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La réponse a été mise à jour le 13 mars 2024.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
Sur le site La langue française, on peut lire sous « chasse-coquin » :
« (Populaire) (Péjoratif) Bedeau qui s'emploie à chasser les miséreux.
- Alléchés par ces distributions, les pauvres accourent de tous côtés à Lyon, qui ne peut faire face : on affecte donc à l’Aumône des bedeaux, familièrement appelés "chasse-coquins", chargés d’expulser les indésirables. — (Arlette Jouanna, La France du XVIe siècle, 1483-1598, Paris, Presses Universitaires de France, collection Quadrige, 2012, page 130.)
- En 1662, un peu partout, des "chasse-coquins" armés refoulaient les mendiants des campagnes qui assiégeaient les portes des villes [...]. — (Pierre Goubert, Louis XIV et vingt millions de français, 1966) »
Dans l’article d’Anne-Marie Piuz – Alimentation populaire et sous-alimentation au XVIIe siècle : le cas de Genève – paru en 1968 dans la Revue suisse d’histoire, on peut lire en page 25 concernant le 17ᵉ siècle :
« L'importance du problème du paupérisme, de son poids dans la société du XVIIe siècle, est attestée à Genève par la répétition, année après année, des mesures d'expulsion des pauvres étrangers : gardes et chasse-coquins (même payés par l'hôpital) ont l'ordre de refouler les mendiants étrangers jusqu'aux portes de la ville. »
Dans un article de Jean-Pierre Fragnière – Chassons ces gueux que l’on ne saurait voir ! – publié le 9 février 2010 sur le site de la revue d’information sociale REISO, on peut lire concernant le 18ᵉ siècle :
« Le chasse-mendiants : Dans les villes et les bourgs, un responsable (chasse-pauvres, chasse-gueux, chasse-coquins, archer des pauvres) applique l’interdiction de mendier, alors qu’à la campagne le problème est réglé par des chasses aux mendiants. Les personnes arrêtées sont convoyées dans leur commune d’origine ou acheminées vers un établissement de travaux forcés appelé sonnettes, quand elles ne sont pas marquées, parce qu’étrangères, au fer rouge avant d’être expulsées du pays. Les récidivistes s’exposent à de pénibles châtiments corporels ou au bannissement sur une galère espagnole ou française. La tentative de fonder la répression de la mendicité sur le principe du lieu d’origine échoue cependant en raison du nombre excessif de mendiants apatrides (Heimatlos) et de la faiblesse financière de beaucoup de communes. […]
À Genève, trois registres attestent l’émergence de la pratique d’observation à laquelle s’adonnent les acteurs de justice, et constituent les prémices de la culture signalétique judiciaire. Le premier, le Registre des bannis et malvivans, présente sur plusieurs points les caractéristiques d’un casier judiciaire. Il réunit les noms des individus mis hors la ville, chassés ou bannis, dans l’idée de vérifier qu’ils obéissent à l’ordre de retrait et ne reviennent pas en ville impunément. Caroline Cuénod, Une signalétique accusatoire : les pratiques d’identification judiciaire au XVIIIe siècle, Crime, Histoire & Sociétés / Crime, History & Societies, Vol. 12, n° 2, 2008. »
Dans l’ouvrage Genève, espaces et édifices publics, également disponible en ligne sur le site de la Société d'histoire de l'art en Suisse (SHAS), on peut lire en page 161 disponible en ligne :
« Les institutions charitables héritées du Moyen Age et regroupées dès 1535 au sein de l’Hôpital général prenaient en charge les nécessiteux de la ville, à domicile ou dans leurs propres locaux. En revanche, les ordonnances ecclésiastiques de 1541 interdirent formellement la mendicité "contraire à la bonne police". Des "chasse-gueux" ou "chasse-coquins" salariés devaient conduire hors des portes de la ville les mendiants, qualifiés de "bouches inutiles". Dès le début du XVIIe siècle, période économiquement défavorable, le discours, celui des pasteurs principalement, se durcit : la mendicité, "fille de la fainéantise", devait être éradiquée, et ceux qui la pratiquaient punis, car ils détournaient l’aumône privée de l’Hôpital. Ce fut dans ce contexte et inspirées par des modèles nordiques que les autorités genevoises décidèrent l’enfermement des mendiants et leur mise au travail obligatoire. La ville d’Amsterdam avait en effet ouvert, en 1596-1597, deux maisons destinées à héberger et à occuper, séparément, les mendiants et les auteurs de délits mineurs des deux sexes.
