Depuis le début de l'année 2022, la Ville de Genève modifie sa manière de tailler certains arbres, afin d'augmenter leur ombrage. Cette innovation permet de lutter contre les îlots de chaleur et de favoriser la biodiversité.
Afin d’atténuer les effets des étés caniculaires et contribuer au développement de la biodiversité, la Ville de Genève concrétise un projet inédit d’abandon progressif de la taille de ses arbres architecturés.Cette conversion des arbres taillés en «tête de chat» vers une forme semi-libre à pour but de:
- Favoriser l'ombrage afin de lutter contre les îlots de chaleur;
- Offrir d'avantage d'habitats naturels pour une multitude d’espèces dépendantes des arbres et ainsi protéger la diversité;
- Permettre de lutter plus efficacement contre la pollution par un meilleur filtrage de l'air.
Une couverture arborée maximisée
Au terme de la phase de conversion - il faut environ 7 ans pour passer d’une forme dite «architecturée» à une forme «semi-libre» -, l’abandon de la taille architecturée permet aux arbres d’augmenter leur couverture arborée de 250% en moyenne. Ce gain est d’autant plus significatif que la majorité des arbres concernés sont situés dans des quartiers fortement urbanisés. Le développement des couronnes des arbres permet ainsi d’augmenter l’ombrage des secteurs concernés ainsi que leur fraicheur et humidité, grâce au processus de photosynthèse.
En 2022, une étude de santé a permis d’établir que sur les 1370 arbres concernés, quelque 600 arbres, soit 44% de l’ensemble, présentent un état sanitaire suffisamment bon pour être candidats à la conversion. La phase de conversion nécessitera un accompagnement étroit de chacun des arbres, notamment pour leur réapprendre à porter leur branchage. Impliquant des investissements conséquents en termes de ressources humaines et de formation des équipes de taille, qui devront développer de nouvelles techniques d’intervention et de grimpe. Les arbres nouvellement plantés ne seront plus soumis à la taille «en tête de chat».
La taille en «tête de chat»: une tradition du XIXe siècle
Héritée d’une tradition esthétique du XIXe siècle, illustrant la volonté de l’homme de maîtriser la nature, la «taille en tête de chat» correspond à une taille d’entretien annuelle qui vise à conserver un volume réduit et/ou une forme particulière aux arbres. Aujourd’hui, le rôle de la Ville est au contraire d’aider la nature à reprendre ses droits. A l’heure de l’urgence climatique, ces réflexes du passé doivent être abandonnés. Il s’agit d’une petite révolution puisque l’on rompt avec une tradition séculaire, datant du temps où Genève était un îlot urbain entouré de nature.
Inspirer d’autres acteurs
Avec ce projet innovant d’abandon et de réduction de la taille, la Ville de Genève espère inspirer des régies, des propriétaires et d’autres communes afin de contribuer à l’augmentation globale de la surface foliaire urbaine. Toutes les forces concernées doivent être mobilisées pour lutter efficacement contre le dérèglement climatique et améliorer la qualité de vie en ville.
Contact
Service des espaces verts
118 Rue de Lausanne
1202
Genève
Entrée des véhicules: 120 rue de Lausanne
Article modifié le 27.06.2022 à 14:42