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La réponse a été mise à jour le 7 février 2024.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
L’article consacré à Carl von Linné dans l’Encyclopédie Universalis nous apprend que « La première édition du Systema Naturae paraît en Hollande en 1735. Œuvre d'un homme de vingt-huit ans, elle se présente comme une brochure d'une dizaine de pages in-folio : deux pages pour les minéraux, trois pour les plantes, deux pour les animaux. De réédition en réédition, le document initial ne cessera de s'enrichir, jusqu'à devenir un ouvrage considérable, la bible des naturalistes. Le système linnéen des déterminations (classes, ordres, genres, espèces) et des dénominations s'est imposé dans tous les domaines intéressant les naturalistes, en dépit des résistances, dont celle de Buffon. L'histoire naturelle a désormais son code. Linné l'a dotée de termes nouveaux, si bien entrés dans les mœurs que l'on n'imagine pas qu'ils ont seulement deux siècles d'existence : flore, faune, mammifère, primate... »
Sur le blog Le Café des sciences, le billet Petite histoire de la biologie : partie 1 nous propose un court historique de la classification du vivant :
« Tout a commencé au début du IVe siècle chez les grecs avec … Et oui, Aristote […]. Aristote (384-322 av. J.-C.) consacre trois traités à la zoologie, dans lesquels il classe les animaux en 2 groupes : ceux qui ont du sang (les serpents, les oiseaux, les quadrupèdes, les poissons … et l’Homme) de ceux qui n’en ont pas (qu’il divise en 4 ensembles : Les mollusques céphalopodes, les crustacés décapodes, les mollusques testacés et les arthropodes). Comme chez nos amis physiciens, le savoir d’Aristote n’est pas remis en question jusqu’à la Renaissance […]. Un tournant arrive au début du XVIIe siècle. En effet, c’est à cette période que le microscope est inventé. Comme pour le télescope qui donna les raisons à Galilée de se séparer de la physique aristotélicienne, le microscope permit aux biologistes de se libérer d’Aristote et d’aller voir ce qui se passe vraiment ! […]
Aristote écarté, une autre difficulté se profilait à l’horizon : L’Eglise. […] C’est pourquoi jusqu’au début du XVIIIe, la plupart des biologistes adhéraient au récit biblique, à savoir que Dieu a créé la Terre il y a 6000 ans, en 6 jours. En créant la Terre, Dieu a créé toutes les espèces vivantes telles qu’on les retrouve aujourd’hui. Ce courant de pensée est appelé créationnisme. Le célèbre biologiste Carl von Linné (1707-1778) en est un des plus fervents adeptes. Linné est à l’origine du premier système de nomenclature des espèces vivantes, encore utilisé aujourd’hui. Dans son Systema naturae (1735), Linné divise le monde en trois règnes : Le minéral, le végétal et l’animal. Les plantes sont réparties en 24 classes (basées sur l’observation des organes sexuels mâles, les étamines), alors que les animaux sont répartis en 6 classes (les quadrupèdes, les oiseaux, les poissons, les amphibiens, les insectes et les vers). Notons que – comme Aristote – Linné place l’Homme dans le règne des animaux, comme n’importe quelle espèce.
Linné pensait que le vivant était réellement divisé en règne, embranchement, famille, etc … jusqu’à l’espèce. A l’opposé de cette idée, certains de ses détracteurs pensaient que le vivant n’était pas aussi discontinu, c’est-à-dire qu’il n’y avait pas réellement de branche, familles, etc … C’était le cas du français Buffon (1707-1788). En écrivant l’histoire naturelle générale et particulière, Buffon expose une histoire bien différente de celle de Linné. Buffon décrit la nature comme une échelle, dans laquelle on peut passer des végétaux, aux animaux, aux hommes […]. Pour Buffon, la Nature n’est pas aussi discontinue, et tous ces rangements ne sont que des commodités pour les naturalistes. Pour lui, seul l’espèce existe réellement, et est la seule classe légitime. »
Concernant plus spécifiquement les mammifères, nous pouvons lire dans l’article qui leur est consacré dans l’Encyclopédie Universalis ceci : « Déjà, Aristote avait reconnu l'existence d'un ensemble de vertébrés quadrupèdes, vivipares et porteurs de poils. Il faut tout de suite préciser que les Monotrèmes, animaux ovipares, sont, dans ces conditions, exclus ; ils ne furent découverts qu'au XVIIIe siècle. C'est seulement dans la dixième édition (1758) du Systema naturae que Linné emploie le terme Mammalia ; les Cétacés et les Chiroptères, qui avaient jusqu'alors été respectivement classés avec les Poissons et les Oiseaux, prennent enfin une position systématique logique. »
L’article Linné : son oeuvre, son legs scientifique de Christian Bange, paru en 2009 dans le Bulletin hors-série de la Société linnéenne de Lyon, évoque le contexte de la découverte de Linné ainsi que ces détracteurs. Le plus grand d’entre-eux fut le naturaliste français Georges-Louis Leclerc de Buffon : « L'année 1707 a vu naître, à quelques mois d'intervalle, deux naturalistes éminents, Linné et Buffon. Profondément opposés quant à leur conception de ce que doit être l'histoire naturelle, ils ont, l'un et l'autre, durablement modifié le regard que l'homme porte sur la nature. »
Buffon publie à la même période que les différentes éditions du Systema Naturæ de Linné, L'Histoire naturelle, générale et particulière, avec la description du Cabinet du Roy. Christian Bange écrit à ce sujet : « Buffon se voit chargé par Maurepas [ministre du roi] d'entreprendre une description du Cabinet du roi. Cet ouvrage deviendra la description de la nature tout entière ; ce sera la fameuse Histoire Naturelle. Buffon passera six ans à mettre au point le plan de l'ouvrage, réunir les matériaux nécessaires et rédiger les premiers des quinze volumes prévus, consacrés à l'introduction, à la théorie de la terre et à la description des animaux. Mais des retards imprévus survinrent, et c'est en 1749 seulement que les trois premiers volumes de l'ouvrage sortirent des presses de l'Imprimerie royale. Ils seront suivis jusqu'à la mort de Buffon, survenue en 1788, de trente-trois autres, sans que le programme initial ait été complètement réalisé. »
Buffon classait une partie des mammifères dans la catégorie « quadrupèdes ». Vous trouvez dans le portail pour les imprimés numérisés des bibliothèques suisses e-rara les 14 tomes consacrés aux quadrupèdes par Buffon. Son Histoire Naturelle est complétée par les catégories suivantes : les oiseaux ; les minéraux. Après la mort de Buffon, son élève Étienne de Lacépède publie les tomes restants : les quadrupèdes ovipares et les serpents ; les poissons et enfin les cétacés.
Comme vous pouvez le constater, Buffon tout comme Linné avaient une catégorie « quadrupèdes » avant l'apparition du terme « mammifères » et elle a perduré après. Le terme « mammifères » n'a donc, à cette période, pas encore complètement remplacé celui de « quadrupèdes ».
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
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