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Interroge a répondu à la question "Pour quelle raison a-t-on placé une statue du prophète Jérémie dans la Cour Saint-Pierre à proximité de la cathédrale ?"
La réponse a été mise à jour le 29 juin 2022.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
La statue en bronze du prophète Jérémie qui se situe à la Cour Saint-Pierre à Genève, a été créée par l’artiste Auguste de Niederhäusern, (dit Rodo), né à Vevey en 1863 et mort en 1913 à Munich. La page consacrée à cet artiste sur le site du Dictionnaire sur l'art en Suisse SIKART indique qu'il est le « Principal sculpteur suisse de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, introduisant en Suisse l'art de Rodin. »
On lit également dans l'Article lexicographique de SIKART à son sujet :
« A Genève, Niederhäusern paraît avoir été mal introduit dans les milieux politiques, où on lui préfère James Vibert. Les commandes sont rares et de peu d’envergure: deux statues pour la poste principale (1892), les bustes de Carl Vogt (1899) et de Jean-Gabriel Eynard (1907). Les achats du Musée d’art et d’histoire, réguliers pendant la période où il est boursier de la ville (Trinité, 1895; Amertume, 1897; Verlaine, 1898), se font ensuite plus sporadiques (Georges Favon, 1901; L’offrande à Bacchus, 1906; L’ouvrière, 1910). Le sculpteur participe vainement aux concours pour des monuments publics: Monument Amiel (1903), fronton du Musée d’art et d’histoire (1906), Monument international de la Réformation (1909). Son Jérémie (1913) n’est fondu qu’en 1918 et placé près de la cathédrale en 1939 seulement. »
Cette sculpture en bronze a effectivement été inaugurée le 30 janvier 1939 à la Cour Saint-Pierre comme l'indique l'édition du Journal de Genève du jour suivant.
Vous pourrez voir une photographie de cette œuvre sur la page Cathédrale Saint-Pierre du site de la Fondation Genève Tourisme et Congrès.
Nous lisons encore dans l’article du Journal de Genève datant du 7 juillet 1938 intitulé Le "Jérémie" de Rodo à la cour de St-Pierre :
« La commission des monuments et des sites a été saisie hier d'une demande tendant à transformer quelque peu la cour de St-Pierre dans la partie attenante à la rue du Soleil-Levant. Le projet prévoit la démolition de l'affreux garage situé à droite du petit escalier et son remplacement par une sorte d'esplanade qui serait ornée de la statue de Jérémie de Rodo, actuellement au Musée d'art et d'histoire. La commission, à l'unanimité, a approuvé le projet. »
Le 20 septembre de 1938, toujours dans le Journal de Genève, on en apprend plus sur ces aménagements dans l'article A la Cour Saint-Pierre :
« Ainsi que nous l'avons dit, le Conseil municipal a renvoyé à l'examen de la commission des travaux une demande de crédit de 18.000 fr. en vue de l'aménagement d'une partie des abords de la cour de Saint-Pierre. [...]
Le projet élaboré comporte une terrasse occupant l'emplacement du bâtiment à démolir ; elle sera reliée à la cour de Saint-Pierre par un perron d'angle adossé au mur de soutènement de la rue du Soleil-Levant et à la façade latérale du bâtiment contigu. Ce dispositif est agrémenté par un socle que surmonterait un bronze de Rodo, représentant "Jérémie", actuellement déposé au Musée d'art et d'histoire. »
Les archives des mémoriaux du Conseil municipal de la Ville de Genève ajoutent dans la séance tenue le 16 septembre 1938 au sujet de ces travaux :
« Le Conseil municipal,
Sur la proposition du Conseil administratif,
Arrête :
[…]
Art.3 La préférence sera donnée, à conditions égales, à toute fourniture de provenance ou de fabrication genevoise. »
Dans le Compte rendu de l’administration municipale de la Ville de Genève pendant l’année 1920, nous pouvons lire en page 76 au Chapitre VII Musée d’art et d’histoire :
« La Fondation Gotlfried-Keller a confié à notre Musée une série d'œuvres du plus haut intérêt, parmi lesquelles se trouve un des plus importants tableaux de Barthélémy Menn. Quant au Jérémie de Niederhâusern-Rodo, revenu récemment de l'Exposition internationale de Venise et qui nous est définitivement confié, il trouvera sa place, avec l'autorisation des autorités fédérales compétentes, sur l'une de nos places publiques. »
Plus tard, le Mémorial des séances du Conseil municipal de la Ville de Genève : Quatre-vingt-unième année de 1923-1924 nous apprend en page 414 dans la séance du 8 janvier 1924 que :
« Le sculpteur genevois Rodo de Niederhäusern est mort dans la force de l’âge en 1913, après avoir créé les œuvres magnifiques […] dont un petit nombre seulement appartiennent à notre Musée.
[…] le Conseil municipal pourrait, s’il accepte la proposition du Conseil administratif, enrichir notre Musée et, qui sait ! peut-être embellir l’une ou l’autre de nos places publiques où certaines des œuvres de Rodo de Niederhäusern trouveraient leur place naturelle. »
L’emplacement de cette œuvre a par ailleurs donné lieu à une critique cinglante parue dans le Journal de Genève sous le titre Jérémie et le Mur lamentable datant du lundi 13 février 1939 :
« MM. nos Conseillers administratifs, connaissant qu'il était paradoxal qu'une statue faite pour le plein air se morfondît au Musée, ont entrepris de rendre le Jérémie de Rodo de Niederhausern à sa destinée. Il convient de les en louer. Mais... Mais voici Jérémie installé, à l'angle de la rue du Soleil-Levant, dans un retrait, pour ne pas dire un recoin, où cette belle œuvre est invisible de la place. On a pris soin de l'adosser au mur, de manière qu'on ne peut tourner autour d'elle. Juché sur un socle excessivement élevé, Jérémie penche un visage, que l'aurore seule éclairera parfois, sur un escalier dont nul ne s'explique l'intention monumentale, attendu qu'il se dissimule modestement aux yeux qui, de la Cour Saint-Pierre, le voudraient admirer. […] »
On comprend donc, d'après ce qui précède, que la sculpture de Rodo était de toute évidence destinée à orner une place genevoise. Comme on pourrait l'imaginer, de manière cohérente la statue du prophète Jérémie s'est donc retrouvée à proximité la cathédrale.
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
La Bibliothèque d'art et d'archéologie
Pour www.interroge.ch