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Interroge a répondu à la question "Qui a fait modifier la place Bela Bartok derrière la Maison des arts du Grütli pour empêcher la pratique du skate à cet endroit et quand cela a-t-il été fait ?"
La réponse a été mise à jour le 9 octobre 2023.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
Une recherche dans les archives de la Tribune de Genève (un compte d'abonné est nécessaire) a permis d'identifier un article daté du 21 février 1998, mais sans version numérique. L'édition de ce jour-là est également consultable sur microfilms à la Bibliothèque de Genève (BGE). La Une de l'édition papier du samedi-dimanche 21-22 février 1998 titre : Gravier déversé : le Grütli fait la guerre au skate. Jacqueline reçoit la facture de la direction du théâtre et la retourne.
Il y a une photographie légendée ainsi :
« Depuis plusieurs années, l'esplanade et la cour qui bordent la maison du Grütli sont devenues le terrain de jeu favori des férus de la planche à roulettes. La direction s'est plainte à la Ville. Sans succès. Excédée par le bruit et le comportement des adolescents, elle leur a mis beaucoup de gravier dans les rouages. C'est illégal. »
Suit un article à la page 23, qui donne plus de détails :
« […] "Le crissement des roulettes sur le béton provoquait un tel brouhaha que les acteurs ne s'entendaient plus lors des répétitions et des représentations. Les spectateurs se plaignaient eux aussi", observe Béatrice Cazorla, administratrice du théâtre. […]
La direction du théâtre affirme avoir fait part à maintes reprises de ses doléances aux deux magistrats de la Ville de Genève Jacqueline Burnand et André Hédiger. En vain. "De guerre lasse et après avoir avisé les agents municipaux, nous sommes passés à l'acte" reprend Béatrice Cazorla. De fait, il y a deux mois environ, la direction du théâtre faisait déverser un amas de gravier sur les marches. Initiative parfaitement illégale. Comme le confirme Michel Ruffieux, directeur de la Division de l'aménagement des constructions à la Ville de Genève : "En aucun cas, nous n'avons autorisé une telle opération."
Pourtant, apparemment sûrs de leur fait, les commanditaires du gravier dissuasif n'ont pas hésité à adresser la facture (1200 francs) aux services de Jacqueline Burnand ! "Nous l'avons aussitôt retournée à l'expéditeur car nous ne souhaitions pas entériner implicitement cette démarche", reprend Michel Ruffieux. »
La date de l'événement n'est donc pas précisée, un parcours rapide des éditions de la Tribune de Genève entre mi-décembre 1997 et début janvier 1998 n'a pas permis de retrouver d'autres articles.
Le 6 octobre 2012, jour de l’inauguration du skatepark de Plainpalais, La Tribune de Genève publiait l’article 1990 Le skateboard déferle dans les rues de Genève (l'article n'est pas accessible en ligne). Cet article donne la parole à Jim Zbinden, figure incontestée de la planche à roulettes à Genève. On peut lire ceci concernant l’esplanade devant la Maison des arts du Grütli :
« Ce monde contamine Genève, où les aficionados ne rêvent que de Californie. A défaut de pouvoir y aller, les skaters font de la ville un "spot", dont certains lieux seront connus dans le monde entier. "Je vous ai donné rendez-vous sur l'esplanade du Grütli, car ces marches étaient cultes", rappelle Jim. "Ce qu'on a pu lutter pour les préserver en l'état. Mais la Ville a fait des modifications pour nous empêcher de venir faire du skate. Bon, j'admets, on n'a pas toujours été très malin non plus." Malgré tout, ces escaliers restent mythiques: "La meilleure idée pour un lieu consacré au skate, c'est un projet de Roman Juon: il avait proposé de le recréer à l'identique sur la plaine, où nous ne dérangerions personne." Ça a été balayé. »
En consultant les archives du Mémorial des séances du Conseil municipal de la Ville de Genève, on retrouve l’interpellation du conseiller municipal socialiste Roman Juon : Esplanade du Grütli : un peu de tolérance, s.v.p. (I-31), déposée le 24 mai 2000.
Le 14 novembre 2000, cette interpellation est enfin à l’agenda du Conseil municipal. La lecture des échanges entre le conseiller municipal Juon et le conseiller administratif Ferrazino permet de mieux comprendre dans quel contexte cette modification a eu lieu à l’époque :
« M. Roman Juon (S). J’avais déposé cette interpellation avant même que M. Ferrazino, conseiller administratif très efficace, ait pris d’autres disposions pour strier le "parvis" – appelons-le comme cela – du Grütli, comme cela s’est fait à la place de l’Octroi à Carouge. Cela m'a étonné et c’est pour cette raison que j’ai fait une interpellation allant dans ce sens. […]
Que s’est-il passé à l’époque ? Mme Burnand, car c’était son département qui était concerné par le problème, avait réagi en larguant une benne de gravier sur l’esplanade du Grütli pour empêcher les jeunes de faire du skate à cet endroit. Ensuite, glissant quelques mots à M. Ferrazino, en moins de vingt-quatre heures, ce gravier a été enlevé par la Voirie. J’ai trouvé cela fantastique, parce qu’il y avait des mois que je me faisais le relais de ces jeunes. Depuis, les choses ont changé radicalement et ces jeunes ont été chassés des lieux. […] Après dix ou douze ans d’occupation illicite de ces lieux malgré toutes les tentatives de la police municipale à coup d’amendes et d’interventions, il n’y a plus de skate et il règne une certaine tranquillité à cet endroit. [...] »
Nous vous laissons la lecture intégrale de l’intervention de ce conseiller municipal qui revient notamment sur la pratique du skate sur escalier et le besoin d’avoir un lieu propice pour cette pratique particulière.
Suit ensuite la réponse du conseiller administratif Christian Ferrazino. Qui indique ceci concernant les stries pratiquées sur le sol de l’esplanade :
« A un moment donné, il faut prendre des mesures pour permettre simplement la cohabitation de l’ensemble des personnes concernées. C’est pour cette raison que, finalement, nous n'avons pas beaucoup innové. […] Nous nous sommes inspirés de ce que Carouge a fait à la place de l’Octroi […]. Ce n’est pas du tout une action dirigée contre cette activité spécifique qu’est le skate. […] les plaintes ne faisaient que s’amplifier au fil des mois et nous nous devions de trouver une solution pour y remédier. »
En 2023, a été produit le documentaire Souvenir d'un Grütli glorieux qui revient sur la pratique du skateboard sur la place Bela Bartok dès 1988 jusqu'à son interruption en 2000.
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
www.interroge.ch
Service de référence en ligne des bibliothèques de la Ville de Genève