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Interroge a répondu à la question "Pourquoi porte-t-on le voile chrétien ?"
La réponse a été mise à jour le 31 janvier 2023.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
Dans le chapitre Quand le voile était chrétien de l’ouvrage de Bruno Nassim Aboudrar Comment le voile est devenu musulman nous apprend ceci :
« Des trois religions monothéistes qui ont façonné la culture d’un monde ancien, étendu des confins de la Chine et de l’Inde aux rivages européens de l’Atlantique, la seule qui inscrive le voilement des femmes dans un passage parmi les plus sacrés de ses livres saints, la seule aussi qui fonde cette prescription sur des motifs religieux, et non pas coutumiers, est la religion chrétienne. Un passage de la Première Épître de saint Paul aux Corinthiens (11, 2-16) commente cette règle qu’il formule ainsi (5-6) : Toute femme qui prie ou qui prophétise le chef découvert fait affront à son chef ; c’est exactement comme si elle était tondue. Si donc une femme ne met pas de voile, qu’elle se coupe les cheveux ! Mais si c’est une honte pour une femme d’avoir les cheveux coupés ou tondus, qu’elle mette un voile.
Saint Paul peut être considéré comme le véritable inventeur du christianisme. »
Voici en effet ce que nous pouvons lire dans la Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens, disponible sur le site de l'Association épiscopale liturgique pour les pays francophones (AELF) :
« 05 Toute femme qui prie ou prophétise sans avoir la tête couverte fait honte à sa tête : c’est exactement comme si elle était rasée.
06 En effet, si elle ne se couvre pas, qu’elle aille jusqu’à se faire tondre ; et si c’est une honte pour la femme d’être tondue ou rasée, qu’elle se couvre. […] »
Un article paru en juin 2015 dans le magazine Campus de l’Université de Genève - La face cachée du voile - ajoute :
« […] dans le monde chrétien, l’Epître aux Corinthiens de saint Paul enjoint aux femmes qui prophétisent tête nue de se couvrir la tête lorsqu’elles interviennent dans l’espace sacré. Ce signe de légitimation religieuse se retrouve, dans un autre contexte, avec l’adoption d’une tenue particulière pour les moniales, pratique qui, à terme, donnera l’expression "prendre le voile" pour désigner le fait de consacrer sa vie à Dieu. »
Le site officiel de l’Eglise catholique en Belgique francophone Cathobel a publié un article sur le sujet le 14 mars 2018 - Voiles et mantille : histoire d’un symbole chrétien - qui revient sur l’histoire de cet accessoire et de son utilisation :
« Généralement voilées, les femmes de l’Antiquité continueront à se couvrir les cheveux suite à l’avènement du christianisme – qu’elles soient religieuses ou laïques – Au fil des siècles, les voiles se diversifient, servent à distinguer les ordres et les rangs et, pour les laïques, ils accompagnent les communions des filles, les noces des jeunes femmes ou encore le deuil des veuves. Quoiqu’il varie en fonction des modes et des régions, au moins pour les femmes du peuple, le voile est dans tout l’Occident chrétien une pratique répandue jusqu’au milieu du XXe siècle. Ainsi, il y a quelques décennies encore, il n’était pas rare de rencontrer une femme chrétienne portant un chiffon ou un foulard. À partir du XVe siècle, le port du voile décroît cependant de façon progressive chez les femmes de haut rang. Voiles, guimpes et gorgets disparaissent jusqu’à donner lieu à des coiffures particulièrement extravagantes au XVIIIe siècle, à la veille de la Révolution.
L’histoire du voile en Occident ne date donc pas d’hier. [...]
Au fil des siècles, les voiles se sont diversifiés. Selon les circonstances, ils ont pris parfois une valeur et une efficacité anthropologique réelles. Ainsi les voiles de deuil disent à la fois le chagrin et le recueillement à l’écart des plaisirs et des divertissements. Le thème du deuil en particulier trouvera une grande pérennité en ce qui concerne le voile des religieuses qui, tout comme leurs confrères masculins, meurent intérieurement au monde pour renaître en Christ. Ainsi en 1678, le Père Collet écrira dans son ouvrage Du voile des religieuses : "Le voile est […] un Suaire qui publie au-dehors la mort intérieure de celle qui le reçoit". Mort intérieure et renaissance, la dynamique symbolisée par le voile indique un processus de régénération sans cesse renouvelé.
