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La réponse a été mise à jour le 26 mai 2023.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
Gérard Nahon, auteur de l’article, Judaïsme - Histoire du peuple juif de l'Encyclopædia Universalis, nous apprend que la population juive a une origine commune se situant au Proche-Orient vers l’actuelle Palestine. Il écrit qu’« Après la fin de l'État juif antique, encore que des agglomérations juives aient subsisté dans le pays (en Galilée surtout) à toutes les époques, le peuple juif vit dispersé parmi les nations. […]
Au gré des expulsions, persécutions et massacres, la communauté se déplace d'Orient en Occident et d'Occident en Orient. »
Concernant les juifs du Maghreb, Gérard Nahon, nous apprend qu'« À travers l'Empire romain, des communautés juives se sont constituées à la suite de migrations volontaires ou forcées survenues avant et après la ruine de l'État juif antique. À Rome, en Gaule, à Byzance, en Espagne, dans l'Afrique du Nord prémusulmane, ces communautés du premier millénaire ont laissé des souvenirs épigraphiques, architecturaux, documentaires. Elles sont renforcées par une immigration croissante lors de la conquête et de l'expansion islamique (642). Un déplacement de population juive s'effectue d'est en ouest depuis la Mésopotamie. […] Cependant, l'expansion musulmane fraye la voie à des familles juives dans les contrées récemment soumises, Afrique du Nord et Espagne.
En Afrique du Nord, les communautés remontent à l'époque romaine : la synagogue de Hammam Lif (près de Tunis) comporte une dédicace latine ; les Pères de l'Église signalent des Juifs en Algérie. Très tôt, Kairouan apparaît comme une métropole juive qui correspond avec les académies de Babylone avant de les supplanter. Les conquérants musulmans se heurtent à des tribus juives, les ‘Ubaid Allāh, qui, fuyant la Tunisie au VIIIe siècle, s'installent à Djerba. En Algérie, les Arabes combattent les tribus berbères converties au judaïsme, Nafusah, Faudalawah, Jaroua. À la tête des Jaroua, Dihya, dite la Kahéna, combat longtemps les Arabes (703). Au Sahara s'installent les Daggatoun, chassés de Témentit dans le Touat, où ils constituaient une petite principauté. Au Maroc, Fez et Marrakech deviennent de grandes communautés. Le père du gaon Samuel ibn Ḥofni préside le tribunal rabbinique de Fez. En 1013 naît, près de Fez, Isaac al-Fassi, un des plus grands talmudistes du Moyen Âge. »
Concernant plus spécifiquement les juifs berbères, vous pouvez lire la contribution de Mohamed Mezzine - Le peuplement du Maghreb : Une histoire de migrations plurielles - paru dans les actes du colloque d'Essaouira : Migrations, identité et modernité au Maghreb qui s'est tenu en mars 2010 et réunis sous le titre La bienvenue et l'adieu : migrants juifs et musulmans au Maghreb (XVe-XXe siècle). Voici ce qu’écrit l’auteur dans son article à ce sujet :
« Les historiens d’aujourd’hui, qui travaillent sur le judaïsme et sur le peuplement juif en Afrique du Nord, ont repris à leur compte cette question de la berbérité des juifs du Maghreb. Et l’une des questions qui les préoccupe concerne l’origine de ces juifs.
Les juifs constituent-ils une population à part, venue de différents horizons, qui se serait berbérisée par la suite, ou, au contraire, fait-elle partie du socle sémite berbère du Maghreb ? Les historiens des populations juives semblent hésiter entre deux explications.
- La première est endogène et prône le rattachement des populations juives du Maghreb par leurs origines ethniques aux populations locales berbères. C’est l’option que défend, déjà au début du XXe siècle, l’historien orientaliste hébraïsant Nahoum Slouschz. Il soutient que les juifs ne sont en fait que des éléments de confédérations ou de tribus berbères judaïsées. Et que leurs origines se confondent avec celles des grandes confédérations berbères. Slouschz s’appuie, pour cela, sur Ibn Khaldun dans son Histoire des Berbères. […]
Pendant longtemps, les opinions de Slouschz sur les origines berbères des juifs vont avoir force de loi. Ses idées seront même reprises dans la période postcoloniale par plusieurs chercheurs comme Gabriel Camps, qui affirme que "la plupart des juifs indigènes de l’Afrique du Nord descendent des tribus berbères".
- La seconde explication est exogène et rattache les peuples juifs du Maghreb à la diaspora de Palestine. Elle isole ainsi leur lignée, certes sémite, mais qui aurait été seulement berbérisée. L’historien Haïm Zeev Hieschberg estime ainsi que l’essentiel du peuplement juif du Maghreb est le résultat de flux migratoires en provenance de Palestine et d’autres régions du pourtour de la Méditerranée.
