Vous visualisez une version traduite automatiquement de notre site. Certaines traductions peuvent contenir des erreurs et la version française du site fait foi. Nous vous remercions de votre indulgence et vous souhaitons une bonne visite.
La réponse a été mise à jour le 28 novembre 2023.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
Sur le site officiel de la Ville de Genève nous lisons :
« Autour du 12 décembre, Genève s'anime pour célébrer un des jours les plus attendus de l'année par les plus jeunes: la fête de l'Escalade.
Chants et déguisements :
La coutume veut que les enfants et collégiens se déguisent et défilent dans les rues. Le soir, ils frappent aux portes pour entonner les chants traditionnels: le Cé qu'è lainô et Ah ! La Belle Escalade, contre quelques pièces de monnaie. »
Dans l'article Les mascarades de l'Escalade au 19ᵉ siècle de Jacques Tagini, paru en 1971 dans la revue Schweizerisches Archiv für Volkskunde et disponible sur e-Periodica, l'auteur nous donne quelques pistes sur le sujet qui vous intéresse. Au chapitre 4 Les déguisements, Tagini écrit ceci :
« Si l'on recherche les raisons qui ont poussé les Genevois à se déguiser à l'occasion de l'Escalade, les réponses qu'on enregistre des informateurs mettent le plus souvent en évidence le désir de moquer les Savoyards. Cette idée apparaît à travers certains déguisements tandis que, pour la plupart, l'on ne décèle véritablement aucun rapport à ce sujet. [...] On a vu qu'au début du 19e siècle, le déguisement le plus en vogue consistait à endosser une chemise blanche et à se coiffer d'un bonnet de coton. Plus tard, ces déguisés portaient en outre, en guise de masques, de vieux bas blancs troués à la place des yeux, du nez et de la bouche. [...] Arthur Massé confirme "qu'on a voulu ainsi s'amuser en ridiculisant d'un côté les Savoyards qui, armés jusqu'aux dents, ont pris piteusement la fuite devant les Genevois sortis à peine vêtus, de leur maison pour les combattre, et de l'autre, en singeant nos ancêtres courant dans les rues presqu'en chemise." Ce détail sur la tenue des défenseurs de Genève est très souvent mentionné [...].
Déjà dans la chanson de la Belle Escalade, parue en 1793, l'on parlait de ces défenseurs à peine vêtus :
"L'alarme enfin se répandit,
Chacun d'un saut quitta son lit,
Et lorsqu'ils combattaient,
Sans culottes ils étaient."
On pourrait aussi considérer ces amples chemises comme autant de voiles blancs, tenue traditionnelle des fantômes, des revenants, symboles des ancêtres défunts, qui, à certaines périodes de l'année, retournent sur la terre pour mettre en déroute les influences maléfiques, pour chasser le noir cortège des esprits mauvais et apporter de la sorte libération et purification. [...] A Genève, ce déguisement entend bien évoquer les vaillants défenseurs de 1602. »
À la page 132, on peut encore lire :
« Il faut attendre que Charles Roumieux évoque ses souvenirs de jeunesse, de 1830 à 1845, pour avoir quelques indications précises: Les enfants seuls se déguisaient au moyen d'une chemise et d'un bonnet de coton blanc, pour représenter les citoyens sortant de leurs lits, afin de repousser les envahisseurs ; d'autres se travestissaient en femme, avec des robes de leurs soeurs ou de leurs voisines, des demoiselles vêtues en gamins ; tout ce petit peuple courait les rues, allant chanter dans les cafés et chez les pâtissiers, récoltant ainsi un ou deux florins qu'ils se partageaient. »
Au chapitre 3 Les bals masqués et les concours de costumes voici ce qu'écrit Tagini :
« Très tôt, semble-t-il, la commémoration de l'Escalade a été prétexte à l'organisation de bals, masqués ou non. En 1632 déjà, deux femmes comparaissent en Consistoire accusées qu'elles sont d'avoir dansé en cette occasion. »
Cette explication est confirmée dans l'ouvrage La terre helvétique : ses moeurs, ses coutumes, ses habitations par le texte et par l'image par Heinrich Brockmann-Jerosch :
« Pourquoi ces déguisements et ces mascarades ? Ceux qui font les entendus parlent à mi-voix des espions venus dans la cité avant l'affaire, sous-vêtements de marchands d'oeufs et de beurre. On allègue les braves Genevois alarmés sautant du lit et combattant en chemise, sans culottes. [...] Pour le folkloriste, la vérité est autre ; c'est un cas frappant de la résurrection de coutumes séculaires qui, refoulées un temps, se font de nouveau jour et reprennent, avec d'autres noms, leur droit à l'existence. Le Carnaval, très vivant dans la Genève d'autrefois, fut chassé de la cité huguenote ; mais, toujours aux aguets, il saisit cette occasion pour se placer ailleurs sous un faux nom. »
Dans son livre Joyeusetés genevoises et célébrités de la rue : 1830 à 1860 Souvenirs humoristiques et moeurs populaires genevoises : 1830 à 1845, Charles Roumieux explique notamment ceci :
« Une remarque assez curieuse, c'est que plus le Genevois se fond dans l'élément étranger, dans le cosmopolitisme, plus cette fête devient nationale, se développe et prend de l'extension [...] Genève, ville huguenote, ne pouvant se distraire avant le Carême dut profiter des fêtes de l'Escalade, et les moeurs des étrangers habitant cette cité, transformèrent un souvenir patriotique en une kermesse gigantesque où les lois de la bienséance n'avaient rien à redire. Ne nous plaignons pas de cette invasion, puisqu'elle tend à conserver chez nous la mémoire d'un glorieux fait d'armes, et cela réjouissant la population toute entière. »
Les Archives d'Etat, dans le cadre de l'exposition L'Escalade : Au-delà du mur célèbrent en 2002 le quatre-centième anniversaire de l'Escalade et proposent en ligne de nombreux documents avec illustrations. Notre bibliothèque conserve le catalogue de l'exposition.
Pour en apprendre davantage, vous pouvez également consulter le document suivant, disponible dans notre bibliothèque :
- La vie quotidienne au temps de l'Escalade de Paul-Frédéric Geisendorf
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
La Bibliothèque de Genève
Pour www.interroge.ch