Pour conclure, le voile chrétien ne saurait être interprété de manière univoque comme un moyen d’asservissement des femmes. De tout temps, des hommes et des femmes y ont vu une symbolique riche. Or cette richesse est liée à son ambivalence: s’il est un moyen de cacher, s’il est un joug ou encore un signe de deuil, cette part obscure du voile chrétien annonce qu’il cache pour mieux révéler, [...] »
Sur le site du service des Eglises réformées de Suisse - QuestionDieu - Maurice Gardiol répond comme suit à la question « Puis-je porter le voile à l'église ? » :
« Dans les églises que je connais, il n'y a pas de règles à ce sujet et chacune est libre de se vêtir comme il l'entend, y compris de porter un voile. Dans certaines églises évangéliques ou charismatiques cela se fait encore souvent. Je ne sais si cela est réservé aux femmes mariées. Le mieux serait d'en parler avec des gens de votre communauté afin de savoir quelles sont les pratiques dans ce lieu. »
Et dans l’article Voile chrétien: sa signification et pourquoi n’est-il pas obligatoire ?, paru le 19 septembre 2019 dans le journal La Croix-Africa, le « père Roger Gomis, prêtre du diocèse de Dakar, apporte des éléments de réponse, s’appuyant sur l’histoire, les références bibliques et le magistère » :
« L’histoire du voile féminin est antérieure aux religions révélées, selon le témoignage de nombreux historiens. Et si par la suite, il a été imposé aux femmes comme un signe religieux lié au culte, le voile s’est progressivement retiré des têtes de nombreuses femmes laïques pour se limiter à celles de religieuses. Mais depuis le Concile Vatican II, de nombreuses congrégations religieuses féminines y ont tout simplement renoncé comme signe distinctif de consécration. […]
Impulsée par Saint Paul, l’obligation du port du voile chrétien était basée sur des motifs à connotation religieuse. Paul insiste sur la nécessité pour la femme de se couvrir la tête quand elle prie ou prophétise (1 Co 11, 3-15). Elle doit porter un voile à l’assemblée du culte, exprimant par ce symbole que sa dignité chrétienne ne l’a pas affranchie de sa dépendance à l’égard de son mari, ni du second rang qu’elle occupe encore dans l’enseignement officiel : elle ne doit pas "parler" à l’Église, c’est-à-dire qu’elle ne peut enseigner (1 Corinthiens 14,34 ; 1 Timothée 2,12) ; tel est le "commandement du Seigneur" reçu par Paul (1 Co 14,37). […]
Il ne faut pas perdre de vue que l’obligation du port du voile ne se limitait qu’aux lieux de culte. Une fois hors de l’église, après les célébrations liturgiques, les femmes rangeaient leur voile et ne le mettaient pas dans les lieux publics.
Avec le Concile Vatican II, les femmes sont autorisées à entrer dans les églises sans le voile. L’obligation pour elles de se couvrir la tête n’apparaît plus dans le Code de droit canonique de 1983, actuellement en vigueur. »
Dans l’article de Jean-Christophe Emmenegger - Le voile dans la tradition de l’art occidental - paru dans le journal Universitas de l’Universtié de Fribourg en février 2017, le professeur Victor Stoichita ajoute ceci :
« Socialement, le voile avait, entre autres, pour fonction de cacher la douleur trop forte du visage, les larmes et les traits tirés, que l’on ne montre pas au public par pudeur. Ainsi du voile funéraire probablement. Mais le voile prend aussi, dans les moments extrêmes, une valeur sacrée. Dans le cas du mariage, c’est le rituel du passage de la jeune femme à un autre état, quand le visage se dévoile, en passant du père au mari. Cet usage du voile n’a pas disparu de la société occidentale, mais il s’est réduit à des moments-clés, comme le deuil ou le mariage. Ce sont d’ailleurs les rares occurrences dans la culture occidentale où le voile recouvre entièrement le visage. Sinon, dans la culture gréco-romaine, le voile s’utilisait dans la vie quotidienne de façon élargie et souple. Puis, son rôle s’est modifié au cours d’un processus qui a duré des siècles dans la culture occidentale, chrétienne, jusqu’à se réduire à un symbole. »
Vous l'aurez compris, de nos jours, le voile chrétien est utilisé par les nonnes principalement, mais toute femme se rendant à l'église est libre de le porter également, même si cette pratique n'est plus d'actualité, comme l'indique Maurice Gardiol sur QuestionDieu. Son origine lointaine remonte à des écrits bibliques qui ne font plus loi aujourd'hui.
Enfin, nous apprenions sur la page Le voile chrétien buzze sur TikTok, publiée le 11 juillet 2022 sur le site RTSinfo, qu'un nouveau phénomène de mode autour du voile chrétien se répandait sur les réseaux sociaux.
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
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