Il est difficile de trancher dans ce débat. Cependant, de nombreux historiens ont tenté d’établir une histoire de ce phénomène, qui tienne compte des deux approches.
Nous savons qu’en 70 apr. J.-C., à la faveur de la pax romana, de nombreuses communautés juives s’installent sur tout le pourtour de la Méditerranée. Après la chute de Jérusalem, Titus a envoyé en Mauritanie (césarienne et tingitane) douze navires de captifs juifs, rachetés par leurs coreligionnaires, renforçant ainsi les colonies juives déjà existantes. Ces groupes vont être renforcés par l’arrivée en 115 et 117 des juifs de Cyrénaïque, d’Égypte et de Chypre. Issachar ben Ami cite la légende des sept sages qui auraient été envoyés de Palestine à cette fin. Et ainsi ces juifs auraient diffusé leur foi dans les tribus locales berbères. »
Concernant les juifs ashkénazes, Gérard Nahon donne la définition suivante du mot « ashkénaze » dans l'Encyclopædia Universalis : « Substantif et adjectif, l'appellation "ashkénaze" (ashkenaz, pluriel ashkenazim) est appliquée aux juifs de l'Europe occidentale, centrale et orientale qui sont d'origine et de langue germaniques par opposition à ceux qui sont originaires d'Espagne et sont dits séfarades (sefardim).
Concernant leur présence en Russie et plus généralement en Europe de l’Est, Gérard Nahon explique qu’« À partir du XVe siècle, les persécutions des juifs à travers l'Allemagne déterminèrent une migration vers l'est : Bohême, Moravie, Pologne, Lituanie. La patrie du judaïsme ashkénaze devint par excellence la Pologne au XVIe et au XVIIe siècle : sous la protection royale, les communautés jouirent d'une large autonomie et d'une représentation dite Wa‘ad arba araṣōt (Conseil des Quatre Pays). […] »
Enfin, l’article Aux origines des juifs ashkénazes, paru le 11 octobre 2013 sur le site du magazine Pour la science revient sur les résultats d’une étude génétique réalisée par une équipe internationale dirigée par Martin Richards, des Universités de Leeds et de Huddersfield, en Grande-Bretagne :
« Selon l’hypothèse la plus répandue, les ancêtres des juifs ashkénazes sont arrivés en Europe en provenance de la Palestine et de son voisinage vers le Ier siècle de notre ère, après la destruction de Jérusalem et de son Second temple par l’armée romaine de Titus (en 70). Des unions mixtes avec des habitants européens de souche auraient alors conduit à un certain brassage génétique.
D’après une autre thèse, les juifs ashkénazes auraient une origine principalement européenne et proviendraient de populations indigènes d’Europe, d’Italie surtout, qui se seraient converties au judaïsme. Certains spécialistes ont même avancé que les juifs ashkénazes proviennent majoritairement de conversions massives qui ont eu lieu dans l’empire des Khazars, un peuple semi-nomade du Nord du Caucase, à la suite de l’adoption de cette religion par sa classe dirigeante, entre le IXe et le Xe siècle de notre ère.
En résumé, les principales origines possibles des juifs ashkénazes sont au nombre de trois : le Levant, l’Europe et le Nord du Caucase. Et les trois ont pu jouer, en différentes proportions. Les récentes études scientifiques sur la question, dont la plupart consistaient à analyser la fréquence de certains gènes, ont abouti à des conclusions contradictoires. L’équipe de M. Richards a opté pour une démarche fondée sur la reconstruction de la généalogie à partir de l’analyse de l’ADN mitochondrial. […]
M. Richards et ses collègues ont utilisé un ensemble de données sur l’ADN mitochondrial bien plus nombreuses que dans des travaux précédents d’autres équipes. Ils ont trouvé que plus de 80 pour cent des ADN mitochondriaux modernes des juifs ashkénazes ont une origine européenne, qu’une petite proportion de ces ADN proviennent du Proche-Orient, et que pratiquement aucun ne semble provenir du Caucase Nord. En d’autres termes, la lignée maternelle des juifs ashkénazes remonte principalement à l’Europe occidentale préhistorique !
Quant à la lignée paternelle, des études précédentes portant sur le chromosome Y avaient montré une origine très majoritairement proche-orientale, avec cependant une forte proportion européenne chez les ashkénazes Lévites, pour lesquels une ascendance Khazar serait donc possible.
Des hommes originaires surtout du Proche-Orient, des femmes d’origine surtout européenne : le tableau génétique des juifs ashkénazes souligne le rôle important qu’a dû jouer la conversion des femmes dans la formation de cette population. »
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
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