Vous visualisez une version traduite automatiquement de notre site. Certaines traductions peuvent contenir des erreurs et la version française du site fait foi. Nous vous remercions de votre indulgence et vous souhaitons une bonne visite.
La réponse a été mise à jour le 17 mai 2023.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
De nombreux auteurs se sont intéressés à la « question socratique », c'est-à-dire le problème des preuves historiques de l'existence de Socrate. Notre réponse ne cite que quelques sources, mais celles-ci vous permettront d'en trouver d'autres pour élargir votre recherche.
L'article Une nouvelle interprétation du problème socratique de C.J. De Vogel, paru dans la revue Mnemosyne en 1951, résume cette question socratique ainsi :
« C'est pendant les soixante-dix ans de la vie de Socrate que, dans la philosophie grecque, le changement s'est fait de l'attitude philosophique que contemple le côté objectif des choses à celle qui vise l'existence. On admet d'habitude que Socrate était l'auteur de ce mouvement-là. L'était-il ? M. Gigon en doute. D'après lui, jusqu'à présent personne n'a répondu à cette question d'une façon tant soit peu satisfaisante : aucune image de Socrate n'existe qui puisse prétendre être historique. De tout ce qu'on a dit de Socrate la thèse contraire peut être soutenue, et cela avec de bonnes raisons.
Cette situation s'explique par le fait que ceux qui ont écrit sur Socrate dans l'Antiquité n'avaient pas l'intention de faire de l'histoire, tandis que les historiens modernes qui ont voulu tracer l'image de Socrate, n'ont pas bien reconnu le caractère de ces écrits anciens : ce qui est de la légende, il l'ont, eux, pris pour de l'histoire. Or, si l'on veut faire des progrès quant à la recherche historique sur Socrate et ses contemporains, il faut abandonner radicalement l'idée que la littérature socratique ait un caractère historique ; il faut partir tout simplement du fait qu'elle est produit de l'imagination.
L'auteur n'entend pas nier par là l'existence historique d'un certain Athénien Socrate, fils de Sophroniskos, même pas que ce Socrate ait été une personnalité extraordinaire. Seulement, ce qu'il faut reconnaître, c'est que nous ne connaissons pas les traits individuels de cette personnalité, et que nous ne les connaîtrons jamais. En vérité, nous ne savons ni pourquoi ce Socrate est devenu le héros de toute cette littérature dite socratique, ni pourquoi il a fini sa vie d'une façon si extraordinaire. »
Plus récemment, dans le Que sais-je ? consacré à Socrate de Louis-André Dorion, le deuxième chapitre titré Le problème des sources et la « question socratique » apporte d'autres éléments :
« Socrate, comme chacun sait, n'a rien écrit. Sa vie et sa pensée nous sont connues par des témoignages directs, c'est-à-dire par des écrits qui proviennent ou bien d'auteurs contemporains (Aristophane) ou bien de disciples (Platon et Xénophon), et par des témoignages indirects, dont le plus important est celui d'Aristote, qui est né quinze ans après la mort de Socrate (399). Comme ces témoignages présentent de nombreuses divergences entre eux, la question se pose de savoir s'il est possible de reconstituer à partir d'un, de plusieurs ou de tous ces témoignages, la vie et surtout la pensée du Socrate historique. On appelle "question socratique" le problème historique et méthodologique auquel sont confrontés, et que tentent de résoudre, les historiens qui s'emploient à reconstruire la doctrine philosophique du Socrate historique.
Le texte qui a le plus contribué à l'essor de la question socratique est une étude de Schleiermacher qui rejette en bloc les principales caractéristiques constitutives de la représentation traditionnelle du "philosophe" Socrate. Comme c'est surtout à Xénophon que l'on faisait jusqu'alors appel pour déterminer le contenu de la pensée du Socrate historique, Schleiermacher prend ouvertement ses distances par rapport à ce témoignage, [...].
Le discrédit presque unanime qui a frappé le témoignage de Xénophon n'a pas pour autant apporté une solution à la question socratique. Les historiens ont en effet continué à débattre de la valeur des trois autres sources, la plupart accordant la primauté à Platon, d'autres à Aristote, quelques-unes enfin à Aristophane. Bref, si tout le monde, ou presque, s'accorde à rejeter le témoignage de Xénophon, personne ne s'entend sur la fiabilité respective des trois autres sources. [...]
C'est un savant belge, E. Dupréel, qui fut le premier à adopter une attitude résolument sceptique à l'endroit de la question socratique. Mais celui qui a le plus contribué à désamorcer la question socratique, en tant qu'il s'agissait d'un faux problème auquel il était vain de chercher une solution, est incontestablement O. Gigon. Son livre sur Socrate (1947) est un vibrant manifeste en faveur de l'abandon de la question socratique et une stimulante illustration d'un autre type de recherche sur Socrate et la tradition socratique. »
Pour approfondir le sujet, voici les textes que cite Louis-André Dorion ci-dessus :
- La légende socratique et les sources de Platon d'Eugène Dupréel
- Sokrates : sein Bild in Dichtung und Geschichte von Olof Gigon en allemand
- Le texte de 1818 de Friedrich Schleiermacher en allemand et nous avons pu le trouver partiellement disponible en ligne Ueber den Werth des Sokrates als Philosophen. Pour une analyse de ce texte de Friedrich Schleiermacher, vous pouvez consulter le premier chapitre du texte L'autre Socrate : études sur les écrits socratiques de Xénophon de Louis-André Dorion.
En complément, vous pouvez lire les articles suivants :
- Discours historiques et fiction socratique de Louis-André Dorion, paru dans la revue Dialogues d'histoire ancienne en 2013, et dont les notes renvoient à de nombreux auteurs traitant du thème qui vous intéresse.
- Pour une relecture des écrits socratiques de Xénophon de Luc Brisson et Louis-André Dorion, paru dans la revue Etudes philosophiques en 2004.
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
www.interroge.ch
Service de référence en ligne des bibliothèques de la Ville de Genève