La France n’allant s’y mettre que dans la seconde moitié du XVIIe siècle, l’institution genevoise fut sans doute un exemple précoce de cette tendance en pays latin. La morale protestante, qui voyait dans la subsistance, voire l’aisance, obtenues par le travail honnête, un don de Dieu, ne fut sans doute pas étrangère à ce rôle précurseur.
A la fin de l’année 1629, les autorités chargèrent une commission d’examiner les "moyens d’installer une maison de discipline où les mendiants et autres personnes souffreteuses soyent mises pour travailler et y estre entretenues". Celle-ci détermina rapidement qu’une maison située à Saint-Gervais, à la rue du Cendrier, correspondait parfaitement à cet usage, à condition que son propriétaire, Daniel Goudard, acceptât de la vendre. On autorisa une collecte auprès "des plus aisez", mais, dans une conjoncture difficile, il fallut renoncer à l’achat de la maison choisie et renvoyer l’exécution du projet "en un temps plus favorable". Au printemps 1631 cependant, la création d’un lieu où "chastier ceux qui vont gueusant et mendiant par la ville" fut proposée par le conseiller Favre et suivie d’effet puisque l’internement d’un fils récalcitrant est attesté en juin de la même année. Désormais et jusqu’à la fin du XVIIIe siècle au moins, vagabonds, femmes de mœurs légères, fainéants et enfants rebelles – pour ces derniers sur demande de leurs parents – encoururent l’internement par décision du Petit Conseil ou de l’assemblée des directeurs de l’Hôpital. Et seules ces instances pouvaient décider de leur libération. »
Toute cette organisation, voire la terminologie associée, prend fin à la chute de l’Ancien Régime, avec les révolutions de la fin du 18ᵉ siècle et l’annexion de Genève par Napoléon, puis le rattachement à la Suisse en 1815 et la réorganisation progressive du Canton (constitution en 1848, création de la police, changements sociétaux, etc.) et de l’Hospice général.
On peut lire dans l’ouvrage de Bernard Lescaze – Sauver l’âme, nourrir le corps de l’Hôpital Général à l’Hospice Général de Genève – en page 307 et pour la période qui suit la Révolution genevoise et l’annexion de Genève :
« La police de ville étant désormais du ressort de l’autorité politique et de l’administration municipale, celle-ci eut à instituer de nouveaux services d’assistance en faveur des pauvres d’origine non genevoise, et à veiller à ce que la ville, devenue chef-lieu du Département [du Léman] ne devînt pas le refuge de tous les miséreux des alentours. »
L’entrée « Mendiants » du Dictionnaire historique de la Suisse (DHS) vous donnera le même type d’explication :
« Ce n'est que vers le milieu du XIXe s. que l'insuffisance des salaires et le chômage structurel furent reconnus comme cause de pauvreté (Paupérisme). Jusqu'alors, les êtres réduits à mendier avaient dû subir la répression la plus implacable. Avec l'instauration de l'Etat providence, la mendicité ne fut plus objet de préoccupations. »
En Suisse, comme à Genève, c’est aussi le changement de la perception de la pauvreté au 19ᵉ siècle qui met peut-être un terme à cette profession, comme l’évoque l’article du Journal de Genève du 24 février 1998 : « Chasse-gueux » et « chasse-coquins » : capturer les mendiants pour les faire travailler !
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
La Bibliothèque de Genève
Pour www.interroge.ch