europe ayant accueilli des "villages indigènes", certains scientifiques profitent de la venue de ces Africains pour mener des études anthropologiques. Dans cette perspective, la conférence donnée par Émile Yung, biologiste, physiologiste, zoologue et anthropologue à l'université de Genève, à partir de sujets vivant au Village noir à Genève, est un exemple intéressant pour la compréhension des mécanismes qui lient la science à la culture populaire au sujet de la perception des Africains. La démarche de l'éminent professeur montre à quel point le monde savant helvétique de l'époque est subjugué par l'exhibition de peuples colonisés, au point d'en perdre ses repères et, surtout, tout sens critique.
Cette conférence ne constitue pas un événement isolé, mais s'inscrit parfaitement dans le cursus académique et scientifique d'Émile Yung. »
Au sujet d'Emile Yung, vous pouvez également lire l'article Emile Yung et le «Village noir» publié le 5 janvier 2021 dans le journal Le Temps.
L'article du 24 novembre 2011 Quand la Suisse exhibait des «sauvages» à Genève publié dans le journal Le Temps revenait sur ces exhibitions et évoque un autre ouvrage de Patrick Minder dont nous vous conseillons la lecture :
« Ce genre d’attractions était très en vogue au XIXe et au début du XXe siècle dans tout le monde colonial, mais également en Suisse. Dans son ouvrage La Suisse coloniale [: les représentations de l'Afrique et des Africains en Suisse au temps des colonies (1880-1939)] (Ed. Peter Lang, 2011), l’historien Patrick Minder a recensé sept "villages noirs" en Suisse romande pour la période 1880-1939. Alors que le premier fut construit à Genève en 1896 à l’occasion de l’Exposition nationale suisse, le plus récent, qui se tint à Lausanne, puis à Fribourg, La Chaux-de-Fonds et Zurich, date de 1930. »
Enfin, vous pourrez voir des images de cet évènement dans la base de données en ligne du Centre d'iconographie (CIG) de la Bibliothèque de Genève.
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
www.interroge.ch
Service de référence en ligne des bibliothèques de la Ville de Genève